Ci-dessous, les différences entre deux révisions de la page.
| Les deux révisions précédentes Révision précédente | |||
|
elsenews:spot-2025:09:mode-retropedale [26/12/2025/H01:28:29] 216.73.216.167 supprimée |
— (Version actuelle) | ||
|---|---|---|---|
| Ligne 1: | Ligne 1: | ||
| - | | ||
| - | |||
| - | |||
| - | ---- | ||
| - | ====== Le Monde – Maigreur, fourrure, diversité… la mode rétropédale : | ||
| - | | ||
| - | |||
| - | <hidden Article Complet (utilisateurs connectés)> | ||
| - | <ifauth @user> | ||
| - | Collage Martha Haversham | ||
| - | COLLAGE MARTHA HAVERSHAM | ||
| - | Maigreur, fourrure, diversité… la mode rétropédale : « Depuis quelque temps, on recommence à nous demander ouvertement des mannequins caucasiens » | ||
| - | Par Sophie Abriat et Valentin Pérez | ||
| - | Par Sophie Abriat et Valentin Pérez | ||
| - | Par Sophie Abriat et Valentin Pérez | ||
| - | Article réservé aux abonnés | ||
| - | Enquête Il y a peu encore, l’industrie embrassait les grandes causes qui agitaient la société. Du soutien à la Gay Pride à Black Lives Matter, en passant par son souci d’inclusivité dans la représentation des corps et des identités, elle semblait au diapason de l’époque. Mais le vent a tourné. Et l’élection de Donald Trump, qui multiplie les décrets antidiversité, | ||
| - | La caméra glisse sur le jean de l’héroïne – mince, blanche, à la longue chevelure blonde – pour s’arrêter sur son regard azur. « Mes jeans sont bleus », lance l’actrice américaine Sydney Sweeney (Euphoria, The White Lotus), après avoir évoqué la transmission des gènes des parents à leur progéniture. La voix off conclut alors : « Sydney Sweeney has great jeans », entretenant volontairement l’ambiguïté entre « jeans » et « gènes », deux mots homophones en anglais. Révélée le 23 juillet, la publicité vantant les pantalons d’American Eagle n’est pas passée inaperçue aux Etats-Unis. Début août, les grands quotidiens, du New York Times au Washington Post, lui dédiaient tribunes et analyses, tandis que CNN, ABC ou Fox News en débattaient dans leurs morning shows. | ||
| - | |||
| - | Mettant en scène un vêtement pourtant plutôt consensuel, le jean, la publicité a polarisé l’opinion. Les progressistes y ont lu un éloge « eugéniste » et un traité de « propagande suprémaciste ». Les conservateurs, | ||
| - | |||
| - | Cette campagne d’American Eagle, dont l’action a bondi sous l’effet du scandale, incarne le vent réactionnaire qui souffle depuis quelques mois sur la mode, à l’opposé des discours inclusifs et philanthropes qui dominaient ces dix dernières années. « Nous sommes entrés dans un moment post-politiquement correct », résume Kimberly Jenkins, consultante et fondatrice de la plateforme The Fashion and Race Database. Comme si mode et idées progressistes n’allaient plus forcément de pair… Visuellement, | ||
| - | |||
| - | Retour en grâce de figures décriées | ||
| - | Les observateurs ont parallèlement noté d’autres signaux faibles : la diminution du nombre de messages engagés en faveur du féminisme et du body positivisme, | ||
| - | |||
| - | Diversité et écoresponsabilité, | ||
| - | |||
| - | Collage Martha Haversham | ||
| - | COLLAGE MARTHA HAVERSHAM | ||
| - | Depuis une dizaine d’années, | ||
| - | |||
| - | Quant au directeur artistique italien Alessandro Michele, il est parvenu à faire engranger à Gucci des milliards d’euros de chiffre d’affaires en martelant chaque saison ses idéaux humanistes et pacifistes. Il n’a pas hésité à mettre en valeur des penseurs engagés comme le philosophe Paul B. Preciado ou encouragé la maison florentine à faire don de 500 000 dollars à March for Our Lives, un mouvement américain anti-armes. | ||
