Ci-dessous, les différences entre deux révisions de la page.
| Les deux révisions précédentes Révision précédente | |||
|
elsenews:spot-2025:09:isf-zuckman [26/12/2025/H04:14:29] 216.73.216.167 supprimée |
— (Version actuelle) | ||
|---|---|---|---|
| Ligne 1: | Ligne 1: | ||
| - | | ||
| - | |||
| - | |||
| - | ---- | ||
| - | ====== Le Monde – Budget 2026 : l’imposition des très riches revient au cœur du débat politique ====== | ||
| - | | ||
| - | |||
| - | <hidden Article Complet (utilisateurs connectés)> | ||
| - | <ifauth @user> | ||
| - | Politique | ||
| - | Budget 2026 : l’imposition des très riches revient au cœur du débat politique | ||
| - | La gauche tient plus que tout à instaurer la taxe Zucman. La droite n’en veut pas, mais admet qu’il y a un problème d’équité fiscale en France. Taxer les grandes fortunes redevient un sujet clé pour le budget 2026. | ||
| - | Par Denis Cosnard | ||
| - | Par Denis Cosnard | ||
| - | Par Denis Cosnard | ||
| - | Article réservé aux abonnés | ||
| - | L’eurodéputée Nora Mebarek, le président des députés socialistes, | ||
| - | L’eurodéputée Nora Mebarek, le président des députés socialistes, | ||
| - | Et revoici l’urticante taxe Zucman. Votée très largement à l’Assemblée nationale en février, enterrée par le Sénat en juin, l’idée développée par l’économiste français Gabriel Zucman d’une taxe sur le patrimoine des ultrariches resurgit au cœur du débat politique. Avec en ligne de mire son intégration ou non dans le prochain budget de l’Etat. La gauche y tient plus que tout. La droite n’en veut pas, mais admet qu’il y a un problème et réfléchit à des alternatives. Que le gouvernement Bayrou tombe ou non lundi 8 septembre, le sujet ne peut que rester central. | ||
| - | |||
| - | Ne serait-ce que parce que la gauche a fait de la taxe Zucman un étendard. C’est la mesure numéro un du « contre-budget » présenté par le Parti socialiste le 30 août, celle qu’il juge incontournable dans un éventuel accord de gouvernement avec les macronistes et le reste de la droite. « Faire peser l’effort d’abord sur ceux qui ont le plus, c’est la base de tout compromis possible », plaide également Raphaël Glucksmann (Place publique) dans un entretien à Libération publié mercredi 3 septembre. Dans la « lettre aux Français » qu’ils s’apprêtent à diffuser, les écologistes citent eux aussi la taxe Zucman, rappelant que c’est à l’initiative de leurs députés que la proposition a été votée en février. | ||
| - | |||
| - | D’une pierre, deux coups | ||
| - | Pour la gauche, cette taxe constitue un objet politique idéal. Elle pourrait à la fois remplir des caisses publiques assez vides et réduire les inégalités. D’une pierre, deux coups ! | ||
| - | |||
| - | Le projet consiste à instaurer un impôt plancher de 2 % sur le patrimoine des particuliers dont la fortune dépasse 100 millions d’euros, soit environ 1 800 foyers fiscaux en France. Selon ses promoteurs, l’Etat pourrait ainsi récupérer de 10 milliards à 25 milliards d’euros par an. Un chiffrage imprécis, mais qui, en tout état de cause, fait de cette mesure un « poids lourd » budgétaire. | ||
| - | |||
| - | Surtout, cette taxe pourrait corriger les inégalités de patrimoine, qui se sont creusées depuis trente ans. Tout en haut de l’échelle sociale, les 0,1 % les plus privilégiés ont vu leur richesse s’envoler grâce à l’essor des entreprises qu’ils contrôlent et à la hausse de l’immobilier. Entre 1996 et 2025, le patrimoine des 500 premières fortunes professionnelles françaises a été multiplié par 14, selon le magazine Challenges. Si bien que la fortune d’Axel Dumas (Hermès), Bernard Arnault (LVMH) et des autres « 500 » équivaut aujourd’hui à plus de 40 % du PIB annuel, contre 6 % en 1996. | ||
| - | |||
