| Les deux révisions précédentes
Révision précédente
|
|
elsenews:spot-2025:08:ru-immigratiin [26/12/2025/H09:46:28] 216.73.216.167 supprimée |
— (Version actuelle) |
| {{tag>a1}} | |
| | |
| |
| |
| ---- | |
| ====== Le Monde – Au Royaume-Uni, l’extrême droite mobilise grâce à la crise de l’asile : « Je ne veux plus payer pour eux » ====== | |
| https://www.lemonde.fr/international/article/2025/08/25/au-royaume-uni-l-extreme-droite-mobilise-grace-a-la-crise-de-l-asile-je-ne-veux-plus-payer-pour-eux_6634652_3210.html | |
| |
| <hidden Article Complet (utilisateurs connectés)> | |
| <ifauth @user> | |
| |
| Vous pouvez partager un article en cliquant sur l’icône de partage en bas à droite de celui-ci. | |
| La reproduction totale ou partielle d’un article, sans l’autorisation écrite et préalable du Monde, est strictement interdite. | |
| Pour plus d’informations, consultez nos conditions générales de vente. | |
| Pour toute demande d’autorisation, contactez syndication@lemonde.fr. | |
| En tant qu’abonné, vous pouvez offrir jusqu’à cinq articles par mois à l’un de vos proches grâce à la fonctionnalité « Offrir un article ». | |
| |
| https://www.lemonde.fr/international/article/2025/08/25/au-royaume-uni-l-extreme-droite-mobilise-grace-a-la-crise-de-l-asile-je-ne-veux-plus-payer-pour-eux_6634652_3210.html | |
| |
| INTERNATIONAL | |
| Au Royaume-Uni, l’extrême droite mobilise grâce à la crise de l’asile : « Je ne veux plus payer pour eux » | |
| A la suite d’une décision de justice validant la fermeture d’un hôtel où vivaient des migrants à Epping Forest, la mobilisation contre leur accueil ne faiblit pas, comme samedi 23 août, à Horley, dans le sud de l’Angleterre. | |
| Par Cécile Ducourtieux (Horley (Royaume-Uni) , envoyée spéciale) | |
| Par Cécile Ducourtieux (Horley (Royaume-Uni) , envoyée spéciale) | |
| Par Cécile Ducourtieux (Horley (Royaume-Uni) , envoyée spéciale) | |
| Aujourd’hui à 05h30, modifié à 07h58 | |
| Lecture 6 min | |
| Article réservé aux abonnés | |
| Offrir | |
| |
| Une manifestation anti-immigration devant l’hôtel Four Points by Sheraton, hébergeant des demandeurs d’asile, à Horley, au sud de Londres, le 23 août 2025. BEN STANSALL/AFP | |
| La politique de l’asile britannique est en crise, sur fond d’une inquiétante percée de l’extrême droite. Le 19 août, un juge a donné raison à la ville d’Epping Forest (au nord de Londres), qui réclamait la fermeture d’un hôtel sur son territoire accueillant des demandeurs d’asile. Cette décision a validé la mobilisation des manifestants qui, depuis un mois, faisaient le siège de l’établissement aux cris de « Send them home » (« Renvoyez-les chez eux »). Elle a aussi incité des dizaines d’autres collectivités à saisir les tribunaux afin d’obtenir la fermeture d’hôtels similaires. Elle donne enfin des ailes à l’extrême droite, alors que les manifestations antimigrants se sont multipliées le week-end des samedi 23 et dimanche 24 août. | |
| |
| Plusieurs dizaines de rassemblements ont eu lieu devant des hôtels – ils sont environ 200 dans le pays, hébergeant 32 000 demandeurs d’asile – à Bristol, Leicester, Newcastle ou Liverpool. Ils n’étaient pas violents, contrairement aux émeutes racistes d’août 2024 ayant éclaté après la tuerie de Southport – trois fillettes avaient été assassinées par un jeune Britannique. Mais les propos xénophobes s’y sont banalisés et les contre-manifestants antiracistes étaient souvent en minorité. | |
| |
| Le rassemblement d’Horley, dans le Surrey (sud de l’Angleterre), samedi, relayé par la branche locale du parti d’extrême droite Reform UK – désormais en tête dans les sondages, avec dix points d’avance sur les travaillistes au pouvoir –, illustrait bien ces tensions. A la mi-journée, une trentaine de membres de l’association Stand Up to Racism se sont retrouvés à la sortie de la gare de cette bourgade tranquille, proche de l’aéroport de Gatwick. La police était déjà là pour les encadrer – ou plutôt pour les protéger d’environ 200 manifestants antimigrants postés à quelques kilomètres, postés devant l’hôtel Four Points by Sheraton hébergeant des demandeurs d’asile. | |
| |
| Lire aussi | |
| Au Royaume-Uni, les manifestations contre les demandeurs d’asile se multiplient | |
| Le 20 août, un résident de cet établissement a été déclaré coupable d’agressions sexuelles sur trois femmes de la localité, ce qui, comme dans des cas similaires à Epping ou à Canary Wharf, à Londres, a provoqué la colère des habitants. | |
| |
| |
| Une contre-manifestation lors d’une manifestation anti-immigration devant l’hôtel Four Points by Sheraton, censé héberger des demandeurs d’asile, à Horley, au sud de Londres, le 23 août 2025. BEN STANSALL / AFP | |
