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| - | ====== Le Monde – Robert Redford, acteur et réalisateur américain, est mort ====== | ||
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| - | DISPARITIONS | ||
| - | Robert Redford, acteur et réalisateur américain, est mort | ||
| - | Il a incarné, de « L’Arnaque » à « Out of Africa » en passant par « Des gens comme les autres », un certain cinéma américain, généreux, engagé et progressiste. Attaché au développement de la production indépendante, | ||
| - | Par Jean-François Rauger | ||
| - | Par Jean-François Rauger | ||
| - | Par Jean-François Rauger | ||
| - | Aujourd’hui à 14h23 | ||
| - | Lecture 13 min | ||
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| - | L’acteur américain Robert Redford lors de la 66e édition du Festival de Cannes, le 22 mai 2013. ANNE-CHRISTINE POUJOULAT/ | ||
| - | Il était l’acteur que les femmes adoraient et que les hommes n’aimaient pas. Trop blond, trop beau gosse, trop sexy, trop boy-scout, trop cool. Il a aussi représenté, | ||
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| - | Il est né le 18 août 1936 à Santa Monica, en Californie. Enfant et adolescent turbulent, il tenait de sa mère (qu’il perdra à l’âge de 19 ans) une érudition certaine et un goût forcené pour les arts. Il fait le désespoir de son père, plus conservateur, | ||
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| - | Echantillon parfait de cette jeunesse mal à l’aise dans l’Amérique petite-bourgeoise de l’après-guerre, | ||
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| - | Rencontre avec Sydney Pollack | ||
| - | De retour aux Etats-Unis, Redford s’installe à New York. Il hésite encore entre les arts plastiques (peinture, décoration et direction artistique pour le théâtre) et l’art dramatique. Il s’inscrit à l’American Academy of Dramatic Arts en 1957, à la suite d’une annonce publicitaire dans Variety. Il s’intègre mal dans cette institution aux méthodes antiques. Le jeune comédien maladroit prend pourtant de l’assurance. Il débute au Théâtre Belasco de New York dans Tall Story, de Julius Epstein. Lors d’une représentation de fin d’études de La Mouette, de Tchekhov, il est repéré par un homme de MCA, la célèbre agence. Celle-ci lui propose un contrat pour le représenter. Très impliqué dans la production de programmes pour la télévision, | ||
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| - | En 1962, son premier film pour le cinéma est War Hunt. Production indépendante et à très petit budget (le producteur Terry Sanders est le frère du réalisateur, | ||
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| - | Le futur réalisateur de Out of Africa décrit leurs rapports : « Nous étions physiquement très différents. Bob était M. Sport alors que cela ne m’avait jamais intéressé. Je n’ai jamais tenu une raquette de tennis de ma vie. Mais son goût de la compétition était contagieux. Et bien qu’il adorât le sport et surveillait les résultats sportifs, son idée de la compétition était plus large et saine que cela. Elle venait de ses tripes et de l’esprit du temps, l’esprit Kennedy. Même si vous ne vous intéressiez pas à la politique, et Bob ne le faisait que superficiellement à l’époque, | ||
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| - | Loin de la frénésie de Hollywood | ||
| - | War Hunt sera distribué à la sauvette par United Artists, et Redford, en pleine interrogation sur son avenir (quelles perspectives dans un Hollywood en crise ?), revient au théâtre, à Broadway, pour apparaître dans la pièce de Norman Krasna, Sunday in New York, mise en scène par Garson Kanin. De retour sur la Côte ouest, il refuse la très avantageuse proposition d’incarner le premier rôle dans une série télévisée. | ||
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| - | C’est à ce moment-là aussi, au grand étonnement de ses amis, qu’il fait l’acquisition d’un terrain dans les montagnes de l’Utah, à Provo, pour y bâtir une maison, loin de la frénésie de Hollywood. Il y passe du temps, beaucoup de temps, écartant un certain nombre de propositions pour le cinéma. Tout en continuant à apparaître dans des épisodes de séries télévisées, | ||
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| - | Il voyage encore en Europe avec sa femme Lola, qu’il a épousée en 1958, et ses deux enfants, et s’installe quelque temps en Espagne, après avoir tourné à Munich dans une anodine et oubliée comédie avec Alec Guinness, réalisée par Gottfried Reinhardt : | ||
