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-====== Le Monde – L’essor de la fête « clean » : « C’est sobre, c’est cool et en plus, les gens se parlent » ====== 
- https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2025/09/14/l-essor-de-la-fete-clean-c-est-sobre-c-est-cool-et-en-plus-les-gens-se-parlent_6641086_4497916.html 
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-Lowel, coorganisateur de la Alwarda Clean Party au Dock B, à Pantin (Seine-Saint-Denis), le 18 mai 2025. 
-ALEISTER DENNI POUR « LE MONDE » 
-L’essor de la fête « clean » : « C’est sobre, c’est cool et en plus, les gens se parlent » 
-Par Lila Meghraoua 
-Par Lila Meghraoua 
-Par Lila Meghraoua 
-Article réservé aux abonnés 
-Reportage Aux portes de Paris a eu lieu, en mai, la toute première soirée techno sans alcool et sans drogues. Le mot d’ordre ? Sobriété et volupté sur « du gros son ». 
-Sur les quais qui bordent l’Ourcq, poussettes et joggeurs défilent, attirés par un soleil franc. Derrière des rambardes, assis sur des blocs en béton, cigarette à la main pour certains, bière sans alcool pour d’autres, des « raveurs » du genre diurne prennent une pause, à l’écart des basses lourdes qui s’échappent de l’arrière-salle du Dock B, à Pantin (Seine-Saint-Denis). Il est 14 h 45, ce dimanche de mai. Robin (les personnes citées par leur seul prénom ont souhaité garder l’anonymat), 24 ans, serveur dans un bar à Châtelet, dans le centre de Paris, sort d’un festival bien arrosé. « Ici, la programmation [de l’Alwarda Clean Party] avait l’air sympa, mais je suis un peu déçu de ne pas pouvoir continuer à boire… » 
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-A côté, d’autres « teufeurs », plus enthousiastes, font connaissance. « Je ne pensais pas entrer directement dans l’ambiance sans rien, mais la musique te plonge », entend-on. Au bar, la carte affiche une sélection de kombucha, bières sans alcool et autres boissons non alcoolisées. En surplomb du dancefloor, les fêtards du jour peuvent se faire masser ou maquiller. Certains ont participé plus tôt à une séance de breathwork, qui consiste à travailler sa respiration en musique pour altérer la conscience. Bienvenue dans la toute première clean party – une fête sans alcool, sans drogue et de jour – organisée en région parisienne. 
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-A l’origine de l’événement, la DJ suisse Rose. A partir de ses 18 ans, elle fréquente assidûment les raves technos. « J’en mourrais tant j’aime cette musique, mais c’est souvent associé à la consommation de substances. » Depuis 2021, la Suissesse consacre ses week-ends aux platines. Dans le même temps, elle s’intéresse au bien-être. Une amie lui parle des thés dansants, des « après-midi où les gens font la fête sur de la disco en buvant du thé ». Au Royaume-Uni, on appelle ces événements sans alcool les sober raves (« raves sobres »). 
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-Portées par le mouvement sober – qui démarre dans les années 2010 avec l’organisation de premières fêtes sans substances et du Dry January, en 2013, par l’ONG Alcohol Change UK –, celles-ci prospèrent depuis quelques années. Les best-sellers célébrant le phénomène s’enchaînent : Le Bonheur inattendu de la sobriété, de Catherine Gray (Editions de l’Opportun, 2018), ou Sober Curious (« curiosité sobre »), de Ruby Warrington (HarperOne, 2018). 
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-Aux Pays-Bas, ces fêtes prennent des accents plus new age et apportent dans les clubs les codes de la danse extatique. On « fait la teuf », certes, mais en conscience. « J’ai eu envie de transmettre cette quête du bien-être au milieu de la rave. Mais avec du gros son, en journée pour préserver le sommeil et sans excès pour prendre soin de soi », explique DJ Rose. 
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-Diversité de profils 
-Un autre DJ, Lowel, rompu à l’organisation de soirées à Paris, rejoint la partie. « Cette première édition est un peu une expérience sociale, on ne sait pas trop si et qui ça attirera », confiait-il lors du lancement. A l’intérieur, les danseurs détonnent par rapport aux soirées traditionnelles. Aux habitués, reconnaissables grâce à leur maquillage fluo, leurs lunettes de vitesse et leurs tenues très structurées, se mêlent quelques raveurs solitaires qui ondulent au gré des kicks (bases rythmiques) qui s’enchaînent, des moins jeunes, des groupes de quadras exaltés. Au centre, on distingue même trois femmes d’un certain âge. « On vient pour s’amuser », déclare l’une d’elles, qui s’avère être la mère d’un des performeurs. 
