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-====== La lente agonie du commerce en centre-ville : « Après la désindustrialisation, la décommercialisation » ====== 
  
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-les élus demandent une réponse urgente 
- Publié le 11 juillet 2025    
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-====== Action cœur de ville, Développement économique, Petites Villes de Demain  ====== 
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-Signe des temps, fin juin, la plateforme asiatique Shein ouvrait pour dix jours une boutique éphémère en plein centre de Dijon en proposant "une expérience immersive à ses clients autour d'un message fort : la mode doit être accessible à toutes et tous" De quoi provoquer une levée de boucliers des commerçants et de la maire de la ville Nathalie Koenders. "Les méthodes de production de cette marque vont à rebours des combats essentiels que nous devons mener", avait protesté l’édile, sur Facebook. Car depuis quelques mois, cette plateforme comme d’autres (Alibaba ou Temu), est accusée de servir de cheval de Troie pour inonder le marché européen à coups de promotions sur les réseaux sociaux. L’"atelier du monde" est en passe de devenir la "boutique du monde", se passant désormais des plateformes plus anciennes telles qu’Amazon.  
-"Leur arme fatale, c’est surtout le régime des franchises douanières de l’Union européenne (règlement CE 1186/2009), qui affranchit de droits à l’importation les biens de moins de 150 euros, ce qui exonère de facto tous leurs colis de ces frais, leur valeur étant systématiquement moindre", analysait le député européen S&D Pierre Jouvet, fin 2024, dans une note pour la fondation Jean Jaurès. Or le président de Villes de France, Gil Avérous, mettait en garde, dans Localtis, au mois de mai, contre un report possible vers l'Europe des produits destinés aux Etats-Unis, après les taxes américaines contre les importations chinoises (voir notre article du 7 mai). Mais pendant ce temps, les déconvenues s’enchaînent pour les grandes enseignes du prêt à porter. Hier Camaïeu, Pimkie, Kookaï, Burton of England, aujourd’hui Jennifer ou Naf Naf… On ne compte plus les liquidations judiciaires. Celles que l’on qualifiait de "locomotives" des centres-villes sont à bout de souffle. "Depuis de nombreux mois, nous n’avons cessé d’alerter le gouvernement sur les difficultés rencontrées par nos commerçants de centre-ville (…) Manifestation la plus visible et massive : la fermeture des grandes enseignes d’habillement et du textile partout en France, qui déséquilibre structurellement nos centres-villes", alerte Villes de France, dans une résolution adoptée lors de son congrès de Libourne, le 4 juillet. "Il est d’une absolue nécessité d’agir avant qu’il ne soit trop tard", martèle-t-elle.  
-La vacance commerciale passée de 6 à 14% depuis 2010 
-Enfin, le gouvernement semble prendre la mesure du problème. La ministre chargée du Commerce, de l’Artisanat, des PME et de l’ESS Véronique Louwagie a réuni "acteurs économiques, élus locaux et réseaux consulaires" à Bercy, mardi 8 juillet, pour réfléchir aux "mutations des commerces en centre-ville". "En 2024, le taux de vacance commerciale dans les rues marchandes atteint 14%, contre 6% en 2010", indique le ministère, jugeant le niveau "critique". Et le premier semestre 2025 ne s’est pas amélioré. Au mois de juin, la fréquentation des points de vente a diminué de 4,3% par rapport au même mois l’année dernière, avec un chiffre d’affaires en recul de 3,2%, selon la fédération du commerce spécialisé Procos qui pointe "la pire évolution mensuelle depuis début 2025" 
-"On vit une mutation du commerce extrêmement rapide et déstabilisante, les fondamentaux sont en train de changer : on assiste à des ruptures technologiques en même temps que des changements dans les modes de vie et de consommation, auxquels s’ajoutent les difficultés d’achat de nos concitoyens, et des éléments de contexte international, avec le poids de la Chine et la montée en puissance des plateformes", constate Frédérique Macarez, maire LR de Saint-Quentin (Aisne) et vice-présidente de Villes de France. Si la vacance commerciale dans les centres des villes moyennes avait commencé à se redresser entre 2016 et 2020, sous l'effet notamment des mesures prises dans le cadre du programme Action Coeur de ville (ACV), elle s'est inversée avec l'extinction de certains dispositifs nationaux (Fisac, cofinancement des managers du commerce...) et le renversement de conjoncture. "Le covid, les effets de la guerre en Ukraine, la flambée des prix de l'énergie qui a impacté tous les métiers de bouche, l'inflation engendrant un réflexe d'épargne... les commerces se sont tout pris à la vitesse d'un TGV", poursuit l'élue.  
