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-====== Le Monde – ChatGPT à l’école : entre tabou et encouragement, le dialogue compliqué entre professeurs et élèves ====== 
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-  https://www.lemonde.fr/societe/article/2025/10/12/chatgpt-a-l-ecole-entre-tabou-et-encouragement-le-dialogue-complique-entre-professeurs-et-eleves_6645866_3224.html 
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-SOLÈNE REVENEY / LE MONDE 
-SOLÈNE REVENEY / LE MONDE 
-ChatGPT à l’école : entre tabou et encouragement, le dialogue compliqué entre professeurs et élèves 
-Par Violaine Morin et Nicolas Six 
-Par Violaine Morin et Nicolas Six 
-Par Violaine Morin et Nicolas Six 
-Article réservé aux abonnés 
-Décryptage Une minorité d’enseignants s’abstient de parler d’intelligence artificielle dans leurs classes. Mais ils sont de plus en plus nombreux à ouvrir la discussion sur le sujet, jusqu’à, pour certains, s’atteler à faire circuler les bonnes pratiques. 
-La vague ChatGPT date-t-elle d’il y a un an, six mois, ou même un peu moins ? Si personne ne le sait vraiment, les enseignants s’accordent à dire qu’ils ne l’ont pas vue venir. Et pourtant, elle a bel et bien recouvert l’ensemble des niveaux de lycée, et même parfois ceux du collège, en remettant profondément en question la façon d’enseigner. 
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-Face à cette révolution, l’éducation nationale a d’abord semblé regarder ailleurs, avant de développer, au printemps, un discours plus volontariste, imposant notamment une séance de formation aux intelligences artificielles (IA) pour tous les élèves de 4e et de 2de en cette rentrée. Chez les élèves, ChatGPT a fait son chemin de lui-même. Mais chaque enseignant aborde l’IA avec sa sensibilité, ses connaissances, ses méthodes et ses habitudes, parfois très ancrées. Quel est donc l’état du dialogue entre enseignants et élèves ? 
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-Certains professeurs ne parlent tout simplement pas d’IA durant leurs cours, ce qui s’explique notamment « par le poids des habitudes, cette dépendance au sentier qui fait que les choses bougent lentement », juge l’enseignant de philosophie en lycée Pierre Fasula, qui donne cours à Reims. D’autres ont tout simplement du mal à se mettre à la page. « J’ai 57 ans, et je ne suis clairement pas la chips la plus craquante du paquet sur l’informatique, admet en riant Dominique Cazals, qui enseigne la physique-chimie à Decazeville (Aveyron). Pour l’instant, je laisse mes collègues plus capés s’en saisir. » 
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-L’enquête Talis (pour « Teaching and Learning International Survey », « enquête internationale sur l’enseignement et l’apprentissage ») de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), publiée le 7 octobre, confirme que la France est déjà en retard sur le reste des pays développés : seuls 9 % des enseignants français disent avoir reçu une formation à l’utilisation de cette technologie, contre presque 40 % en moyenne dans l’OCDE. Ils ne sont que 14 % à utiliser l’IA dans leur travail, contre 36 % en moyenne à l’international. 
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-« Approfondir et mieux retenir » 
-Malgré tout, les enseignants qui n’évoquent pas du tout l’IA avec leurs élèves semblent minoritaires, comme le laissent entrevoir l’étude universitaire « Usages et non-usages des IA génératives à l’école » menée par l’université de Strasbourg et publiée le 15 mai – imparfaitement représentative notamment parce qu’elle se limite à la région académique Grand-Est – ainsi que les petits sondages informels réalisés par Le Monde auprès de diverses communautés enseignantes. A l’opposé, ceux qui ont la conviction qu’il existe de bonnes pratiques de l’IA – et qui les font circuler parmi les élèves – sont encore assez rares. 
