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-====== Le Monde – Derrière le mouvement Bloquons tout, les fins de mois difficiles et la peur du lendemain ====== 
- https://www.lemonde.fr/economie/article/2025/09/10/derriere-le-mouvement-bloquons-tout-les-fins-de-mois-difficiles-et-la-peur-du-lendemain_6640212_3234.html 
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-Économie 
-Derrière le mouvement Bloquons tout, les fins de mois difficiles et la peur du lendemain 
-La poussée inflationniste de ces dernières années se fait toujours sentir, alimentant la frustration de la France « ric-rac ». La baisse du chômage n’a pas empêché la hausse du taux de pauvreté. 
- 
-Par Béatrice Madeline et Cécile Prudhomme 
-Article réservé aux abonnés 
-Un graffiti de mobilisation pour le mouvement du 10 septembre « Bloquons tout ! », à Bordeaux, le 9 septembre 2025. 
-Un graffiti de mobilisation pour le mouvement du 10 septembre « Bloquons tout ! », à Bordeaux, le 9 septembre 2025. PHILIPPE LOPEZ/AFP 
-Sur les cahiers de doléances des Français qui iront, mercredi 10 septembre, rejoindre les blocages ici et là, la question des fins de mois apparaît de manière multiforme. Nombreux sont ceux à dénoncer le budget de l’ex-premier ministre François Bayrou, qui demandait beaucoup à ceux qui ont peu, prônant une austérité douloureuse. A décrier les salaires qui ne bougent pas, les budgets de plus en plus difficiles à tenir, les arbitrages impossibles au moment de remplir les chariots de courses, si éloignés des préoccupations du gouvernement. Lors des « pots de départ » organisés partout en France, lundi 8 septembre, après la chute du premier ministre, ces préoccupations étaient omniprésentes. 
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-Comme à Paris, dans le 20e arrondissement, où au moins 200 personnes étaient réunies place Gambetta. « C’est une grande victoire ce soir ! Le prochain gouvernement devrait penser aux pauvres et aux retraités. Tout est cher, tout augmente », a témoigné Amina Elrhardour, 60 ans, auprès de l’Agence France-Presse (AFP). Dans le Sud-Ouest, c’est une guide touristique de 43 ans qui déclarait à Reuters : « Je suis ultra remontée contre le système politique en place en France, qui fait la part belle aux grandes entreprises, aux richissimes milliardaires (…) et, petit à petit, grignote les droits des citoyens de la masse populaire française, qui est celle qui fait tourner le pays. » 
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-Chloé Tessier, militante « gilet jaune » à Blainville, dans la Manche, ne dit pas autre chose, toujours à l’AFP : « Avant, pour 50 euros, on avait un chariot à Lidl, maintenant, c’est un sac de courses. Pour les gens, c’est toujours la débrouille, avec l’inflation qui est présente et les salaires qui n’ont pas augmenté », relève cette ancienne habituée des ronds-points. Les milliards d’euros d’aides publiques aux entreprises, l’optimisation fiscale, l’état des services publics étaient aussi mis en avant lors des assemblées générales où Le Monde s’est rendu. 
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-Des statistiques à la réalité vécue 
-Officiellement, pourtant, la page de la flambée inflationniste, attisée par la guerre russe en Ukraine et l’envolée des prix des matières premières, est refermée. En août, l’inflation était de 0,9 % seulement, selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), après le bond à 4,9 % en 2023 et 5,2 % en 2022. Grâce à cette accalmie sur les prix, le pouvoir d’achat a progressé de 2,6 % en 2024, et les salaires augmentent à un rythme supérieur (+ 2,5 % pour les ouvriers et employés et + 2,3 % pour les cadres, selon le cabinet Deloitte). « Le choc inflationniste est derrière nous, mais les prix restent très chers », explique Dominique Schelcher, PDG du groupe des magasins U. « Sept ménages sur dix déclarant limiter leur consommation et un tiers le fait pour des raisons budgétaires », explique l’Insee dans sa note de conjoncture du 18 juin. De quoi alimenter les frustrations. 
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-D’autant qu’entre les statistiques globales et la réalité vécue, il y a un monde. D’abord, parce qu’il faut se partager le gâteau de la croissance en plus petites parts, si l’on peut dire. « Le revenu disponible brut corrigé de l’inflation, qui est l’un des indicateurs du pouvoir d’achat, a augmenté en France de 8 % depuis 2019, explique Philippe Aurain, directeur des études économiques à La Banque postale. Mais, dans le même temps, le nombre de ménages a augmenté, du fait de l’évolution démographique : ce qui fait qu’à l’arrivée, le revenu disponible brut réel par unité de consommation, qui tient compte du nombre de ménages, n’a progressé que de 5 %. » 
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-Autre élément qui explique que le pouvoir d’achat reste contraint au niveau individuel : l’amélioration générale est davantage alimentée par les créations d’emplois que par les hausses des revenus. « Il y a plus de 1 million d’emplois nouveaux entre 2021 et 2024, ce qui injecte du pouvoir d’achat dans l’économie », rappelle Mathieu Plane, directeur adjoint du département analyses et prévisions à l’Observatoire français des conjonctures économiques. Mais cela ne se ressent pas sur la fiche de paie de chacun. 
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-Précarisation croissante de l’emploi 
-La baisse du chômage, aujourd’hui stabilisé à 7,5 % environ de la population active, n’a pas empêché une hausse du taux de pauvreté (15,4 % en 2023, selon l’Insee, soit 0,9 point de plus qu’en 2022). Et l’on voit aussi revenir le surendettement : le nombre de dossiers déposés auprès de la Banque de France a augmenté de 5 % en 2023 et de 11 % en 2024. 