-"Un plan social de 50.000 personnes" 
-Selon, elle, les changements d’habitudes de la "génération Z" sont également à prendre en compte. Les jeunes se détournent des boutiques pour passer commande depuis leur téléphone, et "leurs achats évoluent de plus en plus des biens vers les services". Ce qui se traduit pas une "explosion des salles de sport", de "réalité virtuelle"... "Ils recherchent plus les loisirs et les moments vécus que les biens", analyse-t-elle. Tout cela doit conduire à changer de modèle, traiter des locaux qui ne sont plus adaptés. Si elle juge "extrêmement intéressantes", les foncières de redynamisation portées par la Banque des Territoires, les effets ne seront "pas immédiats". "Ces sujets prioritaires vont mobiliser beaucoup d'argent dans le mandat qui arrive", anticipe-t-elle. Dans leur résolution, les maires de villes moyennes demandent de poursuivre le programme ACV qui arrive à son terme en 2026. L'absence de François Bayrou à leur congrès n'a pas permis de connaître la position du gouvernement sur le sujet. 
-Frédérique Macarez s’est récemment vu confier, avec Antoine Saintoyant, directeur de la Banque des Territoires et Dominique Schelcher, PDG de Système U, une mission sur l’avenir du commerce de centre-ville et dans les quartiers prioritaires (voir notre article du 28 mai). Leurs recommandations sont attendues en septembre. "Ce qui se passe, c’est l’équivalent d’un plan social de 50.000 personnes, sans que réellement il n’y ait eu une réaction au plan gouvernemental. Enseigne après enseigne, on assite à un délitement", déplore-t-elle. 
-La maire de Saint-Quentin était présente, mardi, à Bercy où Véronique Louwagie a commencé à égrainer des solutions encore timides. La ministre entend par exemple lancer une consultation pour élaborer une "charte de la ville commerçante" d’ici la rentrée. A travers cette charte, les futures communes signataires pourront s’engager avec les associations commerçants sur des sujets tels que la sécurité, l’accessibilité, l’emploi, l’urbanisme ou la "gouvernance locale du commerce". Les chambres de commerce s’engageraient aussi à financer des postes de managers du commerce (ce qui laisse les élus sceptiques vu les capacités financières des chambres après des années de coupes dans les budgets). Par ailleurs, une expérimentation sera lancée à l’automne pour "mettre à disposition temporairement des cellules vacantes dans les communes au profit de fabricants et artisans locaux", au moment du "mois de l’achat français" qui devrait se tenir en novembre pour inciter les consommateurs à acheter français.  
-Vers une révision de la taxe sur les friches commerciales 
-Mais surtout, Véronique Louwagie a accédé à l'attente forte des maires : le "lancement de travaux afin de simplifier et optimiser la taxe sur les friches commerciales (TFC)". Cette taxe sur les locaux commerciaux vacants existe depuis 2008. Elle visait à l’origine à inciter les propriétaires à accélérer le retour d’une activité commerciale, mais elle se trouve aujourd'hui bien peu dissuasive. Notamment pour les grandes foncières qui ont tout intérêt fiscalement à laisser des locaux vacants pour constituer du déficit. "Je ne connais pas un maire qui n’ait connu d’exemple de ce type", affirme Frédérique Macarez. Autre phénomène pointé par les élus : la flambée des loyers des grandes majors de l’immobilier commercial qui ne correspondent plus à la capacité financière des enseignes. Les maires souhaiteraient enfin avoir leur mot à dire dans l’attribution des locaux, alors que certaines activités servent de paravent pour l’économie souterraine. Certes, la loi "narcotrafic" qui vient d’être votée a prévu de s’attaquer au problème en donnant au préfet la possibilité d’ordonner une fermeture administrative pendant six mois (voir notre article du 16 juin). Mais de telles opérations demandent de "mobiliser d’importants moyens de l’Etat pendant plusieurs mois", fait valoir l’élue, alors que la réponse doit être urgente. 