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-C’est la conviction de Bertille Rouillon. En sondant ses élèves sur l’IA, l’enseignante de philosophie en terminale à Epernay (Marne) a découvert des pratiques qu’elle « approuve totalement », comme « la clarification des notions qu’ils ne maîtrisent pas » : « Si cela permet aux élèves qui n’ont pas les moyens d’accéder à un cours particulier, c’est une bonne chose. » 
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-Aurélien Andreu, enseignant d’histoire-géographie en lycée à Beaugency (Loiret), est raisonnablement enthousiaste lui aussi. Quand ses élèves ont une recherche à faire, il leur recommande d’« utiliser l’IA pour trouver des sources : c’est plus rapide que de faire 50 recherches Google ». Pierre Fasula, lui, donne ses cours aux élèves, puis leur demande de les enrichir avec une IA, en créant des frises, illustrations, anecdotes, portraits d’auteurs, podcasts… soit « tout ce qui leur permet d’approfondir et de mieux retenir ». Il discute ensuite avec eux de l’intérêt respectif des outils. 
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-Plusieurs enseignants nous ont indiqué mettre en place des ateliers sur l’IA, pour montrer aux élèves comment rédiger un « prompt » (la requête qui permet de générer une réponse) correct et détaillé, mais aussi dans l’optique de leur apprendre à identifier et « corriger » les erreurs de la machine. « Je demande à ChatGPT de répondre à un sujet de bac, indique Stéphane Genêt, professeur d’histoire-géographie en lycée à Tours. On analyse ensuite avec la classe ce qui va, et surtout ce qui ne va pas. Cela permet de dégager ensemble les fondamentaux d’une bonne dissertation. » 
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-Beaucoup de professeurs se situent entre les deux extrêmes et ne sont ni totalement muets ni complètement enthousiastes. Les plus pessimistes, assez nombreux, prennent la parole pour décourager fermement les élèves d’employer l’IA. « Le cours de maths est une parenthèse d’abstinence aux machines où l’on est obligé de penser et de formuler ses idées », tonne un enseignant en collège, qui a souhaité rester anonyme. Pour les enseignants engagés dans la dissuasion, l’IA pose toute une série de problèmes, parmi lesquels la dégradation des apprentissages est centrale. 
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-« Complètement dépendants » 
-A leurs yeux, l’IA est souvent utilisée dans une stratégie d’évitement de l’effort, en particulier dans les disciplines les plus liées au langage – en sciences humaines et en langues vivantes –, dans lesquelles ChatGPT donne des résultats époustouflants. Selon l’enquête menée dans la région Grand-Est citée plus haut, 61 % des enseignants craignent que l’IA ait un « impact négatif » sur la créativité des élèves, et seuls 21 % sont d’accord avec l’idée que l’IA va améliorer leurs méthodes d’apprentissage. « L’élève ne peut plus se tromper, et il ne peut plus progresser », explique Aurélien Audreu. 
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-Plus généralement, ces enseignants-là sont souvent inquiets du développement d’une dépendance, au sens où la réflexion, la formulation de la pensée et sa mise en forme sont déléguées à ChatGPT. « J’en vois certains devenir complètement dépendants, parce qu’ils sont entrés dans un usage exponentiel. Ils perdent l’habitude de réfléchir par eux-mêmes sur un problème », s’inquiète Marie-Thérèse Lehoucq, professeure de physique-chimie à Paris et vice-présidente de l’Union des professeurs de physique et de chimie. L’enseignante raconte avoir recroisé un ancien élève, aujourd’hui étudiant, qui lui a avoué ne pas pouvoir « écrire un texte par [lui]-même ». « Dans la vie d’un adulte déjà formé, utiliser l’IA pour gagner du temps, pourquoi pas, ajoute-t-elle. Mais si les élèves rejoignent l’enseignement supérieur en s’étant basés sur de l’assistance IA pour tout, c’est quand même problématique. » 
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-En outre, les enseignants qui déconseillent l’usage de ChatGPT nourrissent des inquiétudes à l’égard de l’outil lui-même, qui pose des problèmes de droits d’auteur, d’accès aux données personnelles, de réponses insuffisamment fiables, etc. Beaucoup soulignent enfin le manque de soutien de leur encadrement. Malgré le discours volontariste du ministère, 60 % des professeurs interrogés dans l’enquête sur la région Grand-Est considèrent que l’usage de l’IA n’est pas encouragé par leur hiérarchie. La majorité assure qu’il n’existe pas de personne référente à qui s’adresser en cas de difficulté. 