| Emma Taylor-Beal, de l’association Stand Up to Racism, porte une pancarte « Migrants make our NHS » (« C’est grâce aux migrants que notre hôpital public fonctionne »). Elle est venue de Worthing, une ville du Sussex, pour montrer aux personnes « fuyant la violence ou venus chercher un avenir meilleur que nous les aimons ». Lunettes de soleil et keffieh en soutien à la Palestine autour du cou, la quadragénaire est désolée que le pays soit « divisé en deux » sur la question des demandeurs d’asile mais elle refuse de croire que les résidents manifestant contre les migrants sont tous des sympathisants d’extrême droite. « Ils ont été nourris aux faux arguments selon lesquels nos communautés souffrent à cause des gens de couleur qui arrivent, affirme-t-elle. S’il y avait davantage de logements sociaux, si les gens pouvaient se payer des loyers dans le privé, il n’y aurait pas une telle animosité contre eux. » | |
| |
| « On ne se sent plus en sécurité ici » | |
| Face à l’hôtel, une grosse bâtisse un peu défraîchie ceinturée de barrières de sécurité et gardée par des agents fébriles, les manifestants antimigrants font bloc. La plupart sont des habitants du quartier venus en famille, des grands-parents aux petits-enfants, arborant des drapeaux, Croix de Saint-Georges (anglais) ou Union Jack (britannique). | |
| |
| Le Monde Application | |
| La Matinale du Monde | |
| Chaque matin, retrouvez notre sélection de 20 articles à ne pas manquer | |
| Télécharger l’application | |
| Sur les tee-shirts ou sur les pancartes, les slogans sont sans nuance : « All I want for Christmas is mass deportation » (« Tout ce que je veux pour Nöel, ce sont des expulsions de masse »), « Go where you are from » (« Retournez d’où vous venez »). Les manifestants entonnent le chant patriotique Rule Britannia !, devenu un des airs de ralliement de l’extrême droite. Des jeunes hommes scandent le nom de Tommy Robinson, militant d’ultradroite au 1,4 million d’abonnés sur X, condamné par la justice à plusieurs reprises. | |
| |
| « On ne se sent plus en sécurité ici, ces gens doivent partir. C’est trop injuste, ils sont logés avec trois repas par jour alors qu’on attend des heures pour être pris en charge aux urgences et qu’on ne peut même plus voir un dentiste », peste une femme qui refuse de donner son nom. | |
| |
| Une autre, la cinquantaine, accompagnée de sa mère, brandit un panneau dénonçant les « illégaux » dont les hébergements sont payés par le contribuable alors que « les membres du gouvernement sont surpayés comme une bande de crétins ». Elle aussi préfère l’anonymat. Elle dénonce « ces hommes qui ne respectent pas nos lois ni les femmes. Je ne veux plus payer pour eux. Je me moque qu’on dise que je suis raciste : je le suis avec ceux qui ne respectent pas la loi. » Elle assure vouloir partir pour Dubaï, aux Emirats arabes unis : « Là-bas au moins, ils savent faire respecter la loi. » | |
| |
| Lire aussi | |
| Au Royaume-Uni, une extrême droite éclatée mais capable de fortement mobiliser | |
| Le ton monte, les policiers sont obligés de resserrer leur cordon autour des militants antiracistes, copieusement insultés, puis de les escorter tout le long du chemin du retour à la gare, pour éviter la confrontation. Pourquoi sont-ils si peu par rapport aux manifestants antimigrants ? Emma Taylor-Beal se l’explique mal. « L’été dernier, nous étions des milliers aux manifestations antiracistes de Brighton et de Crowley. Ce n’est plus la même ambiance, les gens ont peur de manifester, peut-être parce qu’ils ont vu la police arrêter [cet été] des centaines de soutiens de Palestine Action [un groupuscule propalestinien qualifié de terroriste par le gouvernement de Keir Starmer] », suggère la militante, responsable du développement durable dans une société de construction. | |
| |
| |
| Un manifestant affronte des policiers lors d’une manifestation anti-immigration devant l’hôtel Sheraton Four Points, censé héberger des demandeurs d’asile, à Horley, au sud de Londres, le 23 août 2025. BEN STANSALL / AFP | |
| Enver Solomon, le président du Refugee Council (une des principales associations d’aide aux réfugiés), parle dans les colonnes du Guardian, vendredi 22 août, des intimidations et des menaces pesant sur les demandeurs d’asile mais aussi sur des organisations comme la sienne. « Ceux qui travaillent avec les réfugiés depuis des décennies me disent qu’ils n’ont jamais connu une époque où l’hostilité était si forte et l’environnement si toxique », assure le professionnel. | |
| |
