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-====== Le Monde – Robert Redford, acteur et réalisateur américain, est mort ====== 
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-DISPARITIONS 
-Robert Redford, acteur et réalisateur américain, est mort 
-Il a incarné, de « L’Arnaque » à « Out of Africa » en passant par « Des gens comme les autres », un certain cinéma américain, généreux, engagé et progressiste. Attaché au développement de la production indépendante, il avait créé l’Institut Sundance en 1981. Il est mort le mardi 16 septembre à l’âge de 89 ans. 
-Par Jean-François Rauger 
-Par Jean-François Rauger 
-Par Jean-François Rauger 
-Aujourd’hui à 14h23 
-Lecture 13 min 
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-L’acteur américain Robert Redford lors de la 66e édition du Festival de Cannes, le 22 mai 2013. ANNE-CHRISTINE POUJOULAT/AFP 
-Il était l’acteur que les femmes adoraient et que les hommes n’aimaient pas. Trop blond, trop beau gosse, trop sexy, trop boy-scout, trop cool. Il a aussi représenté, à lui tout seul, à la fois comme comédien choisissant avec soin les personnages qu’il incarnait mais aussi comme réalisateur, un certain cinéma américain, généreux, engagé, progressiste, romantique, un cinéma questionnant parfois, toujours avec douceur, les fondements mêmes de son identité. Il était également attaché à le changer, à promouvoir les nouveaux talents, à la recherche peut-être d’une utopie, au cœur et à côté d’Hollywood. Loin de la masculinité rugueuse et de la mélancolie conservatrice d’un Clint Eastwood ou de l’exubérance hédoniste et psychédélique d’un Jack Nicholson, il y avait Robert Redford. Il est mort le mardi 16 septembre à l’âge de 89 ans, a annoncé son agent Cindi Berger, citée par le New York Times. 
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-Il est né le 18 août 1936 à Santa Monica, en Californie. Enfant et adolescent turbulent, il tenait de sa mère (qu’il perdra à l’âge de 19 ans) une érudition certaine et un goût forcené pour les arts. Il fait le désespoir de son père, plus conservateur, comptable à la Standard Oil, en esquivant les études, se faisant régulièrement renvoyer du lycée puis de l’université après avoir commis de petits délits ou en raison de la fréquence de ses états d’ivresse. 
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-Echantillon parfait de cette jeunesse mal à l’aise dans l’Amérique petite-bourgeoise de l’après-guerre, une Amérique qui se croit sortie de l’histoire, le jeune Redford ressemble à un personnage issu d’un roman de Jack Kerouac, un de ses auteurs favoris. Il lit, en effet, beaucoup, écoute abondamment du jazz West Coast, peint et surtout voyage. Loin des Etats-Unis parfois. En 1956, il séjourne à Paris, où il étudie aux Beaux-Arts, puis à Florence, en Italie. Il est persuadé d’avoir trouvé sa voie dans la peinture. Son séjour en France le marquera profondément. Il déclarera : « Ma découverte de la France pré-gaulliste fut le début d’une conscience politique cohérente car j’ai dû m’interroger sur la raison pour laquelle il était difficile, pour nous, Américains, de nous adapter à l’étranger. Mais j’ai aussi pris conscience de la puissance économique et culturelle de l’Amérique. » 
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-Rencontre avec Sydney Pollack 
-De retour aux Etats-Unis, Redford s’installe à New York. Il hésite encore entre les arts plastiques (peinture, décoration et direction artistique pour le théâtre) et l’art dramatique. Il s’inscrit à l’American Academy of Dramatic Arts en 1957, à la suite d’une annonce publicitaire dans Variety. Il s’intègre mal dans cette institution aux méthodes antiques. Le jeune comédien maladroit prend pourtant de l’assurance. Il débute au Théâtre Belasco de New York dans Tall Story, de Julius Epstein. Lors d’une représentation de fin d’études de La Mouette, de Tchekhov, il est repéré par un homme de MCA, la célèbre agence. Celle-ci lui propose un contrat pour le représenter. Très impliqué dans la production de programmes pour la télévision, pratiquant en cela un étonnant mélange des genres, MCA lui ouvre, d’abord pour des rôles secondaires, parfois le temps d’un épisode de série, les portes des productions télévisées. Celles de la Côte est (The Iceman Cometh, de Sidney Lumet) ou de la Côte ouest (les séries Maverick, The Deputy, Alfred Hitchcock présente, La Quatrième Dimension, Les Incorruptibles, etc.). 