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-« Je ne sais pas ce que l’éducation nationale pense de l’IA, à part par voie de presse. Le message n’est pas clair, et c’est nous qui faisons la démarche d’en parler en classe, assure André Laidli, professeur de philosophie à Saint-Germain-en-Laye (Yvelines) et en classe préparatoire à Paris. Des consignes peuvent arriver par des inspecteurs, mais c’est ponctuel et variable selon les endroits. » Aurélien Andreu abonde : « Le ministère veut à tout prix qu’on fasse de l’IA partout, mais je ne perçois pas de réflexion approfondie sur sa place dans l’institution. Ça me fait penser aux tablettes qu’on a achetées en masse dans les années 2010 sans se poser la question de ce qu’on allait en faire. » 
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-Système de notation à revoir 
-Malgré les inquiétudes et le manque d’encouragements, un nombre non négligeable d’enseignants est passé d’une posture de dissuasion pure à une posture de dialogue. C’est tout le paradoxe de cette situation : l’IA étant désormais partout, le refus sec est vécu par beaucoup comme dénué de sens. Bertille Rouillon indique par exemple avoir commencé à instaurer une discussion, « mais récemment, et avec prudence » : « J’ai peur d’encourager trop tôt des usages auxquels je n’ai pas forcément réfléchi moi-même, indique-t-elle. Et je ne veux pas que cela me retombe dessus vis-à-vis des autres profs, car certains sont très réfractaires. » A l’avenir, elle pense tenir un rôle dans la circulation des bonnes pratiques : « Ce n’est pas tenable de continuer à ignorer l’IA. » 
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-Certains enseignants profitent d’un espace aménagé par l’éducation nationale : l’intelligence artificielle figure en effet au programme de l’enseignement scientifique au lycée depuis plusieurs années. « Il est essentiel d’y introduire les termes de base » et de signaler les faiblesses de ces outils, explique Marie-Thérèse Lehoucq. Mais tous les enseignants concernés ne saisissent pas cette opportunité : « Je n’ai encore rien fait sur l’IA car le programme est trop long », témoigne Jocelyn Clément, enseignant de physique-chimie en lycée à Eaubonne (Val-d’Oise). 
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-Ces tentatives pour aider les élèves à mieux utiliser l’IA ne résoudront probablement pas le problème fondamental posé par l’intelligence artificielle : comment faire évoluer le système scolaire dans un monde où la machine peut désormais répondre aux questions à la place des élèves ? Si, avec l’avènement d’Internet, les dissertations à la maison étaient déjà largement tombées en désuétude, c’est tout le système de notation – ce qu’il évalue, et sous quelle forme – qu’il faudra probablement revoir. 
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-Car, « avec Parcoursup, les élèves se mettent beaucoup plus la pression qu’avant, insiste Bertille Rouillon. C’est presque un impératif d’avoir la meilleure note possible au contrôle continu. Dans un tel contexte, il serait presque irrationnel de ne pas utiliser ChatGPT ! ». Dans le même temps, les enseignants devront probablement créer des espaces échappant à cette tension de la notation, « où [les élèves] pourront se tromper sans que cela ait de conséquence sur leur moyenne : ils y seront moins incités à utiliser ChatGPT, et pourront mieux progresser », conclut Aurélien Andreu. 
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-Violaine Morin et Nicolas Six 
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