-S’agissant des plateformes, le 20 mai, la Commission européenne a annoncé vouloir mettre en place une taxe de deux euros sur les petites commandes, répondant ainsi à une requête de la France qui, quelques jours plus tôt, avait suggéré une taxe sur les frais de gestion et non sur les droits de douane, afin de ne pas pénaliser les consommateurs. Une mesure transitoire avant la réforme de l’Union douanière annoncée pour 2028 qui mettrait fin à l’exemption douanière pour les colis de moins de 150 euros. Sauf que la mesure, d'un montant ridicule, ne serait pas mise en œuvre avant 2026. "On est complètement à côté de la plaque", avait sèchement réagi le président de la CPME Amir Reza-Tofighi, devant la délégation aux entreprises du Sénat. Cette réponse est "inadaptée", abonde Frédérique Macarez, rappelant la proposition du patron de Carrefour Alexandre Bombard de taxer "100% de la valeur des colis". Les élus attendent aussi des propositions d’évolution règlementaire, sachant que, d'après le gouvernement, 94% des produits contrôlés en provenance de ces plateformes son nont conformes aux normes sociales et environnementales. "Le temps joue contre nous, soupire Frédérique Macarez. Chaque fois qu’on attend, le secteur est de plus en plus en difficulté." 
-https://www.banquedesterritoires.fr/fermetures-de-commerces-les-elus-demandent-une-reponse-urgente 
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-https://www.lagazettedescommunes.com/990966/le-commerce-de-centre-ville-se-cherche-un-avenir/ 
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-Le commerce de centre-ville se cherche un avenir 
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-A Châteauroux (Indre), depuis le 1er janvier, on recense onze fermetures pour seulement quatre ouvertures de commerces. 
-A Châteauroux (Indre), depuis le 1er janvier, on recense onze fermetures pour seulement quatre ouvertures de commerces. J. Chabanne / La Gazette 
-Les espaces laissés vacants par les faillites en série dans le secteur textile accélèrent la transformation de nos cœurs de ville vers davantage de loisirs. Elus et professionnels alertent sur le besoin d’accompagnement de l’Etat pour faire face aux nouveaux défis. 
-Ma Gazette 
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-C’est LA priorité absolue. Selon la dernière édition du baromètre du centre-ville et des commerces (à retrouver sur : tinyurl.com/mwsnutbu), présentée par l’association Centre-ville en mouvement (CVM), la dynamisation des commerces de centre-ville figure en première position des priorités pour les élections municipales de 2026, devant la sécurité. 
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-« Nous sommes en pleine révolution des centres-villes », observe le directeur de CVM, Pierre ­Creuzet. Les Français considèrent ainsi à 91 % que les terrasses sont essentielles pour la vie des cœurs de ville, quand plus de la moitié attendent de leur centre-ville qu’il comporte des commerces ­alimentaires. Afin de ­satisfaire les nouvelles attentes des consommateurs envers un centre-ville « plaisir », les collectivités multiplient les événements ... 
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-[90% reste à lire] 
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-====== La lente agonie du commerce en centre-ville : « Après la désindustrialisation, la décommercialisation » ====== 
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-https://www.lemonde.fr/economie/article/2025/07/07/apres-la-desindustrialisation-la-decommercialisation-la-lente-agonie-du-commerce-en-centre-ville_6619591_3234.html 
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-La lente agonie du commerce en centre-ville : « Après la désindustrialisation, la décommercialisation » 
-Devant un magasin Minelli fermé, à Marseille, en janvier 2024. 
-Devant un magasin Minelli fermé, à Marseille, en janvier 2024. NICOLAS TUCAT/AFP 
-Une de plus. En mai, la boutique Naf Naf de la rue Saint-Martin, à Soissons (Aisne), a baissé le rideau, alors que le sort de l’enseigne, en redressement judiciaire, est toujours incertain. Autour, les commerçants s’inquiètent pour Pimkie, également en souffrance. Ces dernières années, Mim, Camaïeu ou encore Minelli ont déjà clos leurs portes. Dans cette ville, 8,3 % des locaux sont vides, selon Codata, une société spécialisée dans la production de données concernant l’immobilier de commerce. 
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-A Limoges, dans la rue piétonne du Clocher, Camaïeu, San Marina ou encore André ont successivement disparu ces derniers mois. Les Galeries Lafayette ont, elles, tranché à Marseille : l’enseigne renonce à ses deux grands magasins dans le centre, où 13,5 % des locaux commerciaux sont disponibles. La liquidation de Jennyfer, prononcée le 12 juin, va également déboucher sur la fermeture d’environ 200 points de vente. 