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-En 1962, son premier film pour le cinéma est War Hunt. Production indépendante et à très petit budget (le producteur Terry Sanders est le frère du réalisateur, Denis Sanders), elle met en scène le conflit, durant les combats menés en Corée, entre un jeune soldat idéaliste incarné par Redford et un GI tueur psychopathe s’infiltrant seul derrière les lignes adverses pour égorger les ennemis (John Saxon). Redford rêvait pourtant de se voir confier le rôle du méchant. Le tournage du film marquera le début d’une très longue et, artistiquement très fructueuse, amitié avec celui qui n’est encore qu’un jeune comédien, Sydney Pollack. 
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-Le futur réalisateur de Out of Africa décrit leurs rapports : « Nous étions physiquement très différents. Bob était M. Sport alors que cela ne m’avait jamais intéressé. Je n’ai jamais tenu une raquette de tennis de ma vie. Mais son goût de la compétition était contagieux. Et bien qu’il adorât le sport et surveillait les résultats sportifs, son idée de la compétition était plus large et saine que cela. Elle venait de ses tripes et de l’esprit du temps, l’esprit Kennedy. Même si vous ne vous intéressiez pas à la politique, et Bob ne le faisait que superficiellement à l’époque, il était impossible de ne pas être exalté par les changements qui s’accomplissaient en 1961. Bob était en ébullition et cela faisait de lui un type très séduisant. » 
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-Loin de la frénésie de Hollywood 
-War Hunt sera distribué à la sauvette par United Artists, et Redford, en pleine interrogation sur son avenir (quelles perspectives dans un Hollywood en crise ?), revient au théâtre, à Broadway, pour apparaître dans la pièce de Norman Krasna, Sunday in New York, mise en scène par Garson Kanin. De retour sur la Côte ouest, il refuse la très avantageuse proposition d’incarner le premier rôle dans une série télévisée. 
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-C’est à ce moment-là aussi, au grand étonnement de ses amis, qu’il fait l’acquisition d’un terrain dans les montagnes de l’Utah, à Provo, pour y bâtir une maison, loin de la frénésie de Hollywood. Il y passe du temps, beaucoup de temps, écartant un certain nombre de propositions pour le cinéma. Tout en continuant à apparaître dans des épisodes de séries télévisées, il rencontre le succès sur scène dans la pièce de Neil Simon, Pieds nus dans le parc, mise en scène par Mike Nichols. Sa prestation lui vaut notamment d’être remarqué et admiré par de grandes stars. Il est, d’une certaine façon, officiellement adoubé par Bette Davis et Ingrid Bergman, qui tiennent des propos élogieux à son égard. 
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-Il voyage encore en Europe avec sa femme Lola, qu’il a épousée en 1958, et ses deux enfants, et s’installe quelque temps en Espagne, après avoir tourné à Munich dans une anodine et oubliée comédie avec Alec Guinness, réalisée par Gottfried Reinhardt : Situation désespérée mais pas sérieuse. C’est Natalie Wood, devenue, avec le succès de West Side Story, une star capable d’imposer ses exigences, qui aurait proposé le choix de Robert Redford pour incarner Wade Lewis dans Daisy Clover, produit par Alan J. Pakula et Robert Mulligan et réalisé par ce dernier. Le récit, situé dans les années 1930, décrit la façon dont la machine hollywoodienne écrase les individus pour en faire des vedettes (on dit que le roman d’origine, signé Gavin Lambert qui l’adapte alors pour l’écran, s’inspirait du parcours de Marilyn Monroe). 
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-Beauté magnétique 
-Redford y est une jeune star masculine, un wonder boy à qui tout réussit, et qui épouse la jeune aspirante vedette (Natalie Wood) pour la larguer le lendemain de sa nuit de noces. L’homme est un jouisseur bisexuel et alcoolique dont l’apparente désinvolture cache un sentiment d’insécurité profonde, devine-t-on. Redford déclara ne s’être pas contenté de construire un personnage tourmenté par une homosexualité qu’il fallait à tout prix, à cette époque, dissimuler. « J’avais opté pour quelque chose de sexuellement plus subtil : l’hédoniste insatiable. Le type qui a du pouvoir et de l’appétit et qui en use pour baiser les hommes, les femmes, les chiens, les chats, n’importe quoi. Un Narcisse total. Une sorte de Caligula, qui n’en a rien à faire de rien. » 
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-Il retrouve Natalie Wood dans Propriété interdite, le premier titre d’une longue série de films réalisés par Sydney Pollack. Pièce en un acte de Tennessee Williams à l’origine, le film met en scène un employé de la compagnie de chemin de fer envoyé, dans les années 1930, dans le Mississippi profond pour opérer un dégraissage du personnel. La jeune beauté locale (Natalie Wood), courtisée par tous les hommes valides et que sa mère tente de prostituer, tombe amoureuse de lui. Tout comme dans Daisy Clover, et quoique les deux rôles semblent très dissemblables, Redford incarne un personnage dont la beauté magnétise presque mécaniquement l’intérêt amoureux et sexuel de son entourage et surtout du personnage principal féminin qui ne peut qu’y succomber. 
