Ci-dessous, les différences entre deux révisions de la page.
| Les deux révisions précédentes Révision précédente | |||
|
elsenews:spot-2025:09:attali-bon-sens [26/12/2025/H04:34:29] 216.73.216.167 supprimée |
— (Version actuelle) | ||
|---|---|---|---|
| Ligne 1: | Ligne 1: | ||
| - | | ||
| - | |||
| - | |||
| - | ---- | ||
| - | ====== Retrouver le sens commun. - Jacques Attali ====== | ||
| - | |||
| - | La situation de la France et de bien d’autres pays démocratiques est bien plus qu’une crise politique. C’est une crise de sens : le sens commun a disparu. | ||
| - | Quand on observe les événements un peu partout à travers le monde, on a en effet l’impression que ce qui manque le plus, c’est un sens commun. Et c’est cette lacune qui explique le désarroi de nos sociétés et leur dérive antidémocratique. | ||
| - | Cette notion de sens commun fut longtemps définie comme un ensemble d’opinions, | ||
| - | En philosophie, | ||
| - | Puis vinrent ceux qui remirent en cause son existence : Marx, et ses successeurs jusqu’à Bourdieu, affirmèrent que le sens commun n’existe pas, ce sont « des évidences immédiates, | ||
| - | Ils avaient ainsi l’intuition de ce que les mathématiques les plus avancées démontrèrent un peu plus tard : en 1931, à Vienne, dans son théorème de complétude, | ||
| - | Et c’est bien le cœur des problèmes d’aujourd’hui : pour la philosophie, | ||
| - | Très prosaïquement, | ||
| - | Ce refus d’accepter l’existence d’un sens commun, de vérité indiscutable, | ||
| - | C’est bien cela qui explique l’incapacité mondiale, et nationale, de débattre rationnellement des sujets. Et d’aboutir à des solutions de bon sens, durablement applicables et appliquées. | ||
| - | Il n’y a pourtant pas de démocratie sans partage d’un sens commun. Et son absence explique la montée des gouvernements illibéraux ou totalitaires, | ||
| - | Et pourtant, les faits indiscutables ne manquent pas : la température de la planète augmente. La quantité de CO2 dans l’atmosphère augmente. La biodiversité diminue. Les richesses se concentrent. Les très riches sont de moins en moins nombreux et vivent de mieux en mieux. Les très pauvres, en valeur relative, sont de plus en plus nombreux et vivent de plus en plus mal. Au milieu, une classe moyenne planétaire, | ||
| - | En France, les faits ne manquent pas non plus : la dette publique, la précarité des plus fragiles, la très grande richesse de quelques-uns est établie. Et tant d’autres réalités. | ||
| - | Et même si les données chiffrées établissant ces faits sont imprécises, | ||
| - | Pour faire advenir ce sens commun et partager le diagnostic, qui en découle, il faut donc cesser de chercher la précision des détails. Et de se renvoyer des statistiques incertaines. Il faut se contenter des grandes masses. Et les grandes masses sont des évidences. Indiscutables. Indépendantes des positions sociales des uns ou des autres. Elles sont vraies, pour tous. | ||
| - | Si on ne pose pas ce diagnostic clairement, si on refuse de voir les faits comme ils sont, même à 10 ou 20% près, une minorité, riche ou pauvre, laïque ou religieuse, imposera par la force sa vision du réel. C’est déjà le cas aujourd’hui, | ||
| - | Dans la France d’aujourd’hui, | ||
| - | Le bon sens (2018). Peinture par Roger Djiguemdé | ||
| - | https:// | ||
| - | |||
| - | |||
| - | ---- | ||
| - | https:// | ||
you see this when javscript or css is not working correct