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| - | Beauté magnétique | ||
| - | Redford y est une jeune star masculine, un wonder boy à qui tout réussit, et qui épouse la jeune aspirante vedette (Natalie Wood) pour la larguer le lendemain de sa nuit de noces. L’homme est un jouisseur bisexuel et alcoolique dont l’apparente désinvolture cache un sentiment d’insécurité profonde, devine-t-on. Redford déclara ne s’être pas contenté de construire un personnage tourmenté par une homosexualité qu’il fallait à tout prix, à cette époque, dissimuler. « J’avais opté pour quelque chose de sexuellement plus subtil : l’hédoniste insatiable. Le type qui a du pouvoir et de l’appétit et qui en use pour baiser les hommes, les femmes, les chiens, les chats, n’importe quoi. Un Narcisse total. Une sorte de Caligula, qui n’en a rien à faire de rien. » | ||
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| - | Il retrouve Natalie Wood dans Propriété interdite, le premier titre d’une longue série de films réalisés par Sydney Pollack. Pièce en un acte de Tennessee Williams à l’origine, | ||
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| - | Mais Redford, qui a accepté le rôle du fugitif traqué par les habitants d’une petite ville du Texas dans La Poursuite impitoyable, | ||
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| - | Lire aussi | ||
| - | Robert Redford renonce à son métier d’acteur | ||
| - | C’est que Nichols a un autre projet. L’adaptation du roman de Charles Webb, Le Lauréat, l’histoire d’un jeune homme naïf séduit par une femme d’âge mûr. Redford veut le rôle. Il fait même un bout d’essai pour cela. Un soir, après un dîner au cours duquel l’acteur tente de convaincre Mike Nichols, celui-ci lui dira, exprimant finalement ce qui aura été autant une grâce des dieux qu’une malédiction : | ||
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| - | Afin d’éviter de perdre un procès avec la Paramount pour avoir abandonné un projet de film bien engagé, il accepte de faire deux films avec le studio. Dans Willie Boy, deuxième film d’une des nombreuses victimes du maccarthysme, | ||
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| - | Désormais une star | ||
| - | Le second titre pour la Paramount sera La Descente infernale, de Michael Ritchie sur un champion de ski. Mais avant de tourner celui-ci, il y aura la rencontre avec le scénariste William Goldman et le réalisateur George Roy Hill. Goldman vient d’écrire un scénario sur la vie de deux célèbres bandits de l’Ouest, un écrin pour un duo d’acteurs. Paul Newman en est déjà. On envisage Marlon Brando ou Warren Beatty pour le second. George Roy Hill propose à Redford le rôle du second. | ||
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| - | Butch Cassidy et le Kid sera un succès, avec plus de 40 millions de dollars de recettes pour un budget de 6, | ||
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| - | Sa notoriété ne le satisfait pas entièrement : | ||
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| - | Lire aussi | ||
| - | Robert Redford, le rêveur américain | ||
| - | En janvier 1971, | ||
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| - | Tourné dans des conditions climatiques difficiles, le film reste le plus beau d’une collaboration avec Sydney Pollack qui allait durer vingt-cinq années, à tel point que l’on ne peut pas toujours aisément partager la responsabilité artistique des films entre l’acteur et le réalisateur. | ||
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| - | Lire aussi | ||
| - | Robert Redford, homme de nature et de conviction | ||
| - | Nos plus belles années en 1973, donne à Redford le rôle d’un jeune et brillant WASP, à qui « tout réussit ». Celui-ci, écrivain devenu scénariste à Hollywood, tombe amoureux d’une jeune activiste juive dans l’Amérique de la fin des années 1940 hantée par la chasse aux sorcières. | ||
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| - | Les Trois jours du Condor, en 1975, adapté d’un roman de James Grady, est un parfait exemple de ces films paranoïaques de gauche dénonçant les agissements de la CIA. Le Cavalier électrique, | ||
