“L’agriculture, ils s’en foutent” : ces éleveurs du Cantal se mobilisent pour dire et redire “non” au Mercosur
Cantal
Ils se mobiliseront vendredi 26 septembre. La FDSEA et les Jeunes agriculteurs du Cantal appellent à suivre le mouvement lancé par Arnaud Rousseau. Le président de la FNSEA a annoncé une manifestation nationale pour lutter contre le projet d’accord commercial entre l’Union européenne et le Mercosur. Éleveurs bovins à Vézac, Guillaume et Clément Basset y participeront.
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Par Romain Blanc
Publié le 23 septembre 2025 à 06h07 •
Guillaume et Clément Basset manifesteront avec la FDSEA et les JA, vendredi 26 septembre, à Aurillac. © Jérémie FULLERINGER
«Nous ne voulons pas la viande étrangère que nous ne pouvons pas faire chez nous », résume Guillaume Basset. Cet éleveur de vaches salers manifestera à Aurillac, vendredi, pour dire encore et encore « non » au Mercosur, projet d’accord de libre-échange dont il est question depuis une trentaine d’années.
Adhérent des Jeunes agriculteurs, Guillaume Basset, 25 ans, redoute tout simplement que « le prix des broutards et des vaches baisse » si cet accord commercial entre l’Europe et le Mercosur venait à être ratifié. Pour lui, c’est la compétitivité de l’agriculture française qui est en jeu. En Gaec avec son frère, Clément, 22 ans, il exploite 120 hectares à Vézac, Arpajon-sur-Cère, Marcenat ou Yolet. Toute la particularité et toute la richesse de leur ferme, c’est qu’ici, 40 des 120 salers de race pure sont traites. Le lait est collecté par Volcalis, coopérative du groupe Altitude.
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La probable ratification par les États membres de l’accord entre l’Union européenne et les pays du Mercosur (Argentine, Brésil, Uruguay et Paraguay), sans droit de véto de la France, commence à mettre le feu aux poudres dans le Cantal. L'appel national à la mobilisation sera donc suivi dans le département, ce vendredi 26 septembre.
Par Lény-Huayna Tible
Publié le 23 septembre 2025 à 09h27
Joël Piganiol est aussi vice-président de la chambre d’agriculture du Cantal. © Jérémie FULLERINGER
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Les conséquences pourraient se faire ressentir jusque dans le Cantal. « Avec cet accord de libre-échange, on se retrouverait en concurrence avec des produits importés en très grande quantité et pas de la même qualité », peste Joël Piganiol, président de la FDSEA 15.
Concrètement, des viandes bovines hormonées – loin des normes françaises et européennes – pourraient débarquer sur le marché continental, à plus petit prix. « Imaginer cette viande à côté de la salers et de la limousine sur les étals serait une aberration », poursuit l’agriculteur.
Opération sensibilisation
Le mot est pesé car, en réalité, la colère agricole est beaucoup plus virulente. Une action, néanmoins apaisée, sera organisée vendredi 26 septembre, par la FDSEA et les JA, en réponse à l’appel national des syndicats. Devant l’hôtel de villeplugin-autotooltip__blue plugin-autotooltip_bigWikikPedia
WikikPedia d’Aurillac, les agriculteurs proposeront, histoire de sensibiliser, des dégustations de burgers, composés de viandes locales et de fromages AOP, avant des échanges devant la préfecture.
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« C’est symbolique, la société est derrière nous. Mais on doit passer par ce genre d’actions pour appuyer nos revendications. » Car la ratification de ce traité économique multilatéral, validée par la Commission européenne en début de mois, devrait intervenir dans les prochains jours.
Pour l’heure, la France n’a pas exprimé son droit de véto, malgré « les promesses gouvernementales ». « L’État n’a pas pris ses responsabilités, il nous a trahis », insiste Joël Piganiol. Au national, députés et élus agricoles étudient les différents recours possibles, dont la saisie de la Cour de justice de l’Union européenne.
Accord UE-Mercosur : “L’État n’a pas pris ses responsabilités, il nous a trahis”, regrette la FDSEA du Cantal - La Montagne
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