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-Il en va ainsi dans toute la France : partout ou presque, les rues commerçantes se vident de leurs échoppes, perdant peu à peu leur dynamisme. Entre 2004 et 2024, le taux de vacance moyen des magasins dans les centres-villes est passé de 5,94 % à 10,85 %, selon Codata. Avec une franche accélération après la pandémie de Covid-19. 
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-Pour aboutir à ces résultats, Codata a étudié, dans 390 villes de plus de 15 000 habitants, les « périmètres d’attractivité commerciale », ces zones où se concentrent les magasins. Il ne s’agit donc pas d’un taux de vacance sur l’ensemble du territoire, mais ces chiffres donnent une très bonne idée de la vitalité des centres-villes – ou plutôt de leur lente déliquescence. Dans 15 % d’entre eux, plus d’une boutique sur cinq a baissé le rideau, et un quart d’entre eux affiche un taux compris entre 12 % et 18 %. « Et encore, ces chiffres n’intègrent pas la série de fermetures de 2025 », note Frédérique Macarez, vice-présidente de l’association Villes de France. La vacance commerciale affiche des « niveaux record », abonde Pascal Madry, directeur de l’Institut pour la ville et le commerce, en rappelant qu’elle est aussi élevée dans les centres commerciaux et galeries marchandes (16,07 %). 
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-Méthodologie de l’étude 
-Société spécialisée dans la production de données concernant l’immobilier de commerce, Codata effectue des relevés de taux de vacance lors de campagnes de recensement de terrain réalisées une fois par an. Ainsi, 390 villes, dont la population est supérieure à 15 000 habitants, ainsi que les commerces de périphérie, sont étudiées, soit 300 000 emplacements analysés chaque année. Les relevés sont effectués dans des « périmètres d’attractivité commerciale », c’est-à-dire des zones où les commerces sont concentrés (rues commerçantes, densité de commerces, présence d’enseignes nationales…). Il ne s’agit donc pas d’un taux de vacance sur l’ensemble de la ville. 
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-La carte de France qui se dessine à partir des données de Codata montre de grandes agglomérations – à l’exception de Lille et Marseille –, globalement moins touchées, mais où la situation se dégrade. La façade atlantique résiste, le Sud souffre particulièrement. 
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-Paris n’échappe plus à la purge : à l’exception des Champs-Elysées et de l’avenue Montaigne, pré carré des enseignes de luxe, toutes les artères commerçantes ont des dents creuses. Dans le 14e arrondissement, avenue du Général-Leclerc, entre un Naf Naf et un Petit Bateau, l’ancien Zara, exploité de 1999 à 2024, n’a pas trouvé preneur. Pas plus que l’ancienne surface Undiz qu’exploitait la chaîne de lingerie du groupe Etam. Rue de Rennes, le Kookaï, inauguré en 1995, fermé début 2023, est muré. 
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-Flambée des loyers 
-Toutes ces enseignes souffrent d’une consommation bridée par un pouvoir d’achat contraint et un drastique changement des habitudes de consommation, en particulier depuis la pandémie de Covid-19 et la poussée inflationniste qui a suivi l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022. Les enseignes discount type Action sont plébiscitées pour réduire les factures non alimentaires. Et, pour se vêtir, les Français dépensent de moins en moins : environ « 4 % de leur budget, contre 10 % en 1970 », rappelle Vincent Chabault, auteur du livre Sociologie du commerce (Armand Colin, 2024). 
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-A l’évidence, les jeunes de 2025 ne sont plus le carburant des boutiques de mode – piliers historiques des rues commerçantes – comme le furent leurs aînés. En 2010, 57 % des dépenses des 18-25 ans étaient réalisées dans les boutiques de chaînes exploitées au cœur des villes ou dans les centres commerciaux, selon l’institut Kantar. Un chiffre tombé à 46 % aujourd’hui. 
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-Terminé le shopping en meute chez Jennyfer et Primark : désormais, les jeunes scrollent plutôt sur leurs téléphones pour choisir leurs vêtements. Internet les attire davantage que les centres commerciaux Créteil Soleil, dans le Val-de-Marne, ou Cap 3000, à Saint-Laurent-du-Var (Alpes-Maritimes). Ils y consacrent près d’un quart de leurs dépenses d’habillement, contre 6,4 % en 2010. 
