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Le squat de trop pour Marion, 39 ans, toxicomane en déroute : elle tente de s’introduire dans la résidence secondaire d’un magistrat nîmois [ElseNews]

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Le squat de trop pour Marion, 39 ans, toxicomane en déroute : elle tente de s’introduire dans la résidence secondaire d’un magistrat nîmois

Cette femme a été arrêtée le 3 août dernier après avoir forcé la maison secondaire d’un magistrat nîmois à Saint-André-de-Sangonis (Hérault).

Elle a le regard hagard et ne tient pas en place, elle se parle à elle-même et s’avachit à la barre, Marion semble ailleurs, perdue entre les murs du tribunal judiciaire de Montpellier. Dans la salle, sa fille de 17 ans, Camélia, la soutient, l’encadre, la fait taire. Une inversion des rôles évocatrice d’une vulnérabilité enracinée où la fille devient le pilier d’une mère en déroute.
Squats dans plusieurs logements entre 2023 et 2025
À 39 ans, la prévenue comparait libre ce mercredi 6 août pour des faits de violation de domicile, de maintien sans droit dans plusieurs logements entre 2023 et 2025 et des suspicions d’abus de confiance envers une personne vulnérable. “Il a insisté pour que je vienne !” Sans domicile fixe depuis 2023, Marion explique avoir été hébergée successivement par trois personnes à Saint-André-de-Sangonis, à chaque fois de façon informelle. Le premier hébergement, en novembre 2023, se passe chez Christophe, un homme souffrant de troubles bipolaires. Il accepte de loger Marion et sa fille, alors à la rue. Rapidement, le compagnon de Marion les rejoints, accompagné d’un chien, de huit chats et d’un furet. Christophe se serait vite senti mal à l’aise dans son propre appartement et finit par retourner vivre chez ses parents, tout en continuant de payer le loyer.
Squats à Saint-André-de-Sangonis
Quelque temps plus tard, sa mère a porté plainte expliquant qu’ils ne peuvent même plus pénétrer dans leur propre domicile. Ce n’est que six mois plus tard que la famille sera expulsée après plusieurs passages des forces de l’ordre. L’appartement est retrouvé dans un état déplorable : ordures, excréments sur le sol et les murs, baignoire remplie d’urine, électroménager manquant. Si Marion conteste les vols, elle reconnaît avoir dégradé le logement : “J’ai déconné, je traversais une mauvaise passe.”
Après son expulsion tardive de chez Christophe, Marion va vivre chez Laura, une amie de quartier, puis chez Clément, qui hébergeait initialement son compagnon. Chez ce dernier, même scénario : la famille s’installe au point qu’il devient impossible de les faire partir. “Il a insisté pour que je vienne !”, se défend Marion. Ce n’est qu’en avril 2025 que Clément parvient à les mettre dehors avec l’appui de la députée Manon Bouquin et du préfet de l’Hérault François-Xavier Lauch.
“Je ne suis pas une criminelle”
Mais c’est une dernière intrusion, le 3 août dernier, qui déclenche les poursuites. Informée qu’une maison serait vide, Marion y entre avec sa fille en forçant un volet. Problème : l’habitation appartient à un magistrat haut placé du tribunal de Nîmes. Cette fois, les choses s’accélèrent : Marion est arrêtée et convoquée devant la justice. “Je ne suis pas une criminelle !” Côté personnalité, elle vit avec l’Allocation adulte handicapé (AAH), une pension alimentaire et souffre de dépression. Elle consomme du cannabis et est sous méthadone pour une addiction à l’héroïne. Elle a tenté une cure, mal vécue. En avril, après une garde à vue avec son compagnon, elle est hospitalisée une première fois, puis une seconde en juillet pour tentative de suicide. “C’est un mode opératoire”, explique la procureure. “Elle entre légalement puis impose sa présence.” Marion s’agite à la barre : “Je ne suis pas une criminelle !” L’agacement monte dans la salle. Le ministère public pointe un besoin crucial de soins : “Madame est une toxicomane”. Le ton monte à plusieurs reprises : la prévenue ne peut s’empêcher de parler à voix haute ou de murmurer, même durant les réquisitions de la procureure ou la plaidoirie de son avocate. Elle est rappelée à l’ordre à maintes reprises : “Vous allez vous taire ?”, finit par lâcher son avocate, excédée.
Détresse mentale
La défense plaide malgré elle : “Je n’ai jamais eu si peu envie de plaider. Je plaide pour cette jeune fille dans la salle”, et souligne l’absence de manœuvre frauduleuse. “Ce sont des hébergements volontaires. Elle a même proposé de payer un loyer”, rappelle son conseil. Elle pointe surtout la détresse mentale de sa cliente : “Si ce comportement n’est pas un trouble, je veux bien manger mon rabat. Elle n’est pas capable de manœuvres.”

Six mois de sursis probatoire
Finalement, le tribunal a relaxé la prévenue pour les faits liés aux logements de Christophe et Clément mais l’a déclarée coupable pour l’intrusion dans la maison du magistrat nîmois et pour abus de confiance.
Marion est condamnée à six mois de prison avec sursis probatoire pendant deux ans, avec obligation de soins, interdiction de paraître dans les trois domiciles concernés et interdiction de contact avec les victimes. Une peine sous conditions. Si elle n’y répond pas, elle sera incarcérée et sa fille sera placée.
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