Ci-dessous, les différences entre deux révisions de la page.
| Les deux révisions précédentes Révision précédente | |||
|
elsenews:spot-2025:08:aides-entreprises-public-senat [26/12/2025/H05:12:10] 216.73.216.167 supprimée |
— (Version actuelle) | ||
|---|---|---|---|
| Ligne 1: | Ligne 1: | ||
| - | | ||
| - | |||
| - | |||
| - | ---- | ||
| - | ====== Des échanges parfois vifs, des questions à plusieurs milliards d’euros, 87 heures d’auditions : la saga de la commission d’enquête sur les aides aux entreprises ====== | ||
| - | | ||
| - | Série – Les enquêtes du Sénat : Durant six mois, une commission d’enquête au Sénat a enchaîné les auditions d’une trentaine de patrons de grandes entreprises, | ||
| - | | ||
| - | Temps de lecture : | ||
| - | |||
| - | 12 min | ||
| - | Publié le 19/08/2025 à 8:30 | ||
| - | Mis à jour le 25/07/2025 à 10:53 | ||
| - | Tout est parti de l’annonce de plans sociaux chez Michelin et Auchan à quelques jours d’intervalle début novembre 2024. Pointe de l’iceberg d’un climat économique en pleines secousses, les suppressions d’emplois dans ces deux grandes entreprises ont suscité de vives réactions dans la classe politique, jusqu’au sommet du gouvernement. | ||
| - | « Je me préoccupe de savoir ce qu’on a fait, dans ces groupes, de l’argent public qui leur a été donné. Je veux le savoir. Nous verrons si cet argent a été bien ou mal utilisé, et nous en tirerons des leçons », s’était engagé Michel Barnier face aux députés. Emporté par une motion de censure un mois plus tard, le Premier ministre LR n’a pas pu engager sa promesse. Sous son successeur François Bayrou, le ministère de l’Économie et des Finances n’a pas non plus ordonné d’inspection. | ||
| - | Les grandes entreprises au cœur du travail d’enquête | ||
| - | C’est au Sénat que la question a été passée au peigne fin tout au long du premier semestre. Grâce à son droit de tirage annuel, le groupe communiste a installé une commission d’enquête sur l’utilisation des aides publiques aux grandes entreprises et à leurs sous-traitants. Nommé rapporteur de cette commission en janvier, le sénateur communiste de Seine-Saint-Denis Fabien Gay assure lors de la réunion constitutive que la question « n’est pas de partir à la chasse contre telle ou telle entreprise », mais bien d’étudier ce que deviennent les « 200 à 240 milliards d’euros d’argent public donnés aux entreprises chaque année ». | ||
| - | La commission avait trois grands types de questions sur la table. À combien s’élève le coût global des aides publiques octroyées aux entreprises ? Sont-elles correctement contrôlées et évaluées ? Et serait-il pertinent d’imposer des contreparties à ce soutien public, notamment en termes de maintien de l’emploi ? Pour resserrer le champ des possibles, la commission choisit de se concentrer sur les plus grands groupes, autrement dit les entreprises qui emploient plus de 1 000 salariés et qui réalisent un chiffre d’affaires net mondial d’au moins 450 millions d’euros par an. | ||
| - | Aucun tableau de bord au niveau de l’État, les sénateurs à la recherche d’une estimation globale du volume des aides | ||
| - | Dès le début des travaux, en entendant des économistes, | ||
| - | Du côté de Bercy, Marc Auberger, inspecteur général des finances, souligne qu’il est « très difficile de suivre ces aides, de savoir quel type de dispositif une entreprise a bénéficié, | ||
| - | Le chiffre actualisé du volume des aides publiques mobilisées par l’État en faveur de l’accompagnement des entreprises, | ||
| - | Un défilé inédit de PDG du CAC 40 au Sénat | ||
| - | Le cœur des auditions commence au mois de mars, avec le cycle des auditions de dirigeants d’entreprises. Au total, 33 PDG ou directeurs généraux d’entreprises d’envergure mondiale, dont beaucoup sont membres de l’indice CAC40, vont défiler devant la commission d’enquête. Grande distribution avec Auchan et Carrefour, automobile avec Renault et Stellantis, luxe avec LVMH et Kering, ou encore majors pétrolières avec TotalEnergies et ExxonMobil : les sénateurs multiplient les secteurs d’activité, | ||