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| - | L’acteur, qui s’est impliqué dans la production en créant la société Wildwood, choisit souvent des sujets d’intervention sociale ou politique. Votez Mckay, de Michael Ritchie (1972), décrit la façon dont une campagne électorale transforme les plus sincères des candidats en produits dénués de toute singularité. Dans Les Hommes du président, d’Alan J. Pakula (1976), Redford incarne Bob Woodward, un des deux journalistes du Washington Post qui ont déclenché le scandale du Watergate et provoqué la démission de Richard Nixon. L’autre est Dustin Hoffman et les deux hommes forment un duo charismatique redoutable au service de la progression très efficace d’un suspense essentiellement constitué de plans montrant deux types en bras de chemise suspendus à leurs téléphones. | ||
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| - | On est au sommet d’une forme de glamour paradoxal construit sur l’apparence d’une banalité sublimée par le charme de l’acteur. Enfin, en 1980, Brubaker, de Stuart Rosenberg, dénonce la condition pénitentiaire aux Etats-Unis. Redford y incarne un directeur de prison humaniste se faisant passer pour un prisonnier et découvrant la réalité de l’enfer carcéral. | ||
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| - | Il est l’interprète idéal du personnage de Gatsby dans l’adaptation du roman de Francis Scott Fitzgerald par Jack Clayton sur un scénario de Francis Ford Coppola en 1974 (Gatsby le magnifique). Mais le plus beau film de cette période reste sans doute le méconnu La Kermesse des aigles en 1975, réflexion mélancolique sur l’héroïsme et troisième titre (après Butch Cassidy et le Kid et L’Arnaque) signé par George Roy Hill. En pilote de biplan, acrobate de foire dans l’Amérique profonde des années 1920 devenu cascadeur de cinéma, Redford y incarne un perdant magnifique, un mythomane à la recherche d’une gloire introuvable. | ||
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| - | Réalisateur critique des Etats-Unis | ||
| - | Les grands rôles se font plus rares à la fin des années 1980 mais on peut citer toutefois celui de l’espion retors, amoral et rusé dans l’excellent Spy Game, de Tony Scott en 2001, et celui d’un navigateur solitaire, performance spectaculaire dans All Is Lost, de J.C. Chandor, en 2013. | ||
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| - | Si dans les années 1980 et 1990, ses apparitions se raréfient et sa filmographie, | ||
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| - | Une partie des films qu’il signera ensuite témoignent d’une sorte d’exaltation panthéiste de la nature comme un paradis primitif dont on ne jouirait plus que de résidus, fresques écologiques teintées de psychologie comme Et au milieu coule une rivière, en 1992, ou L’Homme qui murmurait à l’oreille des chevaux, en 1998. | ||
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| - | Le reste de sa filmographie témoigne d’un constant souci politique, d’une volonté de s’en prendre, de manière critique, à la façon dont les Etats-Unis auraient trahi une promesse originelle. Ainsi sont abordés le sort d’une communauté villageoise au Nouveau-Mexique face à la modernité marchande (Milagro, en 1988), les magouilles d’une télévision vendue aux intérêts privées (Quiz Show, en 1994), l’engagement personnel confronté à la politique extérieure américaine (Lions et Agneaux, en 2007), la parodie de justice au procès des complices présumés de l’assassin de Lincoln (La Conspiration, | ||
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| - | En neuf films, Robert Redford a construit une œuvre de réalisateur qui n’a pas révolutionné formellement ni dramaturgiquement le cinéma hollywoodien. Elle s’est plutôt donné la tâche modeste de témoigner, à l’appui d’une dialectique parfois un peu démonstrative, | ||
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| - | Sundance, son festival | ||
| - | C’est au début des années 1980 que Robert Redford allait donner une réalité à un projet auquel il pense depuis longtemps : | ||
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| - | A partir de 1985, le Sundance Institute s’empare de l’organisation d’un festival de cinéma local dont Redford est devenu le président. Le Sundance Film Festival est aujourd’hui une des plus importantes manifestations consacrées au cinéma indépendant, | ||
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| - | Lire aussi | ||
| - | Robert Redford : « La télévision a supplanté le cinéma » | ||
| - | En 2002, Redford, qui n’avait jamais obtenu cette récompense pour une de ses interprétations, | ||
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| - | Jean-François Rauger | ||
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