| - | |||
| - | Engagement dans le débat politique | ||
| - | Aux Etats-Unis, la mode allait jusqu’à prendre ouvertement part au débat politique national. Lors de la fashion week de New York de février 2017, l’industrie américaine était ainsi vent debout contre le président Trump, fraîchement élu. Imran Amed, le fondateur du média spécialisé The Business of Fashion, lance alors la campagne # | ||
| - | |||
| - | On pouvait lire « I am an immigrant » sur les tee-shirts de Prabal Gurung et « Unity » ou « Hope » sur les manches des chemises de The Row, tandis que les casquettes de la marque Public School portaient l’inscription « Make America New York », en réplique au slogan trumpiste et en hommage à l’esprit cosmopolite de la ville. Symboliquement, | ||
| - | |||
| - | Trois ans plus tard, la mort du quadragénaire afro-américain George Floyd, à Minneapolis le 25 mai 2020, tué par Derek Chauvin, un policier blanc, et la vague d’indignation mondiale qui s’était ensuivie avaient poussé de nombreuses entreprises de mode à afficher leur soutien au mouvement Black Lives Matter, notamment sous la pression des réseaux sociaux. Dons à des associations, | ||
| - | |||
| - | Trois lettres encapsulaient alors la promesse de l’engagement : CDO, pour chief diversity officers, ces responsables diversité et inclusion nommés pour faire en sorte que les marques soient ouvertes à tous et ne véhiculent ni collection ni publicité discriminatoire. « Désormais à bas bruit, de plus en plus de marques se passent d’un tel responsable ou l’absorbent au sein d’autres services, ce qui peut amoindrir sa marge de manœuvre », constate à regret la consultante américaine Virginia Cumberbatch qui a pour clients des griffes nord-américaines comme Lululemon ou Burton. | ||
| - | |||
| - | La diversité retrogradée | ||
| - | Gucci, en avance sur ces questions, s’est par exemple réorganisé pour confier les missions de son ex-CDO, qui rendait compte directement au PDG, au département des ressources humaines, pour plus d’efficacité, | ||
| - | |||
| - | A l’image d’autres mastodontes (Citigroup dans le secteur bancaire, McDonald’s dans l’alimentaire, | ||
| - | |||
| - | Groupes de luxe (Kering), maisons de mode (Gucci), labels de sportswear (Lululemon, Nike)… le phénomène touche des acteurs de différentes natures. Depuis 2020, beaucoup de CDO ont tout simplement quitté leur poste après quelques mois seulement d’activité. « Certains ont subi des résistances. Ils en avaient assez qu’on les fasse passer en interne pour des procureurs qui venaient dire ce qui était bien ou mal », relève Kimberly Jenkins, qui a conseillé Gucci sur le sujet avant 2020. | ||
| - | |||
| - | « Washing social » | ||
| - | Le manque de ressources et d’investissements aurait également pesé. « Les marques de mode se sont jetées sur ces problématiques de diversité et d’inclusion dans une logique performative, | ||
| - | |||
| - | Surtout, le retour, en janvier 2025, de Donald Trump comme président des Etats-Unis (un marché qui représente environ un quart des ventes mondiales du luxe) pousse à la discrétion sur ces sujets. Dès le premier jour de son arrivée à la Maison Blanche, le 20 janvier, le républicain a signé un décret exécutif déclarant illégales les politiques d’inclusion et de discrimination positive liées au genre, à l’âge, aux origines ethniques, à la classe sociale ou encore à l’orientation sexuelle et au handicap (visible ou invisible) dans les institutions fédérales et, au-delà, dans les entreprises. Sollicités aujourd’hui, | ||
| - | |||
| - | Souffle réactionnaire | ||
