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« Pour les Français, les vacances, le voyage sont devenus plus importants que l'achat de vêtements, de canapés ou de voiture »
Alors que s'ouvre mardi le salon IFTM Top Resa, consacré à l'industrie du voyage, Laurent Abitbol livre une vision optimiste du secteur. Le président de Marietton Développement (Selectour, Havas Voyages), qui compte le plus grand réseau d'agences de voyage du pays, estime même que son activité ne s'est jamais aussi bien porté.
Dans quel état se trouve l'industrie du voyage ?
Le marché va bien, il se porte même mieux qu'avant le Covid. Pour les Français, les vacances, le voyage, sont devenus plus importants que l'achat de vêtements, de canapés, ou de voiture. Ils font passer l'expérience avant les achats courants. Les années 2022, 2023 ont été très bonnes, et 2024 a été la meilleure de notre histoire. Est-ce que cela peut durer ? On ne sait pas. Si le journal de 20 heures annonce une catastrophe, ça peut casser du jour au lendemain.
Les clients ne se sont-ils pas habitués aux catastrophes ?
On peut remarquer quelque chose de nouveau : les attentats, par exemple, ne font quasiment plus peur. Avant, quand il y en avait un, la destination souffrait pendant dix ou quinze ans, à l'image de la Tunisie. Maintenant, les réservations sont bloquées pendant quinze jours ou trois semaines, et on oublie rapidement.
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Sans parler de catastrophe, le contexte politique national impacte-t-il votre activité ?
Le 18 septembre, jour de mobilisation nationale, on a fait -50 %. Et la mauvaise ambiance actuelle angoisse les gens, qui se disent que ce n'est pas le moment de dépenser. Mais pour le moment, on ne subit pas vraiment cette situation, l'attentisme des clients ne se traduit pas dans nos chiffres. On fera tout de même le point fin septembre…
Y compris sur le voyage d'affaires ?
Le voyage d'affaires représente 50 % de notre activité, c'est énorme. On ne constate pas encore de diminution, mais c'est ce segment d'activité qui est le plus exposé. Les entreprises sont en difficulté, font des économies partout. Pour l'instant, elles sont plutôt offensives, pour aller chercher de nouveaux marchés malgré le contexte. Mais il y a clairement un risque de baisse, qu'il faudra compenser, en ce qui nous concerne, en allant chercher des nouveaux clients.
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Les agences de voyage physiques ont-elles de nouveau la cote ?
Les gens se rendent compte que le prix est le même que sur Internet, avec du conseil en plus. Il y a le plaisir d'aller en famille, le samedi, acheter un voyage, avec des experts en face. On gère l'avant-vente, le voyage et l'après-vente. Si vous avez un problème, vous appelez ou retournez voir votre agent de voyage. Quand vous passez par Booking et que vous avez un problème avec votre réservation, vous appelez qui ? C'est la toute la différence.
Est-ce un business rentable ?
Ça l'a toujours été, et ça l'est même un peu plus depuis le Covid, car les clients veulent du conseil. Aux Etats-Unis, 3.500 agences ont ouvert depuis deux ans. Dans mon groupe, on a 300 agences Havas et 200 Selectour en nom propre, ainsi que des franchisés. Et j'en ouvre régulièrement.
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