«Ça n’est plus possible que les patrons passent leur temps à pleurnicher alors que les dividendes atteignent des records en France, alors que les résultats du CAC40 sont florissants », fulmine la numéro 1 de la CGT Sophie Binet, ce lundi matin sur TF1.
Au lendemain de la menace du dirigeant du Medef d’une « grande mobilisation patronale » si les impôts sur les entreprises augmentent, et alors que la gauche demande la mise en place d’une taxe sur les très hauts patrimoines dite « Zucman », on s’interroge : la France est-elle la championne d’Europe des milliardaires ? Qu’en est-il par rapport à nos voisins européens ? Pour le savoir, découvrez notre carte interactive ci-dessous :
Selon le classement Altrata Billionaire Census 2024 paru en novembre 2024, l’Hexagone compte 72 milliardaires en 2023. La France se classe plutôt en milieu de classement pour ce qui est de la présence de milliardaires en Europe, devancé par l’Allemagne (170 milliardaires), le Royaume-Uni (122 milliardaires), la Suisse (116 milliardaires) ou l’Italie (74 milliardaires).
Russie : 118
Ce classement est à prendre avec certaines réserves, car, selon les sources (le magazine Forbes, l’ONG Oxfam ou la banque UBS) et les méthodes, le classement des milliardaires par pays diffèrent. Il y a notamment des variations, selon que l’on compte les « résidents » ou les « citoyens ». Par exemple, nombre de milliardaires vivant en Suisse sont de nationalité française.Notre dossier Economie
Par ailleurs, l’évaluation des fortunes mondiales fluctue selon les cours de la Bourse, les devises, les actifs privés difficiles à valoriser. Enfin, la carte ci-dessus compte l’Europe au sens large, qui inclut des pays comme le Royaume-Uni, la Suisse ou la Russie, ce qui modifie les totaux par rapport à la seule Union européenne.
https://www.20minutes.fr/economie/4173119-20250915-carte-france-pays-europe-plus-milliardaires
Une comparaison peu flatteuse. La secrétaire générale de la CGT Sophie Binet a exhorté, ce lundi, le patronat à arrêter de « pleurnicher » et à cesser de faire des « caprices d’enfants gâtés », mettant en avant les « milliards d’aides consenties » chaque année aux entreprises.
La numéro un de la centrale syndicale réagissait aux propos du président du Medef, Patrick Martin, qui a prévenu samedi qu’une « grande mobilisation patronale » serait organisée si les impôts des entreprises étaient augmentés dans le cadre du budget 2026.
« Ça fait huit ans que le patronat écrit directement toutes les orientations et toutes les politiques d’Emmanuel Macron avec des ministres qui sont les porte-serviettes des patrons », a estimé Sophie Binet sur TF1 lundi matin.
« Les dividendes atteignent des records »
« Je pense qu’il faut que les patrons retrouvent la voie de la décence, ça n’est plus possible qu’ils passent leur temps à pleurnicher alors que les dividendes atteignent des records en France, alors que les résultats du CAC40 sont florissants », a-t-elle fustigé. « Il y a 211 milliards d’aides qui sont consenties chaque année sans condition ni contrepartie aux entreprises. Ça n’est plus possible que pour les patrons, ça soit uniquement des droits et jamais des devoirs. »
Pour la numéro un de la CGT, « la situation de l’emploi est catastrophique aujourd’hui avec des emplois qui sont supprimés dans l’industrie malgré ce niveau d’aide record pour les entreprises et ces baisses d’impôts massives pour les plus riches ».
« De l’argent pour nos services publics »
« Nous, depuis huit ans, la ceinture a été bien serrée, on a eu à subir une réforme violente du Code du travail, cinq réformes de l’assurance-chômage, une réforme des retraites, et il faudrait encore qu’on passe à la caisse », a-t-elle ajouté. « Là, la roue doit tourner, c’est plus possible que le patronat fasse des caprices d’enfants gâtés. »Nos articles sur la CGT
A quelques heures d’une rencontre avec le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu, Sophie Binet a également redit attendre des clarifications et des actes : « Il faut tout à l’heure qu’il dise, un, j’abroge la réforme des retraites. Deux, j’enterre le budget Bayrou ».
« Et puis, on veut de l’argent pour nos services publics », a-t-elle ajouté à trois jours de la journée de mobilisation syndicale prévue jeudi et dont l’objectif est de « permettre que les exigences sociales soient prises en compte ».
https://www.20minutes.fr/societe/4173113-20250915-budget-2026-binet-cgt-demande-patrons-arreter-pleurnicher-faire-caprices-enfants-gates
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