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-Dans le fumoir à ciel ouvert, un dico de poche à la main, Camille, une étudiante de 22 ans, lance à la cantonade une devinette. « Ça engage la conversation », dit elle. A ses côtés, Angèle, 28 ans, responsable de magasin, acquiesce. Comme beaucoup de personnes interrogées, la jeune femme explore une vie festive plus clean depuis quelques mois. Installée à Paris depuis deux ans, elle a saisi l’occasion de l’événement pour « rencontrer du monde ». 
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-Lors de la Alwarda Clean Party, à Pantin (Seine-Saint-Denis), le 18 mai 2025. 
-Lors de la Alwarda Clean Party, à Pantin (Seine-Saint-Denis), le 18 mai 2025. ALEISTER DENNI POUR « LE MONDE » 
-Après être beaucoup sorti et « avoir vu quelques amis partir à la dérive », Julien, 25 ans, ne fréquente plus avec son amie Camille qu’une soirée techno par mois, « où tous les excès sont permis ». Ce physicien en dynamique des fluides s’est réjoui de pouvoir ajouter une sortie supplémentaire. « C’est sobre, c’est cool, et en plus les gens se parlent. » 
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-Cette diversité de profils « n’est pas si étonnante », explique Neil Hudson-Basing, cofondateur d’une expérience de clubbing « extravagante et sobre », la House of Happiness. L’événement, qui a lieu toutes les six semaines à Londres, réunit une population de 18 à 80 ans. « Qu’on soit un clubbeur repenti qui évite les tentations, une femme ou une personne queer qui souhaite danser en toute tranquillité, on veut tous l’ivresse ressentie d’ordinaire en club…, mais sans la gueule de bois. » Dans ces fêtes, les participants ont la possibilité de se rencontrer « une ou deux heures avant le début, pour le thé ou le café ». 
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-La fête sobre serait-elle un rejeton de la recherche de bien-être et une réponse à l’épidémie de solitude ? Avec le numérique, les sociabilités se sont reconfigurées et ont réduit les temps de célébrations festives. « S’amuser collectivement en étant sobre, c’est possible, c’est un choix, martèle l’organisateur d’événements. Ce n’est pas parce qu’on est sobre qu’on va changer de personnalité et aller à une cérémonie du cacao ou à un bain sonore. » 
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-Les raisins de la sobriété 
-Après une pause liée à la pandémie de Covid-19 et aux confinements, la vague des sober raves a essaimé dans les pays voisins. Plus discrètement en France avec l’apparition d’une trentaine de cavistes de boissons NoLo (« no alcohol, low alcohol », avec peu ou sans alcool) et aussi de nouvelles formes de convivialité – la Alwarda Clean Party (deuxième édition à Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis, le 14 septembre), les après-midi de danse sans parole et pieds nus du studio Swell Dance, à Paris, ou le festival Rêve de l’Aborigène, dans les Deux-Sèvres (écofestival sans alcool). 
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-« La recherche de sobriété s’inscrit dans une tendance globale, mais finalement pas si nouvelle », commente Ludovic Gaussot, enseignant chercheur en sociologie à l’université de Poitiers, spécialisé dans la régulation des usages d’alcool et de psychotropes. « En cinquante ans, la consommation d’alcool a baissé de moitié en France », reprend le chercheur. Ces chiffres sont principalement liés au changement de représentation populaire autour du vin. « [Celui-ci] faisait partie de la commensalité, de la consommation ordinaire. On mangeait et on buvait un verre ensemble. » 
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-lors de la Alwarda Clean Party, au Dock B, à Pantin (Seine-Saint-Denis), le 18 mai 2025. 
-lors de la Alwarda Clean Party, au Dock B, à Pantin (Seine-Saint-Denis), le 18 mai 2025. ALEISTER DENNI POUR « LE MONDE » 
-Le bar sans alcool de la Alwarda Clean Party, à Pantin (Seine-Saint-Denis), le 18 mai 2025. 
