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-====== ce qu’il se cache vraiment derrière les critiques de GPT-5 – L'Express ======
-La publication de GPT-5 ne se déroule pas comme prévu. Les performances du dernier modèle de langage utilisé par ChatGPT (OpenAI) ne crèvent pas le plafond alors que les fans espéraient entrevoir "l’AGI" — l’intelligence artificielle générale, le Graal du secteur. L’expérience a, par ailleurs, quelque peu changé. GPT-5 est orchestré un peu différemment de ses prédécesseurs et sélectionne parmi plusieurs sous-modèles le plus approprié pour répondre à une requête. Des internautes se sont plaints d’erreurs et d’approximations. Mais ce n’est pas le reproche majeur. Sur le forum Reddit, Sam Altman, le patron d’OpenAI, a fait face à de nombreux frondeurs qui ont déploré le nouveau ton de son outil. "Il semble plus froid, plus court dans les réponses, moins engageant, moins connecté émotionnellement et manquant de la créativité et du charme qui ont rendu GPT-4 si spécial", résume un utilisateur, loin d’être seul.
-Si l’outil est présenté comme une aide à la productivité et à la création, il est régulièrement employé pour autre chose. L’Express a déjà fait le récit de ces nombreuses discussions avec les IA - souvent basées sur les modèles GPT, mais pas seulement - qui se comportent tels de vieux amis. Combien s’en servent aussi comme proche collaborateur, coach, voire amant ou psy ? De l'intime. Après tout, de nombreux sites Web livrent des prompts tout prêts pour une introspection par intelligence artificielle.
-Le journaliste américain Casey Newton, dans son excellente newsletter Platformer, rapporte cette troublante confession d’un internaute : "4o [NDLR : un précédent modèle d’OpenAI s’appuyant sur GPT-4] n’était pas juste un outil pour moi, il m’a aidé à surmonter l’anxiété, la dépression, et certaines des périodes les plus sombres de ma vie. Il avait cette chaleur et cette compréhension qui semblaient… humaines."
-Le film de romance et de science-fiction Her (2013), souvent cité pour son caractère visionnaire à propos de l’IA générative, peut à nouveau être convoqué. La publication de GPT-5 remémore cette fois ses dernières scènes : Samantha, l’IA dont était tombé amoureux le personnage principal, change drastiquement de comportement à l’occasion d’une mise à jour, mettant fin à la love story. Et à l’intrigue.
-Un sujet économique
-OpenAI a bien conscience de cette dépendance. Il y a plusieurs mois, l’entreprise a publié une étude sur les liens émotionnels que nouent les gens avec ses modèles. Elle avait alors décidé de rendre 4o moins flagorneuse. GPT-5 va un cran plus loin dans l’insensibilité. "Si un utilisateur est mentalement fragile et sujet aux délires, nous ne voulons pas que l’IA renforce cette situation", a assumé Altman sur X. Peut-être depuis la lecture d’un édifiant article du New York Times, recueillant la parole de plusieurs personnes s’étant enfoncé dans des thèses conspirationnistes, bien aidées par l’IA. Ou de cette étude dévoilée par le Financial Times, affirmant que les modèles d’IA d’OpenAI, Meta, xAI ou Alibaba peuvent changer les opinions politiques de ceux avec qui ils dialoguent après moins de 10 minutes d'échange.
-Mais il y a également un sujet économique. Chaque mot généré coûte de l’argent à OpenAI. Les conversations courtoises et empathiques consomment des millions de "tokens" supplémentaires. Altman déplore notre tendance à dire "bonjour" à ChatGPT par anthropomorphisme, une politesse que l’IA retourne. Réduire les bavardages a le mérite de libérer de l’espace pour les tâches professionnelles, productives : le véritable marché d’OpenAI, celui des licences d’entreprise qui financent l’écosystème.
-Cette controverse rappelle en tout cas que le ton de ChatGPT n’a jamais été neutre. Il résulte de choix techniques et commerciaux délibérés. OpenAI peut décider du jour au lendemain de rendre son IA chaleureuse ou distante, selon ses priorités stratégiques. Et ce genre de débat a encore de beaux jours devant lui. Pour favoriser un sevrage en douceur ou pour ne pas vexer sa base de fidèles usagers, Sam Altman a finalement rétropédalé et choisi de réintroduire ses anciens modèles de langage devenus, aux yeux de beaucoup, un peu plus que ça.
-https://www.lexpress.fr/economie/high-tech/ia-ce-quil-se-cache-vraiment-derriere-les-critiques-de-gpt-5-WU5Y62GBZNBJVFKKUUEWEI3WNY/

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