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| - | ====== Le Monde – L’essor de la fête « clean » : | ||
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| - | Lowel, coorganisateur de la Alwarda Clean Party au Dock B, à Pantin (Seine-Saint-Denis), | ||
| - | ALEISTER DENNI POUR « LE MONDE » | ||
| - | L’essor de la fête « clean » : « C’est sobre, c’est cool et en plus, les gens se parlent » | ||
| - | Par Lila Meghraoua | ||
| - | Par Lila Meghraoua | ||
| - | Par Lila Meghraoua | ||
| - | Article réservé aux abonnés | ||
| - | Reportage Aux portes de Paris a eu lieu, en mai, la toute première soirée techno sans alcool et sans drogues. Le mot d’ordre ? Sobriété et volupté sur « du gros son ». | ||
| - | Sur les quais qui bordent l’Ourcq, poussettes et joggeurs défilent, attirés par un soleil franc. Derrière des rambardes, assis sur des blocs en béton, cigarette à la main pour certains, bière sans alcool pour d’autres, des « raveurs » du genre diurne prennent une pause, à l’écart des basses lourdes qui s’échappent de l’arrière-salle du Dock B, à Pantin (Seine-Saint-Denis). Il est 14 h 45, ce dimanche de mai. Robin (les personnes citées par leur seul prénom ont souhaité garder l’anonymat), | ||
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| - | A côté, d’autres « teufeurs », plus enthousiastes, | ||
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| - | A l’origine de l’événement, | ||
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| - | Portées par le mouvement sober – qui démarre dans les années 2010 avec l’organisation de premières fêtes sans substances et du Dry January, en 2013, par l’ONG Alcohol Change UK –, celles-ci prospèrent depuis quelques années. Les best-sellers célébrant le phénomène s’enchaînent : Le Bonheur inattendu de la sobriété, de Catherine Gray (Editions de l’Opportun, | ||
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| - | Aux Pays-Bas, ces fêtes prennent des accents plus new age et apportent dans les clubs les codes de la danse extatique. On « fait la teuf », certes, mais en conscience. « J’ai eu envie de transmettre cette quête du bien-être au milieu de la rave. Mais avec du gros son, en journée pour préserver le sommeil et sans excès pour prendre soin de soi », explique DJ Rose. | ||
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| - | Diversité de profils | ||
| - | Un autre DJ, Lowel, rompu à l’organisation de soirées à Paris, rejoint la partie. « Cette première édition est un peu une expérience sociale, on ne sait pas trop si et qui ça attirera », confiait-il lors du lancement. A l’intérieur, | ||
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| - | Dans le fumoir à ciel ouvert, un dico de poche à la main, Camille, une étudiante de 22 ans, lance à la cantonade une devinette. « Ça engage la conversation », dit elle. A ses côtés, Angèle, 28 ans, responsable de magasin, acquiesce. Comme beaucoup de personnes interrogées, | ||
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| - | Lors de la Alwarda Clean Party, à Pantin (Seine-Saint-Denis), | ||
| - | Lors de la Alwarda Clean Party, à Pantin (Seine-Saint-Denis), | ||
| - | Après être beaucoup sorti et « avoir vu quelques amis partir à la dérive », Julien, 25 ans, ne fréquente plus avec son amie Camille qu’une soirée techno par mois, « où tous les excès sont permis ». Ce physicien en dynamique des fluides s’est réjoui de pouvoir ajouter une sortie supplémentaire. « C’est sobre, c’est cool, et en plus les gens se parlent. » | ||
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| - | Cette diversité de profils « n’est pas si étonnante », explique Neil Hudson-Basing, | ||
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| - | La fête sobre serait-elle un rejeton de la recherche de bien-être et une réponse à l’épidémie de solitude ? Avec le numérique, les sociabilités se sont reconfigurées et ont réduit les temps de célébrations festives. « S’amuser collectivement en étant sobre, c’est possible, c’est un choix, martèle l’organisateur d’événements. Ce n’est pas parce qu’on est sobre qu’on va changer de personnalité et aller à une cérémonie du cacao ou à un bain sonore. » | ||
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| - | Les raisins de la sobriété | ||