-Le bar sans alcool de la Alwarda Clean Party, à Pantin (Seine-Saint-Denis), le 18 mai 2025. ALEISTER DENNI POUR « LE MONDE » 
-Un autre regard que confirment les derniers chiffres de l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives, publiés en juillet. Les Français considèrent de moins en moins que l’alcool n’est dangereux qu’à partir d’une consommation quotidienne : ils étaient 84 % en 1999, 71 % en 2023. Aux Etats-Unis, même son de cloche, où une majorité d’Américains (53 %) estiment que boire avec modération – un ou deux verres par jour – est mauvais pour la santé (enquête Gallup publiée en août). Entre 2001 et 2011, le chiffre oscillait autour de 25 %. Une méfiance vis-à-vis des excès éthyliques dont témoigne bien l’essor de forums Reddit appelant à l’arrêt de l’alcool. Le r/stopdrinking est ainsi passé, en quelques années, de 30 000 à 600 000 abonnés. 
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-Ces abstinents se tourneraient, en revanche, davantage vers des boissons qui altèrent l’humeur. Dans plusieurs Etats américains, ces dérivés liquides du cannabis et autres infusions à base de composés de champignons sont disponibles à la vente légalement. En France, ce paradoxe s’illustre par une consommation accrue de substances psychotropes. « Appelez ça “le nouveau paradoxe français” », reprend Ludovic Gaussot. 
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-La transe tranquille 
-Alors, la fête est morte, vive la sober rave, la clean party ? Pas tout à fait. En cause, la difficulté à trouver un modèle économique viable. En février, le temple de la techno londonienne, Ministry of Sound, a annoncé en grande pompe le lancement, à partir de mai, d’une série de sober raves avec le concours d’une DJ porte-drapeau du mouvement sobre, Driia. En dépit d’une copieuse couverture presse, l’initiative a finalement été annulée sans bruit – sollicités par Le Monde à plusieurs reprises, les organisateurs n’ont pas donné suite. 
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-« Sans les revenus générés par le bar, c’est plus dur de convaincre les clubs, d’autant que l’économie de la nuit est devenue très précaire. Quel que soit le concept, ça reste une bataille », confirme Lowel, coorganisateur de la Alwarda Clean Party. Marin Gourreau, programmateur au Dock B, hoche la tête. « Oui, on doit faire en sorte que les week-ends ne se ressemblent pas. En tout cas, ces concepts révèlent surtout la volonté de trouver de nouvelles idées pour faire la fête différemment. » 
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-A gauche, un stand de l’association Facettes pour sensibiliser à la consommation d’alcool et de drogues. A droite, DJ Lowel, coorganisateur de la Alwarda Clean Party, à Pantin (Seine-Saint-Denis), le 18 mai 2025. 
-A gauche, un stand de l’association Facettes pour sensibiliser à la consommation d’alcool et de drogues. A droite, DJ Lowel, coorganisateur de la Alwarda Clean Party, à Pantin (Seine-Saint-Denis), le 18 mai 2025. ALEISTER DENNI POUR « LE MONDE » 
-A La Ménagerie de verre et au centre culturel Cromot, à Paris, les événements Swell Dance affichent régulièrement complet. Deux fois par semaine, une soixantaine de danseurs de 18 à 65 ans se réunissent dans un studio pour danser sans retenue sur les indications de chorégraphes et devant les platines de DJ réputés. Ici aussi, pas d’alcool. Pas de paroles. On se meut pieds nus. « C’est un endroit sûr pour vivre la danse de la manière la plus libérée possible dans un lâcher de mouvement total », raconte Paulin Dementhon, fondateur de Swell Dance. Un abandon qui produit selon lui une forme de transe. « Parfois, pendant la Swell, je lève la tête, il est 20 heures, et j’ai pourtant l’impression d’être au cœur d’un set de festival à 4 heures du matin, tant tout le monde est survolté. » 
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-Pour Paulin Dementhon, on a oublié cette dimension cathartique de la danse. « Toutes les civilisations humaines ont toujours dansé, mais les religions, le capitalisme, dit-il en souriant, ont entamé ce caractère le plus essentiel de la danse. » Une vision que ne dénigrerait pas Robin, le teufeur d’abord déçu de la Alwarda Clean Party de Pantin, celui qui aurait bien aimé pouvoir continuer à boire. Quelques heures après avoir discuté avec lui, on le retrouve dans le fumoir à ciel ouvert. Ses amis sont partis depuis des heures. « Je kiffe, c’est vraiment du bon son, et je sens qu’on est tous là pour ça. Je regrette de ne pas être tout à fait sobre. » Pourquoi ? « Pour vivre pleinement l’expérience. » 
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-Lila Meghraoua 
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