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-====== Le Monde – Petrus, pas de château, mais un terroir miraculeux ====== https://www.lemonde.fr/series-d-ete/article/2025/07/23/petrus-pas-de-chateau-mais-un-terroir-miraculeux_6623124_3451060.html  
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-Séries d’été 
-Petrus, pas de château, mais un terroir miraculeux 
-« Vins mythiques » (3/6). Le maître du bordelais et de l’appellation pomerol tire parti d’un sol argileux qui fait son velouté exceptionnel. Et traque la spéculation et la contrefaçon. 
-Par Laure Gasparotto (Pomerol (Gironde), envoyée spéciale) 
-Par Laure Gasparotto (Pomerol (Gironde), envoyée spéciale) 
-Par Laure Gasparotto (Pomerol (Gironde), envoyée spéciale) 
-Article réservé aux abonnés 
-Isabel Espanol 
-ISABEL ESPANOL 
-Les deux syllabes claquent et résonnent comme le vin des vins. Petrus ! A écrire sans accent, parce qu’il se réfère à l’origine latine de Pierre. Et se prononce sans le mot « château » devant – l’erreur est commune – car il n’en est pas un et surtout n’en possède pas. Maître du Bordelais, situé sur le plateau au cœur de Pomerol (Gironde), Petrus domine cette appellation de ses 11,4 hectares d’un seul tenant, abrité derrière une grille imposante décorée des clés de saint Pierre. 
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-Le visage de l’apôtre orne du reste l’étiquette, qui n’a pas changé depuis des lustres, les six lettres écrites en rouge sang sur fond clair. Ce n’est pas un cru classé – il n’y en a pas à Pomerol, au contraire des voisins de Saint-Emilion. C’est juste un « grand vin », comme on peut le lire encore sur l’étiquette, et c’est le moins que l’on puisse écrire… 
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-Rien d’historique ou d’ancestral ici, le mythe Petrus est né après la seconde guerre mondiale. Rien de clinquant non plus : le chai, situé juste à côté de la vigne, se présente comme un outil de travail privilégiant l’efficacité, soit deux allées de cuves en béton les plus simples possible. Ici, tout est ordonné presque dans un style militaire. Seuls les salariés, professionnels et clients sont autorisés à entrer. Ce lieu de travail n’est pas pensé pour le tourisme. 
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-Sur le marché, ses bouteilles figurent parmi les plus onéreuses : 1 000 euros pour un petit millésime, plus de 6 000 pour un millésime exceptionnel, tels 1947 ou 1961. D’après le site Wine-Searcher, ce serait le sixième vin le plus cher du monde après cinq crus de Bourgogne. 
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-« Cadeau du ciel » 
-Les fans fortunés pourront trouver l’une des 30 000 à 40 000 bouteilles produites chaque année dans les caves bénéficiant d’une allocation annuelle. C’est le cas depuis vingt-cinq ans à la Grande Epicerie (Le Bon Marché), à Paris. Les flacons mythiques n’apparaissent pas sur le site Internet du magasin, mais sont bien visibles dans la cave, à quelque 3 500 euros l’unité. 
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-« J’ai toujours acheté Petrus chaque année en primeur, raconte Hugues Forget, responsable vin de la Grande Epicerie. J’en vends très régulièrement à des particuliers. » Ce dernier a assisté à l’augmentation folle des prix. « En 2008, une bouteille valait 150 euros [prix professionnel hors taxes]. C’était 750 euros en 2009, date d’une première bascule. Puis 1 500 euros en 2018… » 
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-Depuis quinze ans, le domaine familial se trouve entre les mains d’une nouvelle génération, incarnée par Jean Moueix, tout juste 40 ans, dont le style décontracté est inversement proportionnel à la rigueur du vin élaboré ici. Il représente les actionnaires, des membres de sa famille à 80 %. Les parts restantes sont détenues par leur ami Alejandro Santo Domingo, homme d’affaires américain d’origine colombienne dont la famille a fait fortune dans la bière. 
