L'expérience de ce journaliste qui a choisi l'auto-hébergement donne à réfléchir quant au contrôle de ses données et au coût des abonnements multiples.
Avec un NAS, vous avez le pouvoir sur les données que vous hébergez- ©AlexLMX / Shutterstock
L'info en 3 points
Dhruv Bhutani a opté pour l'auto-hébergement pour réduire les coûts d'abonnements et contrôler ses données.
L'auto-hébergement offre une résilience face aux pannes internet, garantissant l'accès local aux outils numériques.
Cette démarche permet d'acquérir des compétences techniques et personnaliser ses outils, tout en sécurisant ses données.
Dhruv Bhutani, journaliste tech basé à New Delhi, a franchi le pas il y a quelques années. Aujourd'hui, comme il l'explique sur Android Authority, il héberge une demi-douzaine de services sur son propre matériel. Il explique avoir réalisé qu'il « dépensait plus pour des logiciels qu'il ne possédait pas que pour des choses qu'il possédait réellement ». Cette expérience personnelle présente des arguments qui méritent d'être discutés, car cette situation pousse de plus en plus d'utilisateurs à explorer les alternatives open source auto-hébergées. Ces solutions permettent de sortir de la spirale des abonnements récurrents tout en gardant la main sur ses outils numériques. L'auto-hébergement combine économies substantielles et indépendance technologique.
Reprendre le contrôle de son budget et gagner en autonomie technique
Échapper à la spirale des abonnements récurrents
« Cinq dollars par-ci, dix dollars par-là, ça ne paraît pas beaucoup avant d'en faire le total », explique Dhruv Bhutani. Cette accumulation touche tous les utilisateurs. Netflix, Spotify, Dropbox, Adobe Creative Suite : chaque service prélève sa part mensuelle. Un utilisateur moyen cumule 15 à 20 abonnements différents. La facture grimpe vite.
L'auto-hébergement casse cette logique économique. Les applications open source proposent des licences uniques ou fonctionnent gratuitement. Jellyfin remplace Netflix pour le streaming personnel. Immich rivalise avec Google Photos. Les développeurs acceptent souvent de simples donations ponctuelles plutôt que des prélèvements automatiques.
Garantir un fonctionnement même sans Internet
Il a découvert cette limite lors d'une panne réseau prolongée. Il voulait retoucher ses photos de vacances mais ses outils cloud-first restaient inaccessibles. « L'idée de ne pas pouvoir accéder à ses notes, documents, photos ou fichiers en raison d'une panne de serveur ou de connexion internet me paraît absurde », raconte-t-il.
Les applications auto-hébergées fonctionnent sur le réseau local. Votre gestionnaire de tâches reste disponible lors des pannes. Vos documents stockés localement échappent aux interruptions de service des géants du cloud. Cette résilience justifie largement l'investissement initial.
Acquérir des compétences techniques valorisantes
Chaque installation enseigne quelque chose d'utile. Le journaliste a « corrompu des fichiers de configuration, mal configuré des serveurs, parfois perdu des données ». Mais il a aussi maîtrisé Linux, Docker, les proxys inverses. « J'ai probablement appris plus en auto-hébergement qu'en quatre ans d'école d'ingénieur », confie-t-il.
Ces compétences servent dans d'autres contextes. L'auto-hébergement transforme les utilisateurs passifs en administrateurs système compétents. Cette montée en compétences ouvre des perspectives professionnelles inattendues.
Posséder vraiment ses données et personnaliser ses outils
Propriété réelle plutôt que location d'accès
« Je veux posséder mes données, pas en louer l'accès », résume le journaliste. Les services cloud peuvent fermer sans préavis. Ils modifient leurs tarifs unilatéralement. Ils perdent des licences de contenu comme Netflix avec ses films.
L'auto-hébergement garantit un accès permanent. Vos photos restent disponibles même si le service disparaît. Votre serveur musical fonctionne indépendamment des négociations commerciales. Vous décidez quand sauvegarder, déplacer ou supprimer vos fichiers selon vos besoins.
Personnalisation maximale des interfaces
Les applications commerciales visent le plus grand nombre. Elles sacrifient la flexibilité pour plaire à tous. L'auto-hébergement libère ces contraintes. Home Assistant permet de créer des tableaux de bord sur mesure. Ces interfaces affichent actualités, discussions Reddit ou données météo directement sur l'écran d'accueil.
« Je ne veux pas me plier aux limitations d'une application », explique le journaliste. Les communautés open source créent thèmes, plugins et forks du logiciel original. Cette personnalisation rend chaque expérience unique et parfaitement adaptée aux besoins individuels.