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-Une assemblée générale organisée en vue du mouvement du 10 septembre « Bloquons tout ! », à Paris, en France, le 4 septembre 2025. 
-Une assemblée générale organisée en vue du mouvement du 10 septembre « Bloquons tout ! », à Paris, en France, le 4 septembre 2025. « LE MONDE » 
-La faute notamment à une précarisation croissante de l’emploi. Contrats à durée déterminée, intérim et apprentissage représentent 16 % des emplois salariés, selon les calculs de l’Observatoire des inégalités. Un niveau deux fois plus élevé que dans les années 1980, et qui touche principalement les moins de 25 ans. 
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-Le directeur général de l’Insee, Fabrice Lenglart, fraîchement nommé, ne dit pas autre chose. Dans un post publié sur LinkedIn, il relève que les revenus d’activité des plus modestes ont progressé moins vite que le revenu médian (1 288 euros par mois pour une personne seule en 2023). Autrement dit, de plus en plus de travailleurs ne gagnent pas suffisamment pour franchir le seuil qui les sortirait de la pauvreté. Parmi eux, M. Lenglart cite, en particulier, les microentrepreneurs et les personnes occupant des emplois à temps partiel, de quelques heures par semaine à un mi-temps. 
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-Au contraire des revenus salariaux, les revenus financiers, eux, ont augmenté de 7 % en moyenne, poussés par la hausse des taux d’intérêt. « Au total, 70 % des gains réels en euros de pouvoir d’achat de 2021 à 2024 proviennent de ces revenus financiers », observe M. Plane. Et cela a profité aux ménages les plus aisés, ceux qui possèdent un patrimoine financier (assurance-vie, placements boursiers…). 
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-Cette divergence entre l’évolution des revenus du travail et des revenus financiers a creusé les inégalités. En 2023, le niveau de vie des 10 % de ménages les plus modestes a baissé de 1 % en euros constants, indique une note de La Banque postale publiée le 17 juillet. Dans le même temps celui des plus aisés a augmenté de 2,1 %. « Le niveau d’inégalités atteint en France est ainsi le plus élevé depuis trente ans », souligne Philippe Aurain, l’auteur de la note. 
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-Une « économie de l’abonnement » sous-estimée 
-Et, dans le même temps, les dépenses contraintes, elles, ne cessent de progresser. « Quand on demande aux gens d’évaluer leur niveau de vie et leur pouvoir d’achat, ils regardent ce qui leur reste une fois payées les dépenses préengagées (loyer, assurance…). Or, depuis soixante ans, cette part ne cesse de se réduire », explique Flavien Neuvy, économiste et directeur de l’Observatoire Cetelem. 
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-Le logement est particulièrement montré du doigt. « Une partie des difficultés actuelles en matière de pouvoir d’achat provient du sacrifice financier réalisé pour se loger, notamment pour les locataires dans les grandes villes », indique le Centre d’observation de la société. Alors que le logement représentait environ 17 % environ du budget des ménages au début des années 1970, il pèse désormais près de 27 % − deux fois plus que l’alimentation −, selon l’Insee. Et même 35 % pour les personnes qui perçoivent le salaire minimal, selon Eurofound, une fondation européenne sur le travail et les conditions de vie. 
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-D’autres postes figurent sur le banc des accusés. Les assurances, par exemple, dépenses préengagées et obligatoires, pèsent aussi : selon le cabinet Facts & Figures, les primes d’assurance automobile ont augmenté de 4 % à 6 %, cette année, et de 12 % à 20 % pour l’habitation. A cela, il faut ajouter « l’économie de l’abonnement », qui consiste à payer mensuellement un produit, par exemple une voiture, sous forme de leasing, ou un service. Mis bout à bout, ces « petites » sommes limitent le budget disponible au quotidien. D’autant que les Français ont tendance à les sous-estimer. S’ils se disent prêts à consacrer chaque mois 36 euros aux services numériques, ils dépensent en réalité 49 euros, 30 % de plus, révèle, par exemple, une étude de BearingPoint publiée en mai. D’autres postes augmentent insidieusement, comme les dépenses de santé, au gré des déremboursements et de l’augmentation des franchises. 
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-Signe de cette France « ric-rac », les enseignes low cost fleurissent partout en France. A l’exemple, d’Action, roi du bazar et de la droguerie à prix cassés, qui vient d’ouvrir son 859e magasin en France, et ce en plein Paris. C’est désormais l’Hexagone qui tire les bénéfices de ce florissant groupe néerlandais. 
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-Autre symptôme d’un pouvoir d’achat en berne, la consommation estivale : un vacancier sur quatre admet avoir modifié ses projets pour réduire des dépenses. Les restaurateurs, depuis leurs terrasses à moitié vides, ont observé les estivants pique-niquer midi et soir et les campings ont fait le plein au détriment des hôtels. La rentrée n’a pas changé la donne. Plutôt qu’à la papeterie du coin, les parents d’élèves se sont rués dans les rayons « antigaspi » des grandes surfaces, et ont limité leurs achats à l’indispensable. Le dernier baromètre du pouvoir d’achat réalisé par Cofidis, un acteur majeur du crédit à la consommation, publié le 3 septembre, ne laisse gère de doute : les Français accusent un découvert mensuel moyen de 411 euros − 85 euros de plus que l’an dernier −, et quatre personnes sur dix se disent fréquemment à découvert. 
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-Béatrice Madeline et Cécile Prudhomme 
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