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-Mais Redford, qui a accepté le rôle du fugitif traqué par les habitants d’une petite ville du Texas dans La Poursuite impitoyable, d’Arthur Penn, en 1966, n’aime pas l’ambiance de Hollywood, son absence d’authenticité. Il repart avec sa famille pour un congé sabbatique de plusieurs mois, d’abord sur la Costa del Sol, puis en Crète. Il lit et peint. A son retour, il choisit la solution de facilité consistant à reprendre le rôle qu’il a tenu sur les planches dans l’adaptation cinématographique de Pieds nus dans le parc que Gene Saks réalisera après le refus de Mike Nichols de s’y coller. 
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-C’est que Nichols a un autre projet. L’adaptation du roman de Charles Webb, Le Lauréat, l’histoire d’un jeune homme naïf séduit par une femme d’âge mûr. Redford veut le rôle. Il fait même un bout d’essai pour cela. Un soir, après un dîner au cours duquel l’acteur tente de convaincre Mike Nichols, celui-ci lui dira, exprimant finalement ce qui aura été autant une grâce des dieux qu’une malédiction : « Bob, tu as énormément de talent. Mais sois honnête avec toi-même. Regarde-toi dans le miroir. Et puis dis-moi si tu peux honnêtement imaginer un gars comme toi ayant des difficultés à séduire une femme. » On connaît la suite. Le film sorti en 1967 fit de Dustin Hoffman une star et Redford dut attendre encore un peu pour atteindre les sommets de la popularité. 
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-Afin d’éviter de perdre un procès avec la Paramount pour avoir abandonné un projet de film bien engagé, il accepte de faire deux films avec le studio. Dans Willie Boy, deuxième film d’une des nombreuses victimes du maccarthysme, Abraham Polonsky, qui avait réalisé son premier vingt ans plus tôt, il est le shériff Cooper qui pourchasse un Indien en fuite. L’antiracisme subtil du film, son regard sur la fin de la frontière, la finesse de la peinture des portraits des différents protagonistes, font largement échapper Willie Boy aux pièges du film-plaidoyer. 
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-Désormais une star 
-Le second titre pour la Paramount sera La Descente infernale, de Michael Ritchie sur un champion de ski. Mais avant de tourner celui-ci, il y aura la rencontre avec le scénariste William Goldman et le réalisateur George Roy Hill. Goldman vient d’écrire un scénario sur la vie de deux célèbres bandits de l’Ouest, un écrin pour un duo d’acteurs. Paul Newman en est déjà. On envisage Marlon Brando ou Warren Beatty pour le second. George Roy Hill propose à Redford le rôle du second. 
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-Butch Cassidy et le Kid sera un succès, avec plus de 40 millions de dollars de recettes pour un budget de 6,5 millions. Sans doute parce que le film, qui est loin d’être un chef-d’œuvre, embrasse habilement un certain air du temps. Un doux anarchisme insolent et apparemment démystificateur, une forme d’insouciance utopique, des personnages aux rapports amoureux libres (les deux hommes forment un ménage à trois avec Katharine Ross), un sous-texte politique progressiste, la musique de Burt Bacharach permettent à l’alchimie de fonctionner. Redford est désormais une star. Il reformera un tandem avec Paul Newman, quatre ans plus tard dans L’Arnaque, également signé George Roy Hill, qui rencontrera un succès encore plus spectaculaire et vaudra à Universal les premiers Oscars de son histoire. 