| - | Cet enrichissement spectaculaire n’a pas profité autant qu’il aurait pu aux finances publiques. Plusieurs études l’ont montré : conseillés par d’excellents avocats et fiscalistes, | ||
| - | |||
| - | Des risques d’exil fiscal modérés | ||
| - | Gabriel Zucman et ses soutiens se montrent d’autant plus déterminés que la principale objection qui leur était adressée vient d’être battue en brèche. Les riches vont quitter la France, l’argument a été opposé mille fois aux défenseurs d’une taxation de ce type. Le chef de l’Etat, Emmanuel Macron comme le premier ministre, François Bayrou, l’ont martelé : mieux taxer les riches peut être souhaitable, | ||
| - | |||
| - | Six économistes chevronnés ont tenté de répondre à la question pour le compte du Conseil d’analyse économique (CAE), une instance qui dépend de Matignon. Leur étude, présentée mardi, relativise les risques d’exil fiscal. En s’appuyant sur l’expérience de « chocs fiscaux » précédents, | ||
| - | |||
| - | « Les dirigeants d’entreprises et les autres personnes concernées se révèlent moins mobiles que les autres, explique Laurent Bach (Essec, Institut des politiques publiques), un des auteurs de la note. Face à une mesure fiscale qui les vise, ils vont plutôt réagir en trouvant des solutions d’optimisation pour limiter ce qu’ils payent au fisc. On l’a vu quand le Danemark a mis en place un impôt de ce type. Son rendement réel a été moitié moindre que celui espéré, à cause de ces comportements d’optimisation. » | ||
| - | |||
| - | Empêcher la « suroptimisation » | ||
| - | A droite, l’idée d’une nouvelle taxe fait frémir. « Nous sommes déjà le pays le plus fiscalisé au monde !, tonne Jean-Didier Berger, député (Les Républicains) des Hauts-de-Seine et vice-président de la commission des finances. Depuis la suppression de l’impôt de solidarité sur la fortune, l’ISF, la gauche réclame sans cesse autre chose à la place. Or ce genre de mesures n’est jamais bon pour l’économie. Il faut surtout réduire les dépenses publiques. » | ||
| - | |||
| - | A Bercy, Amélie de Montchalin se montre elle aussi hostile à une taxe Zucman franco-française. Au nom de l’efficacité budgétaire et de la justice fiscale, la ministre chargée des comptes publics travaille néanmoins sur plusieurs mesures alternatives. | ||
| - | |||
| - | L’une consiste à prolonger en 2026 la « contribution de solidarité » sur les plus hauts revenus votée en 2025. Une autre à empêcher la « suroptimisation » grâce à un « impôt minimal différentiel ». Une version très douce de la taxe Zucman. L’Etat s’assurerait que la somme des divers impôts payés par un ménage soit au moins égale non pas à 2 %, mais à 0,5 % de son patrimoine. Surtout, les biens professionnels en seraient exclus, alors qu’ils forment l’essentiel du capital des très riches. Bercy, qui devait détailler en mai ce projet très sensible, n’a finalement rien dévoilé de plus à ce stade. | ||
| - | |||
| - | Autre option : taxer les holdings, ces structures où les grandes fortunes placent une part de leurs revenus à l’abri du fisc. Un « mécanisme assez usité d’évitement et parfois de contournement de l’impôt », a reconnu Amélie de Montchalin devant les sénateurs en juillet. Aux Etats-Unis, ces holdings sont déjà imposées. | ||
| - | |||
| - | Dernière piste évoquée par Amélie de Montchalin dans son entretien au Monde, lundi : taxer davantage les patrimoines au moment de leur transmission, | ||
| - | |||
| - | Au total, François Bayrou avait prévu de récolter 4,2 milliards d’euros en 2026 grâce à un cocktail encore flou de mesures d’« équité fiscale », soit trois à six fois moins que le rendement espéré de la seule taxe Zucman. Sa chute annoncée rebat les cartes. | ||
| - | |||
| - | Denis Cosnard | ||
| - | </ | ||
| - | </ | ||
you see this when javscript or css is not working correct