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-En France, Internet représente environ 29 % des ventes d’habillement, selon l’Institut français de la mode (IFM). Shein, la plateforme chinoise de fast-fashion, capte 3 % de ce marché. Et la seconde main pèse 11 %. Le Net, neuf ou d’occasion, c’est autant de « chiffre d’affaires en moins, rapporté au mètre carré d’un magasin », observe Cédric Ducrocq, fondateur du cabinet de conseil Diamart. 
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-Cette baisse de la consommation fragilise d’autant plus les boutiques que les loyers commerciaux – ils peuvent représenter 30 % des charges d’exploitation – ont flambé. Les gérants n’ont d’autre choix que de se serrer la ceinture. « La moitié d’entre eux se versent une rémunération inférieure au smic », rapporte Pierre Bosche, président de la Confédération des commerçants de France (CDF). Jusqu’au jour où cela ne tient plus : alors ils ferment. 
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-A la concurrence d’Internet, ses prix cassés et sa livraison à domicile en un temps record, s’ajoute celle des zones périphériques. « [Elles sont] desservies par un parking gratuit. Les consommateurs y trouvent une maison de santé, une supérette, des casiers connectés pour récupérer une commande et une boulangerie Marie Blachère. Le centre-ville, considéré comme cher et difficile d’accès en voiture, ne leur est plus indispensable », explique Vincent Chabault. 
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-« Sentiment d’abandon » 
-Ces changements obligent aussi les grandes enseignes à revoir leur stratégie. « Elles se focalisent sur les meilleurs emplacements, cherchent aujourd’hui à acheter du flux sécurisé, en réduisant leur parc de magasins, mais en augmentant les surfaces », expliquait Malo Lacroix, directeur des marchés de capitaux de détail pour le courtier en immobilier Newmark, au Salon de l’immobilier des espaces commerciaux, à Paris, le 11 juin. Il cite en exemple « Inditex, qui exploite 26 % de boutiques de moins qu’il y a cinq ans, mais 24 % de surface commerciale en plus en France ». 
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-Depuis 2015, environ 5 000 points de vente exploités par des chaînes ont fermé, explique Gildas Minvielle, directeur de l’Observatoire économique de l’IFM. « La France en compte encore 20 000. Mais il y en a trop au regard de la santé du marché », poursuit-il. Dès lors, les locaux vacants peinent à trouver preneur. Il faut désormais compter « quinze mois en moyenne pour recommercialiser un grand commerce », observe Cédric Ducarrouge, responsable du marché locatif chez la société de conseil en immobilier JLL. 
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-Et la situation n’est pas près de s’arranger. « Après la désindustrialisation, la tendance est à la décommercialisation », résume Vincent Chabault : ces rues aux boutiques murées, aux vitrines occultées de publicités sauvages, nourrissent le « sentiment d’abandon » des populations de zones peu dynamiques et « le vote des extrêmes », ajoute-t-il. Un sujet qui a de fortes chances d’animer les élections municipales de 2026. Frédérique Macarez, également maire (Les Républicains) de Saint-Quentin (Aisne), admet avoir peu de « pouvoir pour lutter contre les locaux vides » aux mains de propriétaires privés. 
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-Une taxe sur les friches commerciales existe pourtant depuis 2008. Et, en 2018, l’Etat a monté le programme Action cœur de ville, politique publique destinée à soutenir l’attractivité des villes moyennes (6 milliards d’euros engagés sur la période 2018-2022) au travers de la réhabilitation de logements et de locaux commerciaux. Une seconde phase (2023-2026) du programme élargit le périmètre d’action, notamment aux entrées d’agglomération (avec une enveloppe de 5 milliards d’euros pour quatre ans). « L’intention est bonne, mais les moyens ne sont pas à la hauteur des enjeux », fait remarquer Pierre Bosche, le président de la CDF, qui défend le petit commerce. 
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-L’Etat cherche de nouvelles pistes pour réimplanter des magasins, en particulier dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville. Le 28 mai, Véronique Louwagie, ministre déléguée chargée du commerce, et Juliette Méadel, ministre déléguée chargée de la ville, ont missionné Frédérique Macarez, Dominique Schelcher, PDG des hypermarchés et supermarchés U, ainsi qu’Antoine Saintoyant, directeur par intérim de la Banque des territoires. Leur tâche : « Formuler des propositions (…) qui permettent aux commerces de se développer et aux élus locaux, avec l’appui de l’Etat, de pouvoir davantage soutenir et développer une offre commerciale variée. » Ces trois experts doivent rendre leur rapport fin septembre. 
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