| - | Le souffle réactionnaire du moment ralentit ou condamne les projets. « Les budgets s’amenuisent depuis un an, les e-mails s’espacent et obtenir une validation des marques prend plus de temps qu’auparavant », constate Virginia Cumberbatch d’Austin, au Texas, racontant avoir dû renoncer récemment à l’organisation d’un séminaire destiné à des entrepreneuses noires ou amérindiennes. « Depuis 2023, nous avons perdu 80 % de notre équipe. Ce sont des centaines d’ONG, d’associations qui sont contraintes de mettre la clé sous la porte. Fondations et sponsors nous lâchent », alerte Celine Semaan, également autrice (A Woman is a School, Slow Factory Press, 2024, non traduit) et designer, installée à New York. | ||
| - | |||
| - | A Paris, Barbara Blanchard a fini par fermer son cabinet de conseil en faveur de la diversité dès 2023, faute de contrats : « Pendant trois ans, nous avons été invitées à des séminaires, | ||
| - | |||
| - | Collage Martha Haversham | ||
| - | COLLAGE MARTHA HAVERSHAM | ||
| - | Pragmatique, | ||
| - | |||
| - | Les géants du luxe américains n’ont pas abdiqué sur tout pour autant. Contactés, Ralph Lauren redit par exemple son attachement à ses collections capsules pensées en collaboration avec des minorités amérindiennes et présentées en 2023, tandis que le joaillier Tiffany & Co. confirme que son prix en partenariat avec le Conseil des créateurs de mode américains (CFDA), destiné à faire émerger de jeunes designers de bijoux « issus de la diversité », aura bien une deuxième édition cet hiver. Mais la tendance globale est à l’amoindrissement d’engagements de ce type. | ||
| - | |||
| - | Offensive antitrans | ||
| - | Dans un milieu où l’acceptation du genre et de l’orientation sexuelle ne fait plus débat depuis longtemps, la cause LGBTQ + elle-même semble défendue avec moins de vigueur. Il y a encore cinq ans, mettre en vente une collection capsule aux couleurs du drapeau arc-en-ciel en juin, lors du mois des fiertés, faisait office de tarte à la crème. L’édition 2025 a pourtant marqué un fort recul en la matière, alors que le secteur aurait pu se mobiliser au moment précis où l’administration Trump se fend d’une offensive antitrans (gel des procédures civiles de changement de genre, réclamation de données sensibles sur les personnes en soins médicaux, interdiction des personnes trans dans l’armée, les sports féminins…) et où la Cour suprême pourrait avoir les moyens de remettre en cause, dans les prochains mois, le mariage entre personnes de même sexe outre-Atlantique. | ||
| - | |||
| - | « Sous la pression du conservatisme culturel et de l’administration Trump », selon un rapport du cabinet Gravity Research, 39 % des entreprises américaines – tous secteurs confondus – ont ainsi annoncé revoir à la baisse leurs actions lors du Pride Month. Jamais pourtant autant d’Américains ne s’étaient aussi ouvertement définis comme gay, lesbienne, bisexuel, trans ou queer (9,3 % de la population en 2024, selon un rapport de l’institut Gallup). | ||
| - | |||
| - | De nombreuses marques de mode ont ainsi passé leur tour cette année, comme la multinationale du prêt-à-porter Gap, le chausseur Ugg, mais aussi Zara, Massimo Dutti ou Bershka, les enseignes de fast fashion d’Inditex – un choix que le groupe espagnol ne souhaite pas commenter. Versace, familier de l’exercice, | ||
| - | |||
| - | « La Pride tourne au beige » | ||
| - | Même les marques qui ont commercialisé des collections capsules LGBTQ + en 2025 l’ont fait sans trop le claironner, privilégiant des couleurs sobres et des slogans ou symboles discrets, ce qu’ont regretté certains responsables d’associations habitués à voir leurs couleurs plus franchement assumées. « La Pride tourne au beige », a résumé The Business of Fashion. Le géant de l’habillement Abercrombie & Fitch a, par exemple, mis en vente des produits avec un arc-en-ciel discret cousu à l’intérieur du vêtement. | ||