| Il faut dire que pour l’heure, le premier ministre travailliste, Keir Starmer, n’a pas condamné la banalisation des propos haineux ni contesté la légitimité des manifestations contre les hôtels. Nigel Farage, le chef de file du parti d’extrême droite ReformUK, n’a rencontré presque aucune résistance quand il a promis, le 22 août, des « expulsions de masse » avec « cinq charters par jour » s’il parvient à Downing Street. | |
| |
| La voie est libre pour la surenchère | |
| Le gouvernement travailliste semble surtout préoccupé d’éviter que la crise de sa politique d’asile ne s’envenime, alors qu’une trentaine de collectivités locales veulent saisir à leur tour la justice pour faire fermer des hôtels logeant des demandeurs. Ce mode d’hébergement a été inauguré par les gouvernements conservateurs débordés par les traversées de la Manche après le Brexit. Au Royaume-Uni, les autorités ont l’obligation d’héberger les demandeurs d’asile, mais les logements sociaux et les lieux adaptés manquent. L’usage des hôtels est coûteux pour l’Etat (4,7 milliards de livres sterling, soit 5,4 milliards d’euros, entre 2023 et 2024), peu adapté aux besoins, et entretient le ressentiment des habitants. | |
| |
| La ministre de l’intérieur, Yvette Cooper, avait promis d’en finir avec ces pis-aller d’ici à 2029, mais depuis le jugement d’Epping Forest, le Home Office est obligé d’accélérer la cadence : selon le Daily Telegraph, il cherche en urgence 5 000 maisons vides pour y loger environ 20 000 demandeurs d’asile. « Le ministère doit laisser les collectivités locales identifier les logements vacants les plus adéquats, des habitats plus dispersés qui ne deviennent pas des abcès de fixation comme les hôtels », pour Amreen Qureshi, chercheuse à l’IPPR, un organisme de recherche spécialisé dans les questions d’égalité. | |
| |
| Lire aussi | |
| Migration : la France accepte un accord de retour avec le Royaume-Uni | |
| Dimanche, le Home Office a aussi annoncé qu’il voulait accélérer la procédure d’appel des décisions d’asile, actuellement de cinquante-trois semaines, pour limiter les temps de séjour dans les hôtels. Mais avec un nombre de demandeurs à un niveau record (106 075 en juin selon le Home Office), les résultats tangibles de cette réforme prendront du temps. Or, beaucoup de Britanniques n’ont plus confiance dans leurs gouvernements successifs pour contenir l’immigration après des années de promesses non tenues. La voie est libre pour la surenchère et la récupération par l’extrême droite. | |
| |
| Certes, une partie des manifestations semblent spontanées : à Epping Forest, Norwich ou Canary Wharf (à l’est de Londres), ce sont des femmes, les « Pink Ladies » qui furent les premières à se mobiliser cet été contre les hôtels. Mais les manifestations sont souvent infiltrées par des groupuscules d’extrême droite, comme le Homeland Party, à Nuneaton (selon The Guardian). Eddy Butler, une ex-figure du British National Party, a été aperçu à Epping. Le mouvement Raise the Colours, consistant à accrocher des drapeaux anglais et britanniques sur les lampadaires (ou à les peindre sur les ronds-points), qui se répand un peu partout dans le pays, est encouragé par des sympathisants de l’extrême droite comme le parti Britain First. | |
| |
| Le fait que la droite conservatrice attise ces feux n’arrange rien. Robert Jenrick, l’ex-ministre de l’immigration de Rishi Sunak, qui rêve de prendre la tête des tories, s’est déplacé à Epping pour soutenir les manifestants et postait sur les réseaux sociaux, le 21 août, un cliché de lui accrochant l’Union Jack en haut d’un lampadaire. | |
| |
| Cécile Ducourtieux (Horley (Royaume-Uni) , envoyée spéciale) | |
| NOS LECTEURS ONT LU ENSUITE | |
| « Notre mère nous attendait sur le quai de la gare d’Austerlitz. Nous nous sommes jetées dans ses bras, en larmes » : les premiers jours en France de Marisol Colmenero, venue d’Espagne | |
| |
| Hier à 05h00 | |
| Comment les démocrates américains se réinventent autour de l’idée d’« abondance » | |
| |
| Hier à 05h30 | |
| Contre Mercator, une pétition pour rendre sa juste place cartographique à l’Afrique | |
| |
| Le 20 août 2025 à 18h57 | |
| Ligue 1 : Olivier Giroud offre une victoire sur le fil à Lille contre Monaco | |
| |
| Hier à 23h52 | |
| « L’Albatros » : la sonate pour une mère défunte de Raphaël Enthoven | |
| |
| Hier à 21h00 | |
| Au Brésil, les dissensions au sein du clan Bolsonaro exposées par la police : « Espèce d’ingrat de merde » | |
| |
| Le 22 août 2025 à 09h40 | |
| CONTRIBUTIONS | |
| Bienvenue dans l’espace des contributions | |
| Pour améliorer la qualité des échanges sous nos articles, ainsi que votre expérience de contribution, nous vous invitons à consulter nos règles d’utilisation. | |
| Voir les contributions | |
| </ifauth> | |
| </hidden> | |