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-Sa notoriété ne le satisfait pas entièrement : « J’étais partagé. D’un côté, il y avait ce moment exaltant. J’étais jeune, célébré. J’avais beaucoup de travail. D’un autre coté tout cela ressemblait à un pacte faustien. Peu importe ce que vous faites, vous êtes un objet. Que vous soyez un acteur compétent ou un artiste est inessentiel. La vérité, c’est que vous n’êtes qu’un produit. J’ai eu du mal à me préparer à ça. » Redford s’engage dans un certain nombre d’initiatives autour de la protection de l’environnement et de la défense du consommateur. Il participe par ailleurs à la création de l’association Education, Youth and Recreation, dont l’objectif est de promouvoir, auprès des jeunes, un cinéma « alternatif », en gros non-hollywoodien, films indépendants ou d’auteurs européens. 
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-En janvier 1971, dans les montagnes de l’Utah enneigées, il commence le tournage de son deuxième film avec son ami Sydney Pollack comme réalisateur. Sur un âpre scénario de John Milius, Jeremiah Johnson raconte l’isolement, loin de la civilisation, d’un Blanc devenu une sorte de trappeur ermite avant de fonder une famille de fortune avec une jeune Indienne et un enfant muet, survivant d’un massacre. La violence le rattrape lorsque la femme et le gamin sont tués par les Indiens crow, déclenchant la fureur vengeresse de l’homme. 
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-Tourné dans des conditions climatiques difficiles, le film reste le plus beau d’une collaboration avec Sydney Pollack qui allait durer vingt-cinq années, à tel point que l’on ne peut pas toujours aisément partager la responsabilité artistique des films entre l’acteur et le réalisateur. 
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-Nos plus belles années en 1973, donne à Redford le rôle d’un jeune et brillant WASP, à qui « tout réussit ». Celui-ci, écrivain devenu scénariste à Hollywood, tombe amoureux d’une jeune activiste juive dans l’Amérique de la fin des années 1940 hantée par la chasse aux sorcières. 
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-Les Trois jours du Condor, en 1975, adapté d’un roman de James Grady, est un parfait exemple de ces films paranoïaques de gauche dénonçant les agissements de la CIA. Le Cavalier électrique, en 1979, s’en prend à la façon dont le consumérisme a dévalorisé les valeurs primitives américaines en les transformant en marchandises. Out of Africa, en 1985, est l’adaptation un peu académique d’un récit autobiographique de l’écrivaine Karen Blixen, un gros succès couvert d’Oscars. Enfin, Havana, en 1990, tente de renouer avec une veine sentimentalo-romanesque qu’apprécie le cinéaste. Le film ne rencontrera pas un grand succès et sera le dernier de la collaboration Pollack-Redford. 
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-L’acteur, qui s’est impliqué dans la production en créant la société Wildwood, choisit souvent des sujets d’intervention sociale ou politique. Votez Mckay, de Michael Ritchie (1972), décrit la façon dont une campagne électorale transforme les plus sincères des candidats en produits dénués de toute singularité. Dans Les Hommes du président, d’Alan J. Pakula (1976), Redford incarne Bob Woodward, un des deux journalistes du Washington Post qui ont déclenché le scandale du Watergate et provoqué la démission de Richard Nixon. L’autre est Dustin Hoffman et les deux hommes forment un duo charismatique redoutable au service de la progression très efficace d’un suspense essentiellement constitué de plans montrant deux types en bras de chemise suspendus à leurs téléphones. 
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-On est au sommet d’une forme de glamour paradoxal construit sur l’apparence d’une banalité sublimée par le charme de l’acteur. Enfin, en 1980, Brubaker, de Stuart Rosenberg, dénonce la condition pénitentiaire aux Etats-Unis. Redford y incarne un directeur de prison humaniste se faisant passer pour un prisonnier et découvrant la réalité de l’enfer carcéral. 
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-Il est l’interprète idéal du personnage de Gatsby dans l’adaptation du roman de Francis Scott Fitzgerald par Jack Clayton sur un scénario de Francis Ford Coppola en 1974 (Gatsby le magnifique). Mais le plus beau film de cette période reste sans doute le méconnu La Kermesse des aigles en 1975, réflexion mélancolique sur l’héroïsme et troisième titre (après Butch Cassidy et le Kid et L’Arnaque) signé par George Roy Hill. En pilote de biplan, acrobate de foire dans l’Amérique profonde des années 1920 devenu cascadeur de cinéma, Redford y incarne un perdant magnifique, un mythomane à la recherche d’une gloire introuvable. 
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-Réalisateur critique des Etats-Unis 
-Les grands rôles se font plus rares à la fin des années 1980 mais on peut citer toutefois celui de l’espion retors, amoral et rusé dans l’excellent Spy Game, de Tony Scott en 2001, et celui d’un navigateur solitaire, performance spectaculaire dans All Is Lost, de J.C. Chandor, en 2013. 
