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-====== Le Monde – Crise du logement : le règne de la débrouille pour ces Français désespérément à la recherche d’un toit ====== 
- https://www.lemonde.fr/societe/article/2025/10/29/crise-du-logement-le-regne-de-la-debrouille-pour-ces-francais-desesperement-a-la-recherche-d-un-toit_6650117_3224.html 
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-Société 
-Crise du logement : le règne de la débrouille pour ces Français désespérément à la recherche d’un toit 
-Habiter chez des proches, dans des appartements insalubres ou s’entasser dans des surfaces trop petites… Alors que les parcs locatifs social et privé sont toujours plus engorgés, des centaines de milliers de personnes se logent comme elles le peuvent. Un phénomène qui touche désormais toutes les catégories sociales. 
-Par Véronique Chocron 
-Par Véronique Chocron 
-Par Véronique Chocron 
-Article réservé aux abonnés 
-Il a laissé quelques affaires chez ses voisins « au cas où », une tenue de rechange et des papiers administratifs, car il savait son expulsion imminente. Rémi (il n’a pas souhaité donner son nom, comme les personnes citées par leur prénom), 36 ans, intermittent du spectacle pour une compagnie de théâtre de rue, gagne 1 600 euros par mois, et habitait depuis 2014 dans le quartier de Belleville, à Paris, un deux-pièces de 22 mètres carrés au loyer très bon marché pour la capitale : 500 euros. Sa propriétaire a vendu ; le nouveau bailleur a voulu doubler le montant, puis reprendre le logement. 
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-« J’ai cherché dans l’Est parisien et en banlieue, à Aubervilliers, à Montreuil [en Seine-Saint-Denis]. Je suis passé par des agences, Leboncoin, PAP [site d’annonces immobilières de particulier à particulier], j’ai fait des visites. Mon dossier n’a jamais été retenu », indique le jeune homme. Il a déposé sa première demande de HLM en 2014 et a été reconnu prioritaire pour un logement social au titre du droit au logement opposable en 2021. 
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-Il a toujours payé son loyer, mais il a refusé de quitter l’appartement. « Je n’avais nulle part où aller, je n’avais pas une chambre qui m’attendait chez mes parents, ils habitent à Valence », justifie-t-il. Les procédures engagées par son propriétaire ont abouti, en octobre 2024, à un commandement de quitter les lieux, avec intervention des forces de l’ordre prévue à la fin de la trêve hivernale. « La porte de sortie, la rue, était juste là. Depuis plusieurs mois, tous les jours en rentrant chez moi, j’étais dans le stress de ne pas savoir si la serrure allait marcher », raconte-t-il. 
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-Jusqu’à ce qu’il décroche, sur le fil, un HLM et en récupère les clés, le 23 octobre 2025. « Les services sociaux de la ville, les élus qui ont appuyé mes demandes de logement social, les bénévoles des associations ont été formidables, souligne Rémi, et même un agent du commissariat de police, qui m’a confié, début octobre : “Bonne nouvelle, l’intervention pour l’expulsion est reportée”. » 
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-« Parcours de vie bloqués » 
-L’angoisse de ne pas avoir un toit sur la tête s’étend aujourd’hui bien au-delà des populations les plus précaires. « La crise du logement est profonde. Elle touche toutes les catégories sociales, tous les âges, tous les territoires. Elle bloque des parcours de vie et crée un ressentiment terrible, terreau d’une crise sociale et politique en devenir », a averti Emmanuelle Cosse, la présidente de l’Union sociale pour l’habitat, qui fédère les organismes HLM, le 23 septembre, en ouverture du congrès annuel du secteur. 
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-Sur une large part du territoire français, comme dans quasiment toutes les grandes villes européennes, le besoin de logements excède l’offre, et ce déséquilibre se traduit par des prix d’achat et des loyers trop élevés. A Paris, l’effondrement de l’offre date d’une cinquantaine d’années. L’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) relève que, entre 1982 et 2021, le nombre de logements du parc locatif privé (hors meublés) est passé de 531 000 à 353 000 (soit près de 180 000 logements en moins loués avec un bail classique). 
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-C’est dans ce contexte que la crise a frappé, à la mi-2022, à la suite de la hausse brutale des taux de crédit et en raison de la frilosité des banques à prêter. De nombreux ménages ont dû renoncer à devenir propriétaires et n’ont donc pas libéré leur location, entravant ainsi la fluidité du marché. Aucune amélioration n’est en vue. 
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-« La situation du marché de la location continue de s’enfoncer toujours un peu plus profondément dans la crise. L’offre de biens à louer est au plus bas et la demande continue de progresser », indique le portail immobilier Bien’ici, qui enregistre une nouvelle baisse de 7 % des biens à louer en France entre le troisième trimestre 2024 et le troisième trimestre 2025. Dans le parc social, 2,8 millions de ménages sont en attente d’un HLM, selon les derniers chiffres de fin 2024, une hausse de 6 % sur un an. 
