Utilisateur non connecté
elsenews:spot-2025:09:ecoles-de-banlieues [ElseNews]

Outils pour utilisateurs

Outils du site


elsenews:spot-2025:09:ecoles-de-banlieues

Différences

Ci-dessous, les différences entre deux révisions de la page.

Lien vers cette vue comparative

Les deux révisions précédentes Révision précédente
elsenews:spot-2025:09:ecoles-de-banlieues [26/12/2025/H02:32:13]
216.73.216.167 supprimée
— (Version actuelle)
Ligne 1: Ligne 1:
- {{tag>a1}} 
-  
  
- 
----- 
-====== Le Monde – « La soif de réussite des jeunes de banlieue se heurte à une aberration : leurs écoles sont moins bien dotées que celles des zones favorisées » ====== 
- https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/09/07/la-soif-de-reussite-des-jeunes-de-banlieue-se-heurte-a-une-aberration-leurs-ecoles-sont-moins-bien-dotees-que-celles-des-zones-favorisees_6639263_3232.html 
- 
-<hidden Article Complet (utilisateurs connectés)> 
-<ifauth @user> 
-Débats 
-« La soif de réussite des jeunes de banlieue se heurte à une aberration : leurs écoles sont moins bien dotées que celles des zones favorisées » 
-Chronique 
- 
-Philippe Bernard 
-La baisse de la démographie scolaire est une occasion pour repenser la répartition des moyens et des enseignants entre Paris et la Seine-Saint-Denis, toujours fortement inégalitaire, souligne Philippe Bernard, éditorialiste au « Monde », dans sa chronique. 
-Article réservé aux abonnés 
-Au cœur de l’été, il s’est passé quelque chose d’inattendu et de réjouissant du côté de la porte Dorée à Paris, surtout lorsqu’on y repense en cette période de rentrée déprimante. Une foule se pressait pour visiter une exposition. Pas n’importe quelle foule et pas n’importe quelle expo. Son titre, « Banlieues chéries », racontait l’histoire des quartiers populaires par le prisme du sensible et de l’humain en donnant à voir une multitude d’objets et d’œuvres d’art : photos, vidéos, installations, peintures, reconstitutions d’intérieurs, etc. Une déclaration d’amour aux zones repoussoirs du débat politique français où vivent des millions de personnes. Tour à tour joyeux, mélancolique et dramatique, le récit contournait, sans la gommer, l’image globalisante, miséreuse et anxiogène des banlieues pour faire la place aux visages d’habitants attachés à leur quartier, comme chacun peut l’être à l’endroit où il a grandi ou fondé une famille. 
- 
-Plus de 150 000 visiteurs – un record absolu pour le Musée national de l’histoire de l’immigration qui l’accueillait – ont honoré ce parcours qui proposait de « recadrer les clichés ». Un public jeune et de toutes origines, totalement inconnu des musées nationaux. En bref, des habitants de banlieue attirés par un bouche-à-oreille sur les réseaux sociaux vers un palais de la République où, pour une fois, il était question d’eux. 
- 
-Ce succès, explique Constance Rivière, directrice générale du Palais de la Porte-Dorée, traduit « un besoin d’apaisement et de prise de distance sur un sujet maltraité dans le débat public ». Cette soif d’un récit susceptible d’inscrire chacun dans l’histoire commune, cette énergie pleine d’espoirs disent sur la France quelque chose de bien différent des rengaines politiques de droite sur la peur des banlieues, alimentées, il est vrai, par l’emprise croissante du trafic de drogue et les émeutes récurrentes, ou de celle des « insoumis », aidés par la tragédie de Gaza, qui cherchent à les enfermer dans une identité musulmane. 
- 
-Vigoureuse envie de réussite 
-« Banlieues chéries » a fermé ses portes le 17 août et essaimera hors de Paris à partir de janvier 2026. Mais les 8 000 messages laissés par ses visiteurs sur les notes mises à leur disposition ne doivent pas rester sans réponse. Entre amertume et espoir, ils expriment presque tous une vigoureuse envie de réussite, de liberté, d’égalité, de reconnaissance et de représentation positive. Invité à compléter la phrase « Dans ma banlieue rêvée, je peux… », Kery, venu de Créteil, a écrit : « Etre sûr que je ne suis pas condamné à l’échec, même si pour nous c’est dur. » Océane, de Nanterre, elle, veut « montrer qui [elle est], oser exister, ne pas avoir peur de rêver », car « nous sommes plus que des clichés ». Astan, elle, rêve de « vivre sans être méprisée car [elle] vient d’Aulnay ». Quant à Selma, de Rosny-sous-Bois, elle souhaite « réussir sans qu’on [lui] dise que c’est exceptionnel pour une fille du 93 ». 