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-Si dans les années 1980 et 1990, ses apparitions se raréfient et sa filmographie, avec des titres comme L’Affaire Chelsea Deardon (1986), Les Experts (1992), Proposition indécente (1993), apparaît moins ambitieuse, c’est peut-être parce que Redford a commencé, en 1980, une carrière de réalisateur. Pour son premier long-métrage, Des gens comme les autres, adaptation d’un roman de Judith Guest, radioscopie de la désintégration d’une famille frappée par la perte d’un des siens, il obtient l’Oscar du meilleur réalisateur. 
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-Une partie des films qu’il signera ensuite témoignent d’une sorte d’exaltation panthéiste de la nature comme un paradis primitif dont on ne jouirait plus que de résidus, fresques écologiques teintées de psychologie comme Et au milieu coule une rivière, en 1992, ou L’Homme qui murmurait à l’oreille des chevaux, en 1998. 
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-Le reste de sa filmographie témoigne d’un constant souci politique, d’une volonté de s’en prendre, de manière critique, à la façon dont les Etats-Unis auraient trahi une promesse originelle. Ainsi sont abordés le sort d’une communauté villageoise au Nouveau-Mexique face à la modernité marchande (Milagro, en 1988), les magouilles d’une télévision vendue aux intérêts privées (Quiz Show, en 1994), l’engagement personnel confronté à la politique extérieure américaine (Lions et Agneaux, en 2007), la parodie de justice au procès des complices présumés de l’assassin de Lincoln (La Conspiration, en 2011), le sort des anciens activistes ayant choisi l’action violente au temps du mouvement contre la guerre du Vietnam dans les années 1960 et 1970 (Sous surveillance, en 2013). 
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-En neuf films, Robert Redford a construit une œuvre de réalisateur qui n’a pas révolutionné formellement ni dramaturgiquement le cinéma hollywoodien. Elle s’est plutôt donné la tâche modeste de témoigner, à l’appui d’une dialectique parfois un peu démonstrative, des contradictions profondes de l’Amérique. 
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-Sundance, son festival 
-C’est au début des années 1980 que Robert Redford allait donner une réalité à un projet auquel il pense depuis longtemps : aider à la production d’un cinéma américain indépendant, détaché des contraintes et des conventions imposées par l’industrie hollywoodienne. Car Redford est curieux des activités cinématographiques des jeunes cinéastes situés en marge du système et dont les œuvres sont condamnées à une quasi-clandestinité. Au début des années 1980, le coin d’Utah qu’il avait acheté et développé depuis 1963, va accueillir l’Institut Sundance. A l’origine un lieu pour enseigner le cinéma, un laboratoire au sein duquel les apprentis réalisateurs pourraient mener des projets destinés ensuite à être montrés dans des festivals. 
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-A partir de 1985, le Sundance Institute s’empare de l’organisation d’un festival de cinéma local dont Redford est devenu le président. Le Sundance Film Festival est aujourd’hui une des plus importantes manifestations consacrées au cinéma indépendant, un lieu d’observation privilégié pour découvrir de nouveaux réalisateurs, un endroit où naquirent de nombreux talents dont certains seront amenés à intégrer l’industrie hollywoodienne en quelques films. Redford crée également, en 1996, la chaîne de télévision Sundance Channel, qu’il doit revendre en 2008. 
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-En 2002, Redford, qui n’avait jamais obtenu cette récompense pour une de ses interprétations, a reçu un Oscar d’honneur pour l’ensemble de sa carrière. Citoyen engagé, il a régulièrement, en paroles ou à travers ses choix artistiques, donné son avis sur la politique américaine. Il fut un opposant à l’intervention en Irak et n’aura cessé de réaffirmer ses préoccupations écologiques : « La Terre et la façon dont nous prenons soin d’elle est un symbole de notre patriotisme. La préservation de l’environnement doit faire partie de notre défense nationale. » Un de ses derniers engagements fut le soutien à la candidature de Joe Biden à l’élection présidentielle de novembre 2020 alors que, dira-t-il, « je n’ai pas l’habitude de faire état publiquement de mes intentions de vote ». Mais, précisa-t-il, « au lieu de la boussole morale qu’elle aurait dû être, la Maison Blanche était devenue un vide moral ». La morale, grande affaire de la vie de Robert Redford. 
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