| - | Un défilé de hauts dirigeants économiques au Parlement de cette ampleur est inédit. À tel point que certains auraient préparé leur venue aux côtés de certains cabinets d’avocat ou de communication, | ||
| - | |||
| - | Le patron de l’équipementier automobile a même esquissé un mea culpa, en ouvrant la porte à un remboursement d’aides ayant servi à l’achat de machines qui ont été délocalisées. « Si le CICE n’a pas servi aux machines qui sont restées en France, il ne serait pas anormal qu’on le rembourse », avait déclaré le président du groupe devant les sénateurs. | ||
| - | L’audition de Patrick Pouyanné, le PDG de TotalEnergies, | ||
| - | Tout au long de ces auditions printanières, | ||
| - | « Cette convocation nous est bénéfique, | ||
| - | Des auditions parfois électriques, | ||
| - | Les auditions montrent que les entreprises ignoraient, elles aussi, le total des soutiens publics dont elles bénéficient. « Le travail de recensement des aides publiques a demandé la mobilisation de nombreuses équipes », a relayé Cécile Cabanis, directrice financière de LVMH. D’autres, aux effectifs plus modestes, comme Google France, ne se sont pas donné la même peine. Sébastien Missoffe, directeur général, affirme que son entreprise n’a pas pu fournir le décompte des exonérations de cotisations dont elle fait l’objet. « Nous ne pouvons vous donner le montant exact. Il nous faut faire de la rétro-ingénierie. » Une absence qui a fortement irrité les cadres de la commission. « Il ne faut pas commencer en prenant les sénateurs pour des lapins de trois semaines », s’est exclamé le président de la commission. | ||
| - | |||
| - | Alors que de façon générale les débats sont jugés « de bonne tenue » par les membres de la commission, certains échanges ont parfois détonné par l’intensité des échanges. Lors de l’audition de ST Microelectronics, | ||
| - | L’audition d’Alexandre Bompard, PDG de Carrefour, se range également au rayon des auditions qui n’ont pas été des plus sereines. Le rapporteur Fabien Gay en profite pour lancer un échange sur le passage controversé de magasins en location-gérance. Mais ce n’est rien en comparaison du face-à-face entre le sénateur communiste et le PDG de LVMH, Bernard Arnault, mécontent du traitement de son groupe dans le journal L’Humanité, | ||
| - | |||
| - | La question du versement de dividendes par les entreprises, | ||
| - | |||
| - | Des propositions en faveur d’un « choc de simplification » et d’un « choc d’évaluation » | ||
| - | De leurs nombreux échanges avec des responsables politiques, chefs d’entreprise ou économistes, | ||
| - | Constatant de sévères lacunes dans l’évaluation des dispositifs, | ||
| - | |||
| - | À l’heure de choix budgétaires cornéliens pour la France, le rapport a toutefois refusé de suggérer une réduction du volume d’aides publiques, estimant nécessaire de mettre d’abord en route ce système d’évaluation des aides. La commission d’enquête rappelle d’ailleurs dans le rapport le niveau important des prélèvements obligatoires en France et le contexte de concurrence internationale exacerbée, avec les subventions massives des États-Unis et de la Chine dans leur tissu économique. | ||
| - | La commission d’enquête est désormais entrée dans la phase de la promotion de son rapport, et donc du début de sa mise en œuvre. Le Premier ministre, lors de la présentation de ses orientations budgétaires le 25 juillet, y a même fait référence. « S’il n’y avait pas eu ce rapport, jamais le Premier ministre n’aurait cité les aides publiques dans son discours. On a gagné un point dans la bataille », considère le sénateur Fabien Gay. | ||
| - | |||
| - | https:// | ||
you see this when javscript or css is not working correct