- 
-Des lycéens lors des résultats du bac, dans un lycée de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), le 4 juillet 2025. 
-Des lycéens lors des résultats du bac, dans un lycée de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), le 4 juillet 2025. THIBAUD MORITZ/AFP 
-A l’heure de la rentrée scolaire, cette soif de réussite et de justice exprimée par les jeunes de banlieue se heurte à une aberration : leurs écoles sont moins bien dotées par l’éducation nationale que celles des zones favorisées. Ainsi, le fossé séparant les établissements scolaires de Paris de ceux de Seine-Saint-Denis est paradoxal. 
- 
-Qu’il s’agisse du nombre d’élèves par classe, de la proportion de professeurs expérimentés ou d’absences non remplacées d’enseignants, tous les indicateurs donnent l’avantage à Paris sur sa proche banlieue populaire. « Le moins bien doté des établissements scolaires parisiens reste mieux doté que le plus doté des établissements de la Seine-Saint-Denis », écrivait les députés François Cornut-Gentille et Rodrigue Kokouendo (alors respectivement élus Les Républicains de Haute-Marne et La République en marche de Seine-et-Marne) dans un rapport de 2018 intitulé « La République en échec » qui dénonçait l’incapacité de l’Etat à atténuer des inégalités sociales abyssales. Le plan lancé pour répondre à leur cri d’alarme n’a pas notablement changé la réalité de cette sous-dotation. 
- 
-Imposer l’échelle du « Grand Paris » 
-En Seine-Saint-Denis, le taux de non-remplacement des enseignants dans le secondaire peut atteindre les 20 %, l’équivalent d’un mois de cours perdu chaque année pour les élèves, selon un rapport publié en 2024 par les élus de neuf communes du département, tandis qu’à Paris, les professeurs sont davantage remplacés. 
- 
-Ainsi, la logique de l’« éducation prioritaire » basée sur l’attribution de moyens supplémentaires aux établissements situés dans des quartiers défavorisés est battue en brèche. En Seine-Saint-Denis, 43 % des professeurs avaient moins de 35 ans en 2022, selon ce même rapport, contre 16 % à Paris, et, même dans les établissements « prioritaires », les classes comptent en moyenne plus d’élèves qu’à Paris alors que leur population est nettement plus pauvre, indique Youssef Souidi, économiste à l’Institut des politiques publiques. 
- 
-Tout cela sans compter l’absence, dans les écoles élémentaires de banlieue, des professeurs d’éducation physique, d’arts plastiques et de musique dont la Ville de Paris dote chacune de ses écoles. Ou le fait qu’en banlieue, les directeurs d’école, contrairement à leurs collègues de Paris, ne sont pas déchargés de leur fonction d’enseignement. 
- 
-A l’heure où la baisse sans précédent de la démographie scolaire peut permettre des réajustements égalitaires, il est temps de concevoir d’autres clés de répartition des moyens, basées sur la connaissance fine de la réalité sociale de chaque établissement. 
- 
-Comme à propos des transports ou du logement où doit s’imposer l’échelle du Grand Paris, il est temps de revoir le mode d’affectation des enseignants et la carte des académies qui fait du périphérique parisien une frontière éducative entre nantis et déshérités. Sinon, les rêves de réussite des jeunes des « Banlieues chéries » continueront de se heurter au mur des privilèges scolaires de ceux qui sont domiciliés du bon côté du périphérique. 
- 
-Philippe Bernard 
-</ifauth> 
-</hidden> 
× iphelper toolbox

you see this when javscript or css is not working correct

Untested
IP Address:
First usable:
Subnet:
Last usable:
CIDR:
Amount of usable:
Network address:
Reverse address:
Broadcast address: