Face à un tourisme de masse devenu invivable, certaines destinations de vacances passent à la vitesse supérieure. Et les habitants, souvent à l'origine de ces actions, s'emparent des outils numériques ou imposent leurs nouvelles lois pour reprendre le contrôle. Voici le top 6 des pays où les locaux ont pris des mesures radicales pour lutter contre le surtourisme.
Venise, Barcelone, Île de Santorin, les Dolomites, Marseille… Ces lieux emblématiques ont un point commun. Ils sont victimes de leur succès. L'afflux de visiteurs y atteint un niveau tel qu'il devient insupportable pour les populations locales et met en péril des écosystèmes déjà fragiles. Face à cette pressionpression, les autorités locales n'ont d'autre choix que d'imposer des mesures parfois impopulaires. C'est ainsi qu'est apparu en 2017 le terme « surtourisme ». Il s'est imposé dans le vocabulaire courant à partir de 2022, avec la reprise des voyages post-Covid. Il désigne cette bascule où l'attrait touristique d'un site finit par nuire à sa propre pérennité.
Des communautés entières tirent la sonnettesonnette d'alarme, dénonçant une pression constante sur leur cadre de vie, leurs ressources et leur environnement. Car si le tourisme reste un moteur économique essentiel, il peut aussi devenir une charge insoutenable. Le véritable défi, aujourd'hui, est de parvenir à réguler les flux de visiteurs pour protéger à la fois la tranquillité des habitants et la préservation des lieux. Deux conditions indispensables pour bâtir un tourisme durable, respectueux des équilibres humains et naturels.
6. Thaïlande : fermer pour mieux ouvrir
En Thaïlande, la solution des locaux a été radicale : fermer complètement des sites trop fréquentés. C'est ce qui est arrivé à Maya Bay, dont les récifs ont été dévastés par les millions de visiteurs. Fermée de juin 2018 à janvier 2022, cette plage est aujourd'hui contrôlée par des quotas très stricts, un système de réservation et une interdiction de baignade.
5. Japon : applications de gestion de foule et interdictions
Du côté du Japon, notamment à Kyoto, les touristes sont guidés via des applicationsapplications mobilesmobiles qui les informent des zones saturées et leur proposent des alternatives. Une façon de désengorger les quartiers traditionnels, comme Gion et ses geishas, où les habitants ont obtenu l'interdiction de prendre des photos dans certaines rues. Le pays mise aussi sur une gestion algorithmiquealgorithmique du trafic touristique, en croisant données de fréquentation, météométéo et évènements culturels.
4. Espagne : reprise en main citoyenne et technologies urbaines
À Barcelone, le ras-le-bol des habitants a poussé la villeplugin-autotooltip__blue plugin-autotooltip_bigWikikPedia
WikikPedia à interdire la constructionconstruction de nouveaux hôtels, limiter les locations Airbnb et lancer des applications pour répartir les flux dans les quartiers. Et, la taxe touristique pour les clients des hôtels cinq étoilesétoiles a été augmentée à 6,75 euros par nuit, soit un total de 47,25 euros par semaine.
En outre, certaines régions, comme les Baléares, testent des plages sur réservation ou des accès filtrés par un code QR, notamment à Formentera. De son côté, Sévilleplugin-autotooltip__blue plugin-autotooltip_bigWikikPedia
WikikPedia prévoit de faire payer l'entrée de la Plaza de Espana, mais les détails sur le montant et la date d'application ne sont pas encore confirmés.
3. Grèce : quotas journaliers et droits d'entrée payants
Chaque année, près de 50 millions de touristes posent leurs valises en Grèce, et notamment à Santorin. Avec 3,5 millions de visiteurs annuels pour à peine 15 000 habitants, et des records à 29 000 croisiéristes par jour en 2024, les autorités ont décidé d'imposer des quotas journaliers limités à 8 000 visiteurs. Un droit d'entrée à hauteur de 20 euros est aussi désormais imposé.
À l'échelle nationale, la Grèce tente de mieux encadrer l'activité touristique : régulation des transats sur les plages, fermeture temporaire de sites emblématiques comme le Parthénon et l'Acropole d'Athènes en pleine canicule. Des décisions radicales difficiles à prendre dans un pays où le tourisme représente près de 20 % du PIB et de l'emploi.
2. Italie : tourniquets, quotas et plages payantes
Dans les Dolomites, les propriétaires de la région ont installé des tourniquets payants pour dissuader les touristes de pénétrer sur leurs terrains privés. Ils doivent désormais payer 5 euros pour accéder aux lieux qui font fureur aussi bien sur Instagram que sur TikTok. « Il y a tellement de gens qui passent ici chaque jour, tout le monde foule nos propriétés et y laisse des déchets. Notre action était un appel à l'aide », témoigne par exemple Georg Rabanser, propriétaire d'un terrain à Seceda.
Par ailleurs, dans les Cinq Terre, les sentiers de randonnée sont régulés par des tourniquets et un système de quotas journaliers. Par exemple, pour rejoindre le Sentiero Azzurro, il vous faut un billet d'entrée. La carte journalière coûte entre 7,50 euros (en basse saisonsaison) et 15 euros (en haute saison). Finalement, au lac de Braies, un péage et une réservation obligatoire ont été instaurés pour accéder au site, afin de limiter l'afflux de visiteurs qui menaçait l'écosystème alpin.
Finalement, à Venise, un ticket d'entrée pour les visiteurs à la journée est désormais exigé. Et, il faut savoir qu'à Portofino il est interdit de s'arrêter de marcher dans des zones très fréquentées de la villeplugin-autotooltip__blue plugin-autotooltip_bigWikikPedia
WikikPedia, ou encore qu'à Rome il est interdit de se promener torse nu en villeplugin-autotooltip__blue plugin-autotooltip_bigWikikPedia
WikikPedia, de poser des cadenas d'amour ou de manger près de la Fontaine de Trevi.
1. France - Suivi grâce aux téléphones et distribution de nouveaux plans de villeplugin-autotooltip__blue plugin-autotooltip_bigWikikPedia
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Jusqu'à présent, en France, les données sur la fréquentation touristique reposaient sur une combinaison d'indices hétérogènes : statistiques hôtelières et para-hôtelières, enquêtes menées auprès des habitants, des collectivités et professionnels du secteur, ou encore sondage de satisfaction. Dans certains espaces protégés, des « éco-caméras » sont également déployées pour suivre les flux de randonneurs à proximité des sites les plus sensibles. Mais ces outils restent approximatifs et les méthodes varient fortement d'un territoire à l'autre.
C'est dans ce contexte que la technologie développée par la start-upstart-up française CitiProfile change la donne. En s'appuyant sur les données de géolocalisation anonymisées issues des téléphones portables, elle permet d'obtenir une cartographie fine et en temps réel des flux touristiques. Le traçage par GPS a notamment permis de constater que le fort Boyard est la balade en mer la plus prisée ou encore de cibler les habitudes de déplacement ainsi que les mouillages en Corse. Le respect de la vie privée est garanti : les informations sont agrégées et ne permettent en aucun cas d'identifier les individus. Une approche validée par le règlement général sur la protection des donnéesrèglement général sur la protection des données (RGPD), qui ouvre la voie à une gestion plus rigoureuse et durable du tourisme.
Dans le même temps, toujours en France et plus spécifiquement à Marseille, le quartier du Panier croule sous les pas des touristes. Pour désengorger ses ruelles étroites, la villeplugin-autotooltip__blue plugin-autotooltip_bigWikikPedia
WikikPedia a décidé de réorienter les flux en valorisant des quartiers longtemps délaissés. Un nouveau plan touristique, distribué depuis 2024, propose ainsi des circuits alternatifs et de visites guidées hors des sentiers battus. Fini les seuls incontournables comme la Bonne Mère, le Vieux-Port ou encore les Catalans.
Reste finalement à savoir si toutes ces mesures radicales suffiront à endiguer un phénomène qui ne cesse de s'intensifier. Car au fond, le surtourisme pose une question plus large : comment concilier notre soif de découverte avec le respect des lieux et de ceux qui y vivent ?
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