Des scientifiques ont affirmé que la régénération de la couche d'ozone terrestre pourrait accélérer le réchauffement climatique.
L'ozone pourrait-il devenir une future menace climatique ? Selon une récente étude de l'Université de Reading (Royaume-Uni), le réchauffement planétaire serait plus fort que prévu à cause des changements dans la couche d'ozone, qui protège la Terre des rayons ultraviolets, mais agit également comme gaz à effet de serre en piégeant la chaleur atmosphérique.
Bien que l'interdiction internationale des substances nocives, telles que les CFC et les HCFC, ait favorisé la régénération progressive de cette couche protectrice, la hausse parallèle de la pollution atmosphérique pourrait amplifier l'impact de l'ozone jusqu'à 40 % de plus que prévu initialement.
Les résultats, publiés le 21 août dans la revue Atmospheric Chemistry and Physics, ont démontré que, d'ici à 2050, l'ozone pourrait contribuer à 0,27 watt par mètre carré (Wm-2) d'énergie piégée, soit la chaleur supplémentaire retenue par mètre carré de surface terrestre.
Ainsi, il deviendrait le deuxième facteur de réchauffement climatique d'ici au milieu du siècle, après le dioxyde de carbone, dont l'effet devrait atteindre 1,75 Wm-2.
«La pollution de l'air provenant des véhicules, des usines et des centrales électriques crée également de l'ozone près du sol, ce qui provoque des problèmes de santé et réchauffe la planète», a déclaré Bill Collins, professeur de chimie atmosphérique et de modélisation du système terrestre à l'Université de Reading.
La réparation de la couche d'ozone demeure cruciale
L'étude s'est appuyée sur un modèle informatique simulant l'évolution atmosphérique jusqu'en 2050, en tenant compte d'un scénario avec une faible application des politiques de réduction de pollution, mais avec l'abandon progressif des CFC et HCFC, conformément au Protocole de Montréal (1987).
Les résultats ont révélé que l'arrêt de ces gaz à effets de serre apporte moins de bénéfices climatiques que prévu. En effet, leur élimination est en partie compensée par la régénération de la couche d'ozone, qui réchauffe à son tour l'atmosphère, annulant une partie des avantages attendus.
Les pays réduisant la pollution atmosphérique limiteront la formation d'ozone troposphérique. Cependant, la couche d'ozone continuera de se reconstituer pendant encore plusieurs décennies, indépendamment des politiques de qualité de l'air, ce qui entraînera un réchauffement inévitable.
Les chercheurs ont néanmoins rappelé que la réparation de cette couche demeurait nécessaire à la santé humaine, protégeant ainsi les écosystèmes et prévenant le cancer de la peau ou d'autres effets liés aux rayons ultraviolets.
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Une partie de ce réchauffement supplémentaire peut être réduite en diminuant la pollution qui génère de l'ozone près du sol. Mais les politiques climatiques devront être adaptées pour prendre en compte le réchauffement inévitable associé à la régénération de la couche d'ozone.
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