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«Vers des hivers de froid extrême» : ce courant marin essentiel à l'Atlantique pourrait s'effondrer, et ce n'est plus une faible probabilité, alerte une étude
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La crise climatique pourrait mener à l'effondrement, puis à l'arrêt total de la circulation méridionale de retournement de l'Atlantique (AMOC), un courant marin essentiel au bon fonctionnement du système climatique mondial. Les scientifiques alertent sur un besoin urgent de réduire les émissions de gaz à effet de serre, sous peine de se heurter à un épisode glacial prochainement.
L'Europe pourrait revivre une ère glaciaire. L'AMOC, qui désigne la circulation méridionale de retournement de l'Atlantique pourrait bien s'effondrer, et ce n'est pas une bonne nouvelle. Ce courant, essentiel au maintien de l'équilibre climatique mondial, transporte les eaux tropicales, réchauffées par le soleil, vers l'Europe et l'Arctique où elles refroidissent et s'enfoncent en profondeur, pour former un courant de retour.
Son affaiblissement, constaté par les scientifiques depuis près de 1.600 ans déjà, pourrait mener à un basculement d'ici une à deux décennies, puis à un arrêt total, inévitable, dans 50, voire 100 ans. Un scénario catastrophique pour la planète, car ce dernier déplacerait la ceinture de précipitations tropicales, dont dépendent des millions de personnes pour cultiver leur nourriture, plongerait l'Europe occidentale dans des hivers extrêmement froids accompagnés de sécheresses estivales, et ajouterait 50 cm à la montée déjà importante du niveau de la mer.
Les chercheurs ont commencé à relever des signes avant-coureurs d'un potentiel effondrement en 2021. Ces derniers savent que l'AMOC s'est déjà effondré dans l'histoire de la Terre, la plongeant dans un long épisode glacial.
Un basculement «dans les 10 à 20 prochaines années»
Si autrefois, le risque d'effondrement de l'AMOC en raison du réchauffement climatique restait inférieur à 10%, aujourd'hui ce dernier s'élève à 25%. Cela, même dans un scénario à faible émission de gaz, respectant l'accord de Paris. Toutefois, même une probabilité à 10% représente un risque critique, bien trop élevé.
«Nous avons constaté que le point de basculement où l'arrêt deviendra inévitable se situe probablement dans les 10 à 20 prochaines années. C'est une constatation assez choquante, et c'est la raison pour laquelle nous devons agir très vite pour réduire les émissions», a déclaré au Guardian le professeur Stefan Rahmstorf, de l'Institut de recherche sur l'impact climatique de Potsdam en Allemagne, qui faisait partie de l'équipe de recherche.
Une étude alarmante a été publiée dans la revue Environmental Research Letters. Dans cette dernière, qui analysait les modèles standards utilisés par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), les scientifiques ont pu constater que dans de nombreux scénarios, le point de basculement est atteint bien plus rapidement que prévu.
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Le rapport pointe du doigt le fait que le réchauffement climatique entraîne une augmentation de la température de l'air, qui ralentit le refroidissement des océans. L'eau plus chaude est moins dense et s'enfonce donc plus lentement dans les profondeurs. Ce ralentissement permet aux précipitations de s'accumuler davantage dans les eaux de surface salées, ce qui les rend également moins denses et ralentit encore l'enfoncement, créant ainsi une boucle de rétroaction.
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