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| - | ====== Le Monde – Derrière le mouvement Bloquons tout, les fins de mois difficiles et la peur du lendemain ====== | ||
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| - | Économie | ||
| - | Derrière le mouvement Bloquons tout, les fins de mois difficiles et la peur du lendemain | ||
| - | La poussée inflationniste de ces dernières années se fait toujours sentir, alimentant la frustration de la France « ric-rac ». La baisse du chômage n’a pas empêché la hausse du taux de pauvreté. | ||
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| - | Par Béatrice Madeline et Cécile Prudhomme | ||
| - | Article réservé aux abonnés | ||
| - | Un graffiti de mobilisation pour le mouvement du 10 septembre « Bloquons tout ! », à Bordeaux, le 9 septembre 2025. | ||
| - | Un graffiti de mobilisation pour le mouvement du 10 septembre « Bloquons tout ! », à Bordeaux, le 9 septembre 2025. PHILIPPE LOPEZ/AFP | ||
| - | Sur les cahiers de doléances des Français qui iront, mercredi 10 septembre, rejoindre les blocages ici et là, la question des fins de mois apparaît de manière multiforme. Nombreux sont ceux à dénoncer le budget de l’ex-premier ministre François Bayrou, qui demandait beaucoup à ceux qui ont peu, prônant une austérité douloureuse. A décrier les salaires qui ne bougent pas, les budgets de plus en plus difficiles à tenir, les arbitrages impossibles au moment de remplir les chariots de courses, si éloignés des préoccupations du gouvernement. Lors des « pots de départ » organisés partout en France, lundi 8 septembre, après la chute du premier ministre, ces préoccupations étaient omniprésentes. | ||
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| - | Comme à Paris, dans le 20e arrondissement, | ||
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| - | Chloé Tessier, militante « gilet jaune » à Blainville, dans la Manche, ne dit pas autre chose, toujours à l’AFP : « Avant, pour 50 euros, on avait un chariot à Lidl, maintenant, c’est un sac de courses. Pour les gens, c’est toujours la débrouille, | ||
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| - | Des statistiques à la réalité vécue | ||
| - | Officiellement, | ||
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| - | D’autant qu’entre les statistiques globales et la réalité vécue, il y a un monde. D’abord, parce qu’il faut se partager le gâteau de la croissance en plus petites parts, si l’on peut dire. « Le revenu disponible brut corrigé de l’inflation, | ||
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| - | Autre élément qui explique que le pouvoir d’achat reste contraint au niveau individuel : l’amélioration générale est davantage alimentée par les créations d’emplois que par les hausses des revenus. « Il y a plus de 1 million d’emplois nouveaux entre 2021 et 2024, ce qui injecte du pouvoir d’achat dans l’économie », rappelle Mathieu Plane, directeur adjoint du département analyses et prévisions à l’Observatoire français des conjonctures économiques. Mais cela ne se ressent pas sur la fiche de paie de chacun. | ||
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| - | Précarisation croissante de l’emploi | ||
| - | La baisse du chômage, aujourd’hui stabilisé à 7,5 % environ de la population active, n’a pas empêché une hausse du taux de pauvreté (15,4 % en 2023, selon l’Insee, soit 0,9 point de plus qu’en 2022). Et l’on voit aussi revenir le surendettement : le nombre de dossiers déposés auprès de la Banque de France a augmenté de 5 % en 2023 et de 11 % en 2024. | ||
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| - | Une assemblée générale organisée en vue du mouvement du 10 septembre « Bloquons tout ! », à Paris, en France, le 4 septembre 2025. | ||
| - | Une assemblée générale organisée en vue du mouvement du 10 septembre « Bloquons tout ! », à Paris, en France, le 4 septembre 2025. « LE MONDE » | ||
| - | La faute notamment à une précarisation croissante de l’emploi. Contrats à durée déterminée, | ||
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| - | Le directeur général de l’Insee, Fabrice Lenglart, fraîchement nommé, ne dit pas autre chose. Dans un post publié sur LinkedIn, il relève que les revenus d’activité des plus modestes ont progressé moins vite que le revenu médian (1 288 euros par mois pour une personne seule en 2023). Autrement dit, de plus en plus de travailleurs ne gagnent pas suffisamment pour franchir le seuil qui les sortirait de la pauvreté. Parmi eux, M. Lenglart cite, en particulier, | ||
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| - | Au contraire des revenus salariaux, les revenus financiers, eux, ont augmenté de 7 % en moyenne, poussés par la hausse des taux d’intérêt. « Au total, 70 % des gains réels en euros de pouvoir d’achat de 2021 à 2024 proviennent de ces revenus financiers », observe M. Plane. Et cela a profité aux ménages les plus aisés, ceux qui possèdent un patrimoine financier (assurance-vie, | ||
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| - | Cette divergence entre l’évolution des revenus du travail et des revenus financiers a creusé les inégalités. En 2023, le niveau de vie des 10 % de ménages les plus modestes a baissé de 1 % en euros constants, indique une note de La Banque postale publiée le 17 juillet. Dans le même temps celui des plus aisés a augmenté de 2,1 %. « Le niveau d’inégalités atteint en France est ainsi le plus élevé depuis trente ans », souligne Philippe Aurain, l’auteur de la note. | ||
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| - | Une « économie de l’abonnement » sous-estimée | ||
| - | Et, dans le même temps, les dépenses contraintes, | ||
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| - | Le logement est particulièrement montré du doigt. « Une partie des difficultés actuelles en matière de pouvoir d’achat provient du sacrifice financier réalisé pour se loger, notamment pour les locataires dans les grandes villes », indique le Centre d’observation de la société. Alors que le logement représentait environ 17 % environ du budget des ménages au début des années 1970, il pèse désormais près de 27 % − deux fois plus que l’alimentation −, selon l’Insee. Et même 35 % pour les personnes qui perçoivent le salaire minimal, selon Eurofound, une fondation européenne sur le travail et les conditions de vie. | ||
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| - | D’autres postes figurent sur le banc des accusés. Les assurances, par exemple, dépenses préengagées et obligatoires, | ||
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| - | Signe de cette France « ric-rac », les enseignes low cost fleurissent partout en France. A l’exemple, | ||
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| - | Autre symptôme d’un pouvoir d’achat en berne, la consommation estivale : un vacancier sur quatre admet avoir modifié ses projets pour réduire des dépenses. Les restaurateurs, | ||
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| - | Béatrice Madeline et Cécile Prudhomme | ||
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