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-Comme tout vin mythique, Petrus est victime de contrefaçon, même si celle-ci a été divisée par cinq en dix ans grâce à la mise en place de procédures pour authentifier les bouteilles. Et puis il y a la spéculation frauduleuse : « Des personnes achetaient des bouteilles non pour les boire, mais pour les revendre deux fois plus cher », explique Hugues Forget, qui salue un nouveau système de distribution dans le monde entier plus proche des clients. Jean Moueix a mis en place une équipe de cinq personnes, dont il fait partie, pour veiller sur les acheteurs. « S’assurer que nos clients boivent notre vin est notre devoir, confie-t-il. Mais on n’est pas non plus des policiers ! » 
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-Connaître les clients permet aussi d’en cerner le profil : « Des hédonistes, qui ont un vrai amour du vin, sans être forcément des connaisseurs, auxquels on raconte de belles histoires, explique Jean Moueix. Par exemple cet acheteur sud-américain qui a fait sa demande en mariage avec une bouteille de Petrus à la main. Ou cet autre qui a placé une de nos bouteilles en fond d’écran, ce qui lui a valu d’être remarqué par son patron… » 
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-« Site magique » 
-Quand on demande à Jean Moueix pourquoi Petrus est mythique, la réponse est limpide : « Le terroir est un cadeau du ciel. » La clé se trouve dans les sols. En outre, le vin est issu d’un seul cépage, le merlot, ce qui est rare dans le vignoble bordelais, où les assemblages sont la norme. « Mon job est de m’effacer le plus possible tout en m’assurant que Petrus est toujours à la pointe. » Il ajoute tout de suite que le mythe est entretenu par la famille Berrouet, qui concocte Petrus. D’abord Jean-Claude, qui a produit quarante-quatre millésimes depuis 1965, puis son fils Olivier, qui a pris le relais en 2009. « Ils produisent le meilleur vin, avec la plus grande humilité, car la star, c’est le vin ! » 
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-De la même génération que Jean Moueix, Olivier Berrouet affiche un calme olympien. Le directeur du domaine est réputé autant pour son enthousiasme que pour sa modestie. Il a rejoint son père en 2008 avant de faire cavalier seul. « Cela a été une surprise pour moi de succéder à mon père, dit-il. Il est vrai que l’univers de Petrus m’est familier depuis mon enfance puisque j’y venais avec mon père, notamment pendant les vendanges. On habitait à Libourne [Gironde], à cinq minutes. » 
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-Olivier Berrouet veille sur le quotidien de Petrus avec une équipe technique de douze personnes, ce qui est énorme pour un domaine à la superficie aussi modeste. « Trois personnes se consacrent à la recherche et au développement, un secteur central pour nous, afin de préserver une qualité optimum au vin. » Mais en quoi cette recherche consiste-t-elle ? « A observer et à comprendre les paramètres de chaque millésime, y compris les plus difficiles, afin d’en exprimer au mieux les atouts. » Et puis il y a cette obsession, ajoute-t-il : « Préparer le vignoble de Petrus au futur sans le dénaturer. » 
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-Comme Jean Moueix, il met en avant le terroir de Petrus. « On a énormément de chance d’être là, sur ce site magique. » Beau terroir, mais pas simple à travailler car il est argileux. « Quand il pleut, on ne peut plus entrer dans les vignes et, quand il fait très sec, le sol est très dur. Mais il nous offre aussi un raisin qui donne un jus très velouté, un vin très tactile. » 
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-Sur la table d’Elizabeth II 
-C’est bien cette sensualité en bouche, provenant des argiles uniques du terroir, qui a fait le succès et la singularité de Petrus. Puis le mythe a suivi. A l’origine de ce miracle, il y a une femme pugnace, Edmonde Loubat, qui, au début du XXe siècle, était hôtelière à Libourne. En 1925, elle achète une partie du domaine, alors de 7 hectares, de la famille Arnaud, dont les vins, de bonne réputation, portaient le nom de Pierre, le premier pape. 
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-Edmonde Loubat a la ferme intention de concurrencer les grands vins du Médoc. Et elle pense que le site a ce potentiel : des vignes entièrement en merlot plantées sur une bande de terre chargée d’argiles bleues très fines, qui permettent d’absorber l’eau. En 1945, elle possède la totalité du vignoble. 
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-Deux ans plus tard, elle s’associe avec Jean-Pierre Moueix, le grand-père de Jean, alors négociant en vin libournais. Leur Petrus est au point. Reste à le faire connaître. Ils savent que le mythe d’un vin tient autant à la qualité du jus qu’à ses amateurs. Ensemble, les bagages remplis de bouteilles, ils parcourent le globe, unissant leur énergie à bâtir sa légende durant les années 1950. Leurs bouteilles se retrouvent sur les tables les plus célèbres, celle, royale, d’Elizabeth II en Grande-Bretagne, ou celle du clan Kennedy – John F. Kennedy en fera le vin fétiche de la Maison Blanche après son élection, en 1961. 
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-Cette même année 1961, Edmonde Loubat, que tout le monde appelle « Tante Lou », meurt. En 1969, Jean-François Moueix (fils aîné de Jean-Pierre et père de Jean) en devient l’unique propriétaire. L’année suivante, il accroît le domaine jusqu’à sa superficie actuelle de 11,5 hectares. Depuis, rien n’a changé. Ou plutôt de nombreux détails ont changé. Ce matin d’été 2025, Olivier Berrouet a rendez-vous au domaine avec Alexandre Schmitt, un nez du parfum et du vin. Le directeur de Petrus fait régulièrement avec lui des exercices olfactifs. Rien n’est superflu pour déchiffrer le mystère du terroir de la marque. 
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-Laure Gasparotto (Pomerol (Gironde), envoyée spéciale) 
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