| - | Après une pause liée à la pandémie de Covid-19 et aux confinements, | ||
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| - | « La recherche de sobriété s’inscrit dans une tendance globale, mais finalement pas si nouvelle », commente Ludovic Gaussot, enseignant chercheur en sociologie à l’université de Poitiers, spécialisé dans la régulation des usages d’alcool et de psychotropes. « En cinquante ans, la consommation d’alcool a baissé de moitié en France », reprend le chercheur. Ces chiffres sont principalement liés au changement de représentation populaire autour du vin. « [Celui-ci] faisait partie de la commensalité, | ||
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| - | lors de la Alwarda Clean Party, au Dock B, à Pantin (Seine-Saint-Denis), | ||
| - | lors de la Alwarda Clean Party, au Dock B, à Pantin (Seine-Saint-Denis), | ||
| - | Le bar sans alcool de la Alwarda Clean Party, à Pantin (Seine-Saint-Denis), | ||
| - | Le bar sans alcool de la Alwarda Clean Party, à Pantin (Seine-Saint-Denis), | ||
| - | Un autre regard que confirment les derniers chiffres de l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives, publiés en juillet. Les Français considèrent de moins en moins que l’alcool n’est dangereux qu’à partir d’une consommation quotidienne : ils étaient 84 % en 1999, 71 % en 2023. Aux Etats-Unis, même son de cloche, où une majorité d’Américains (53 %) estiment que boire avec modération – un ou deux verres par jour – est mauvais pour la santé (enquête Gallup publiée en août). Entre 2001 et 2011, le chiffre oscillait autour de 25 %. Une méfiance vis-à-vis des excès éthyliques dont témoigne bien l’essor de forums Reddit appelant à l’arrêt de l’alcool. Le r/ | ||
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| - | Ces abstinents se tourneraient, | ||
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| - | La transe tranquille | ||
| - | Alors, la fête est morte, vive la sober rave, la clean party ? Pas tout à fait. En cause, la difficulté à trouver un modèle économique viable. En février, le temple de la techno londonienne, | ||
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| - | « Sans les revenus générés par le bar, c’est plus dur de convaincre les clubs, d’autant que l’économie de la nuit est devenue très précaire. Quel que soit le concept, ça reste une bataille », confirme Lowel, coorganisateur de la Alwarda Clean Party. Marin Gourreau, programmateur au Dock B, hoche la tête. « Oui, on doit faire en sorte que les week-ends ne se ressemblent pas. En tout cas, ces concepts révèlent surtout la volonté de trouver de nouvelles idées pour faire la fête différemment. » | ||
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| - | A gauche, un stand de l’association Facettes pour sensibiliser à la consommation d’alcool et de drogues. A droite, DJ Lowel, coorganisateur de la Alwarda Clean Party, à Pantin (Seine-Saint-Denis), | ||
| - | A gauche, un stand de l’association Facettes pour sensibiliser à la consommation d’alcool et de drogues. A droite, DJ Lowel, coorganisateur de la Alwarda Clean Party, à Pantin (Seine-Saint-Denis), | ||
| - | A La Ménagerie de verre et au centre culturel Cromot, à Paris, les événements Swell Dance affichent régulièrement complet. Deux fois par semaine, une soixantaine de danseurs de 18 à 65 ans se réunissent dans un studio pour danser sans retenue sur les indications de chorégraphes et devant les platines de DJ réputés. Ici aussi, pas d’alcool. Pas de paroles. On se meut pieds nus. « C’est un endroit sûr pour vivre la danse de la manière la plus libérée possible dans un lâcher de mouvement total », raconte Paulin Dementhon, fondateur de Swell Dance. Un abandon qui produit selon lui une forme de transe. « Parfois, pendant la Swell, je lève la tête, il est 20 heures, et j’ai pourtant l’impression d’être au cœur d’un set de festival à 4 heures du matin, tant tout le monde est survolté. » | ||
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| - | Pour Paulin Dementhon, on a oublié cette dimension cathartique de la danse. « Toutes les civilisations humaines ont toujours dansé, mais les religions, le capitalisme, | ||
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| - | Lila Meghraoua | ||
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