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-Pour ces recalés du logement social et ceux, dans le parc privé, dont le dossier de location n’arrive jamais en haut de la pile parce que les agences immobilières et les propriétaires demandent un contrat à durée indéterminée (CDI), des revenus de trois fois le montant du loyer et de solides garants, c’est le règne de la débrouille, selon les possibilités de chacun. 
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-Solidarité familiale 
-Quand elle existe, la solidarité familiale joue à plein. En quelques années, le nombre de personnes hébergées chez un tiers (amis, cousins, oncles et tantes, ou chez leurs propres enfants) a bondi. Sans compter les 5 millions de majeurs hébergés chez leurs parents. La Fondation pour le logement vient de publier, mi-octobre, des chiffres récents pour la seule région parisienne : 207 392 demandeurs franciliens de logement social se déclaraient hébergés chez un tiers en 2024, soit 48 400 demandeurs de plus qu’en 2019 (+ 30 %). 
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-La crise a par ailleurs accentué le phénomène de suroccupation des logements, particulièrement en Ile-de-France. « Même parmi des ménages de la classe moyenne, lorsque la famille s’agrandit, on vit à l’étroit, faute de pouvoir déménager pour plus grand. Et des couples séparés continuent de vivre sous le même toit », observe Eric Constantin, directeur de la Fondation pour le logement en Ile-de-France. 
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-Dans son rapport annuel, la fondation rapporte que, en 2021, 30 % des ménages franciliens locataires du parc social vivaient déjà en suroccupation, « un niveau jamais atteint auparavant et désormais identique au taux de suroccupation dans le parc locatif privé ». A l’échelle nationale, ce sont 37 % des couples avec enfants vivant en HLM qui estiment ne pas disposer d’un nombre de pièces suffisant, selon le baromètre 2025 de l’Agence nationale de contrôle du logement social. 
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-Quant aux marchands de sommeil, ils profitent de la crise. Selon l’Agence nationale de l’habitat, la France recenserait près de 450 000 logements indignes, présentant des risques pour la santé et la sécurité des habitants. Particulièrement concernée, la Seine-Saint-Denis compte plus de 28 000 logements potentiellement indignes, soit près de 7 % du parc locatif privé, précise l’agence régionale de santé d’Ile-de-France. 
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-Sur le site de l’institution, sa cheffe du département « santé environnement » à la délégation départementale de Seine-Saint-Denis, Delphine Girard, affirme toutefois que « les chiffres sous-estiment les divisions illégales de maisons individuelles, en forte hausse ces dernières années, où des occupants sont logés dans des caves, des garages ou des combles sans fenêtres, parfois même dans des cabanons de jardin ». 
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-« Moisissures sur les murs » 
-Lou et Vincent ont vécu dans de telles conditions durant un an, de mai 2024 à juin 2025, à Nice, dans le quartier paupérisé de La Madeleine. Lui, 30 ans, bénéficiaire de l’allocation aux adultes handicapés – un peu plus de 1 000 euros par mois — et en attente d’un HLM depuis 2021, a dû quitter le logement parental. Au terme de ses recherches, il n’a été accepté que par un marchand de sommeil, dans un petit chalet en bois divisé en deux appartements. Un 18 mètres carrés avec mezzanine pour 550 euros de loyer. 
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-« Le logement était insalubre, mais je ne m’en suis pas aperçu lors de la visite : un coup de peinture et des meubles cachaient les moisissures sur les murs, raconte Vincent. Par contre, dès les premiers jours après l’emménagement, il y a eu cette odeur écrasante. Il n’y avait qu’une seule fenêtre, c’était très mal isolé. Mais je me suis retrouvé bloqué là, en train de dépérir, comme l’appartement. » 
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-Sa compagne, Lou, étudiante de 22 ans, décrit un propriétaire vivant dans une villa avec piscine à quelques pas de là, qui a fait construire sur son terrain, de l’autre côté d’une clôture, plusieurs chalets, mais aussi des cabanes de jardin sans sanitaires. « Nos voisins étaient des étudiants qui pensaient avoir trouvé un bon plan et des personnes précaires, certaines alcooliques, explique-t-elle. Cela dit, la crise du logement est tellement extrême à Nice, les prix tellement chers, qu’on n’a pas besoin d’être pauvre pour en être victime. » 
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-Durant l’été, le couple a finalement trouvé un T2 dans le quartier de Nice Nord, par le biais d’amis de parents de Lou. « Notre nouvel appartement est au même loyer que le chalet, mais il est plus grand, dans un meilleur quartier et pas du tout insalubre, dit la jeune femme. Mais, à Nice, le seul moyen de trouver un appartement, c’est d’avoir un réseau. » 
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-Véronique Chocron 
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