| - | |||
| - | « En matière de luttes LGBTQ +, beaucoup de marques ont déserté. Elles craignent d’être trop politiques, de perdre des opportunités en termes de business. Aujourd’hui, | ||
| - | |||
| - | Jouer la prudence | ||
| - | Il est pourtant le plus tentant. Historiquement progressiste, | ||
| - | |||
| - | « On remarque de plus en plus la faille entre les griffes institutionnelles qui sont ancrées dans un système patrimonial, | ||
| - | |||
| - | Dans un autre registre, Telfar, marque américaine particulièrement engagée pour l’égalité raciale, a fêté, en juin, ses 20 ans en organisant un défilé dans les rues de New York avec 200 modèles de tous âges, couleurs de peau ou morphologies. Pendant la fashion week homme de Paris en juin, la Française Jeanne Friot a imposé un casting de mannequins entièrement trans ou non binaires et s’associait, | ||
| - | |||
| - | |||
| - | L’Américain Rick Owens a, quant à lui, surpris son monde en annonçant après son défilé qu’il comptait lever des fonds pour La Maison d’Allanah, | ||
| - | |||
| - | Pour Laurence Lim, fondatrice de Cherry Blossoms Intercultural Branding, une entreprise qui conseille des poids lourds, comme LVMH, Richemont ou L’Oréal, pour les aider à mieux appréhender les cultures de leurs marchés, cette bascule du secteur est contre-intuitive. « Je ne cesse de conseiller à mes clients d’assumer ce qu’ils sont et les combats qui vont avec, assure-t-elle. Tout le monde parle depuis quelques mois de réenchanter la mode et le luxe : c’est précisément par une renaissance morale que cela passera, en remettant en avant des valeurs et non en se dépolitisant. Paradoxalement, | ||
| - | |||
| - | Coulisses du made in Italy | ||
| - | « Pourquoi voudriez-vous que la mode fasse à tout prix le bien ? nuance, en exigeant l’anonymat, | ||
| - | |||
| - | Dior et Armani ne sont plus sous administration judiciaire depuis février. Mais, le 1er août, l’Autorité italienne de la concurrence a condamné Armani à une amende de 3,5 millions d’euros pour pratiques commerciales trompeuses. Elle estime que ce qu’elle a découvert sur sa chaîne d’approvisionnement ne permet pas de penser que la maison a honoré les engagements de responsabilité sociale et durable dont elle se prévalait auprès des clients sur ses sites Internet… La marque a fait appel. | ||
| - | |||
| - | Collage Martha Haversham | ||
| - | COLLAGE MARTHA HAVERSHAM | ||
| - | Pour qualifier cette « marche arrière toute » de la mode, une expression revient depuis quelques mois : « boom boom ». Façonné par le prévisionniste californien Sean Monahan, ce concept décrit l’esthétique du moment, un monde où les effets visuels priment sur le discours, le bruit tapageur sur la substance. Et traduit en images ce mouvement réactionnaire qui se propage. Sur les podiums et les réseaux sociaux, une brise années 1970-1980 souffle, avec une féminité maquillée et conventionnelle, | ||
| - | |||
| - | Symbole de l’ancien monde, la fourrure reparaît. La plupart du temps, elle est fausse. Mais, dans un numéro d’illusionniste très réussi, le shearling (une peau lainée, donc du mouton) prend plus souvent qu’à son tour des allures de vison ou de zibeline, convoquant tout un imaginaire rétro. Chloé la glamourise, optant par exemple pour une lascivité seventies version « décadence sur la Riviera française » dans sa dernière campagne publicitaire. Très likée, la recette de celle de Saint Laurent, publiée fin juillet, est un condensé de nostalgie : Kate Moss et Chloë Sevigny, figures associées aux excès du secteur dans les années 1990, posent dans un cabriolet ou une piscine, ou se voient fétichisées dans des intérieurs luxueux, toutes en lingerie ou (fausse) fourrure. | ||
