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-====== TÉMOIGNAGES. Mais que font donc les « darons » sur TikTok, l’applis des jeunes ? ======
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-Dans les transports en commun, les salles d’attente… On les aperçoit, captivés par des vidéos qu’ils font défiler à l’infini sur TikTok. Leurs 15 ans sont largement révolus. Et pourtant ces « darons » (comme les désignent les plus jeunes) sont de plus en plus nombreux sur l’application favorite des ados. Près de 30 % des 45-54 ans utilisent TikTok au moins une fois par semaine en 2025. Un chiffre tiré d’une étude du sociologue Jérôme Pacouret, interrogé en avril par la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur les effets psychologiques de TikTok sur les mineurs.
-Les chiffres sur l’âge des utilisateurs varient grandement selon les sources. Un flou qui s’explique notamment par l’opacité de ByteDance, la maison mère de TikTok. Sollicitée, l’entreprise n’a pas donné à nos demandes de statistiques. Quelque surprenantes qu’elles soient, ces données laissent en tout cas entrevoir une réelle tendance.
-Lire aussi : L’Élysée relance son projet d’interdiction des réseaux sociaux aux moins de 15 ans
-« C’est mon moment à moi », résume Cédrine, 46 ans. Cette secrétaire dans un lycée près de Saint-Étienne (Loire) aime ouvrir l’application le soir, « pour me déconnecter, ne pas avoir à réfléchir ». Elle a migré de Facebook et Instagram vers le roi des vidéos courtes (format de dix secondes à une minute, popularisé par TikTok). Au départ pour se filmer en train de danser avec sa fille, âgée de 12 ans. Puis pour regarder des « vidéos marrantes, de danse et de musique, et aussi d’actualité locale et nationale ».
-Si elle limite sa consommation à une heure par jour, elle avoue « avoir du mal à décrocher ». Ce qui suscite des remarques de sa fille. « Quand je lui dis d’arrêter les écrans, elle me demande pourquoi moi j’y suis encore. »
-« Sur TikTok, je me sens apaisée, ça me vide la tête », abonde Elisabeth, 57 ans. Employée d’une entreprise de salaison de viande dans la Loire, elle a découvert l’application par le biais de ses enfants. « On dit que ce n’est pas bien de se lever avec le téléphone mais moi, au contraire, je passe une bonne journée quand je regarde TikTok le matin. » Elle a pris l’habitude de plonger dans cette « bulle » une à deux heures par jour, « quand je n’ai rien à faire, quand mon mari n’est pas encore levé le week-end. Le midi avec les collègues, aussi ». Elle utilise encore d’autres réseaux sociaux, notamment Facebook pour rester en contact avec ses proches, mais beaucoup moins depuis qu’elle a découvert TikTok.
-« L’impression de rajeunir »
-Sandrine, 52 ans, secrétaire de rédaction dans un journal à Annecy, avait supprimé TikTok de son smartphone : « Trop addictif par rapport à Instagram ou Facebook. C’était un peu comme arrêter la cigarette », témoigne-t-elle. Jusqu’au jour où une vidéo montrant son fils devient virale sur l’application chinoise : elle y revient. « J’étais curieuse, je voulais voir. Et en même temps, j’étais dégoûtée de réinstaller TikTok. J’ai posté un commentaire drôle disant que j’étais sa mère. J’ai eu 17 000 likes. »
-Pendant une semaine, des dizaines d’utilisateurs répondent à son commentaire. « S’il vous plaît madame, adoptez-moi, vous êtes si drôle ! » La « daronne » se prend au jeu. Susciter l’attention des jeunes lui fait l’effet d’une cure de jouvence. « Je me sentais comme une miss France le soir de l’élection. Quand je vais sur TikTok, j’ai l’impression de rajeunir. Sur Facebook, il n’y a que des vieux. »
-Elle utilise aujourd’hui l’application trente minutes par jour, généralement avant de se coucher. Il y a quelques semaines, alors que Sandrine vit une rupture amoureuse, l’algorithme démontre toute sa puissance en lui proposant des vidéos « de femmes qui expliquent comment gérer la rupture, comment rencontrer des gens… Ça faisait passer le temps ! », dit celle qui parle de l’appli comme d’une « soupape de décompression ».
-Lire aussi : Après le suicide de deux adolescentes, sept familles assignent TikTok en justice
-« J’ouvre l’application et je ne sais même pas pourquoi »
-Au contraire, Stéphanie, 51 ans, experte dans un organisme de protection sociale, ne laisse pas l’algorithme décider de ce qu’elle voit. « Dès que ça ne m’intéresse pas, je zappe. » Elle regarde surtout des extraits d’émissions radio, des vidéos d’humoristes ou encore de chiens et de chats.
-Instagram, Youtube ou encore Facebook ont développé leur propre interface de vidéos courtes à l’instar de TikTok. « Instagram, je n’y comprends rien. Je trouve que ce n’est pas intuitif », sourit Sandrine.
-Sur TikTok, où une vidéo s’affiche dès qu’on ouvre l’application, Stéphanie affirme cadrer son utilisation. Mais avoue, pourtant, craquer parfois le soir. « Je me dis que je vais regarder deux ou trois vidéos mais une heure plus tard, j’y suis encore. Parfois, j’ouvre l’application et je ne sais même pas pourquoi. »
-« Aux WC, à table, au travail »
-Les vidéos courtes, leurs couleurs vives et leur narration dynamique, sont une arme massive pour happer les utilisateurs. Le format repose sur l’infinite scrolling, c’est-à-dire le fait de faire défiler des vidéos à l’infini, pendant plusieurs heures. Un concept copié par les plateformes plus anciennes, Facebook, Instagram, et même Google…
-Lire aussi : Pourquoi vous devriez arrêter de « scroller » votre téléphone et accepter de vous ennuyer
-Guillaume, 43 ans, avoue d’emblée : il est accro aux shorts, ces vidéos courtes proposées, elles, par YouTube depuis 2021. Ce directeur de création dans une agence audiovisuelle à Lille y consacre jusqu’à trois heures par jour, « aux WC, pendant mes pauses, à table, parfois au travail, quand je vais me coucher… Ça te mange ton temps sans que tu le voies. »
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-L’addiction n’est pas sans conséquence. « Je sens que ma mémoire est moins efficace, je suis plus impatient, j’ai moins de moments de rêverie. Ça me pose question », confie-t-il. Il dit également avoir plus de mal à maintenir son attention devant des vidéos plus longues comme les formats traditionnels de YouTube qu’il affectionne pourtant.
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-Ouest-France: TÉMOIGNAGES. Mais que font donc les « darons » sur TikTok, l’applis des jeunes ? https://www.ouest-france.fr/societe/temoignages-mais-que-font-donc-les-darons-sur-tiktok-lapplis-des-jeunes-534d09ea-6712-11f0-bb8e-c5b2af864a8a

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