Sécurité maîtrisée de bout en bout
Dhruv Bhutani préfère « cela à une confiance aveugle envers une entreprise qui a tout intérêt à monétiser ses données ». Il chiffre ses fichiers critiques lui-même. Il gère ses propres sauvegardes. Aucun script d'analyse tiers ne collecte ses informations personnelles.
La sécurité demande du travail : mises à jour, configurations, bonnes pratiques. Mais au moins, vous savez exactement qui accède aux données et où elles vont. Cette transparence contraste avec l'opacité des plateformes commerciales qui monétisent discrètement vos informations.
On vous le disait en préambule, il s'agit-là d'une expérience personnelle, et tout le monde ne trouve pas forcément son compte dans l'auto-hébergement. Mais… ce qui a poussé le journaliste à choisir l'indépendance résonnent pas mal aujourd'hui, quand la sécurité de nos données et la gestion du budget alloué aux technologies dont nous sommes de plus en plus dépendants nous sont chers. Très chers.
Commentaires (10)
Mimi9
Propriété réelle plutôt que location d’accès « Je veux posséder mes données, pas en louer l’accès », résume le journaliste. Les services cloud peuvent fermer sans préavis. Ils modifient leurs tarifs unilatéralement. Ils perdent des licences de contenu comme Netflix avec ses films.
Très juste, l’ami Jeff Geerling serait fier de lui
Loposo
perso le seul but, c’est si un incendie chez moi, ou autre deja et je perds mes données. Donc les fichiers importants, je zip avec mots de passe et met sur un service type google drive, pcloud
frolicfrog
L’auto-hébergement est une bonne chose mais il y a beaucoup d’arguments fallacieux dans cet article. On ne peut pas comparer Netflix et le streaming perso, c’est faire totalement abstraction du contenu ! Pareil pour Spotify qui est mentionné. Par ailleurs, l’article indique que la personne en vacances n’a pas pu accéder à son contenu exclusivement sur le cloud lors d’une panne Internet. Si elle n’a pas de réseau, elle ne peut pas non plus accéder à son NAS perso depuis son lieu de vacances. Et si le contenu est uniquement sur le NAS, cette personne perd tout lors d’un cambriolage. L’auto-hébergement c’est bien mais ce n’est pas non plus miraculeux.
Panicstation
Et si le contenu est uniquement sur le NAS, cette personne perd tout lors d’un cambriolage.
L’auto-hébergement ne dispense pas d’avoir un système de backup.
Perso, le principal problème de l’auto-hébergement, à partir du moment ou il est bien gérè, est qu’il faut un certain bagage technique et pouvoir y passer du temps. Et parfois, on y passe beaucoup de temps…
dimebag
On rappellera qu’avec l’auto hébergement, on pratique la sauvegarde 1-2-3 évidemment !
max6
c’est la base l’autohébergement (ce que je fais mais uniquement pour les fichiers, les logiciels libres pour la plupart sont sur le PC) c’est bien à condition d’avoir une sauvegarde locale sans connexion réseau et une déportée pour ce qui est important (un pcloud avec chiffrement par l’utilisateur pour ma part) et si on regarde bien les fichiers vitaux il n’y en a pas tant que cela.
Francis7
Avant la démocratisation du streaming par exemple, l’auto-hébergement était partiquement de mise. J’ai rippé plus d’un millier de films d’un video club sur un NAS. Lesquels ont été sauvegardés sur d’autres HDD externes. Maintenant ce sont ces films que je vois défiler depuis quelques années sur les plateformes de streaming.
frolicfrog
Vous en connaissez beaucoup des gens lambdas qui utilisaient le cloud, qui sont passés à l’auto-hébergement sur un NAS pour éviter de payer le cloud et qui savent faire des sauvegardes efficaces du contenu de leur NAS sur des supports qui ne sont ni chez eux (pour éviter de tout perdre en cas d’incendie ou de cambriolage) ni dans le cloud (sinon, rebelote pour les coûts d’abonnement au cloud) ?
Elinyhs
Les applications open source proposent des licences uniques ou fonctionnent gratuitement. Jellyfin remplace Netflix pour le streaming personnel.
Ça implique le piratage d’œuvres.
J’ai probablement appris plus en auto-hébergement qu’en quatre ans d’école d’ingénieur
On est donc sur un effet Dunning-Kruger.
Froz1x
On peut aussi louer un VPS.
on pratique la sauvegarde 1-2-3 évidemment !
C’est à dire ?
https://www.clubic.com/actualite-574917-marre-des-abonnements-6-bonnes-raisons-de-miser-sur-l-auto-hebergement-et-d-economiser-a-max.html
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