| - | |||
| - | Rapport désensibilisé à la cause animale | ||
| - | En février et en mars, au moment où ces pièces « animales » étaient dévoilées sur les podiums, la photographe Zoë Ghertner y voyait, dans une story Instagram, le symbole d’une mode allant à rebours. « Cela ressemble à ce qui se passe politiquement aux Etats-Unis, mais aussi ailleurs. Des reculs, des mentalités rétrogrades et surtout des renversements de lois et de protections pour les femmes, les personnes LGBTQ + et la planète. J’ai été profondément alarmée de voir ces évolutions se refléter de manière aussi évidente dans un espace créatif [comme la fashion week]. » Qu’elle soit synthétique et blâmée par les écologistes ou véritable et honnie par les animalistes, | ||
| - | |||
| - | Le styliste Law Roach, star du milieu qui habille Zendaya et collabore aux titres phares du groupe Condé Nast (Vogue, Vanity Fair, GQ), n’a pas hésité à poster sur son compte Instagram (1,7 million d’abonnés), | ||
| - | |||
| - | « Définition datée du chic » | ||
| - | Cette esthétique boom boom va de pair avec l’omniprésence sur les podiums et dans les publicités de la maigreur. Lors des défilés automne-hiver 2025-2026, a calculé Vogue Business, parmi 8 703 looks, 97,7 % de modèles faisaient une taille 32, 34 ou 36 – un pourcentage en augmentation par rapport aux saisons précédentes où le body positivisme semblait être le maître-mot. Ozempic, Wegovy, Zepbound et autres Mounjaro : les nouveaux médicaments antidiabétiques ou anti-obésité, | ||
| - | |||
| - | « L’extrême minceur est partout, donnant corps à une esthétique référencée et nostalgique, | ||
| - | |||
| - | « Depuis quelque temps, corrobore Barbara Blanchard, dans les briefs que l’on reçoit des marques, on recommence à nous demander ouvertement des mannequins caucasiens. » Les modèles plus-size (taille 40 et au-delà), qui avaient encore il y a peu les honneurs d’une poignée de campagnes publicitaires ou de unes de magazines, en sont maintenant absentes, certaines d’entre elles quittant le mannequinat dépitées. Ainsi de Skye Lukowski-Standley, | ||
| - | |||
| - | « Maigreur malsaine » | ||
| - | En mars, la critique de mode du New York Times Vanessa Friedman, qui s’était faufilée dans les coulisses du défilé Schiaparelli, | ||
| - | |||
| - | En 2017, LVMH et Kering avaient travaillé de concert à l’élaboration d’une charte « sur les relations de travail et le bien-être des mannequins ». Les deux géants français du luxe se sont depuis engagés à supprimer de leurs défilés la taille 32 chez les femmes, même si certaines de leurs griffes continuent de valoriser des corps d’une minceur extrême. Par ailleurs, aucun autre groupe n’a pris publiquement de résolution similaire et, dans les faits, la diversité des morphologies régresse… | ||
| - | |||
| - | Mi-août, l’Advertising Standards Authority, le régulateur britannique de la publicité, a interdit au Royaume-Uni la diffusion de campagnes créées par Zara et Marks & Spencer, pointant la « maigreur malsaine » des mannequins photographiées. Dans la foulée, le tabloïd The Sun titrait, ranimant une expression associée aux dérives toxicomanes des années 1990, sur « le retour de l’héroïne chic »… Comme si l’on revenait bel et bien trois décennies en arrière. | ||
| - | |||
| - | Sophie Abriat et Valentin Pérez | ||
| - | </ | ||
| - | </ | ||
you see this when javscript or css is not working correct