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-====== Le Monde – A la « ZUP » de Limoges, théâtre de violences inédites, « les gamins créent leurs propres règles » https://www.lemonde.fr/societe/article/2025/07/24/a-la-zup-de-limoges-theatre-de-violences-inedites-les-gamins-creent-leurs-propres-regles_6623330_3224.html ====== 
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-Société 
-A la « ZUP » de Limoges, théâtre de violences inédites, « les gamins créent leurs propres règles » 
-Les heurts qui ont secoué le Val de l’Aurence dans la nuit du 18 au 19 juillet sont le témoin brutal d’une dégradation de la qualité de vie dans un quartier où les travailleurs sociaux ne peuvent pas couvrir tous les besoins. 
-Par Henri Seckel (Limoges, envoyé spécial) 
-Par Henri Seckel (Limoges, envoyé spécial) 
-Par Henri Seckel (Limoges, envoyé spécial) 
-Article réservé aux abonnés 
-Le quartier du Val de l'Aurence, à Limoges, le 20 juillet 2025. 
-Le quartier du Val de l'Aurence, à Limoges, le 20 juillet 2025. ESTELLE ROMEUR/RADIO FRANCE/MAXPPP 
-Ils sont une vingtaine à piailler au pied des tours, à se vanner, éclater de rire, aller et venir par grappes d’un trottoir à l’autre de ce carrefour situé au cœur du Val de l’Aurence, quartier pauvre et excentré de Limoges, porte d’entrée ouest de la ville. Tous ne sont pas encore adolescents, certains semblent avoir 10 ans à peine. Il est minuit passé, mercredi 23 juillet. 
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-« En période scolaire, tout le monde serait au lit, mais c’est les vacances, ils ont envie de s’amuser », explique Ben – ainsi se présente-t-il –, assis au volant d’une voiture sur le parking voisin. Le jeune homme de 20 ans et ses trois compères regardent les petits s’égayer, et devisent en attendant le chaland qui viendra leur acheter du cannabis. 
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-A intervalles réguliers, un moteur vrombit au coin de la rue, et subitement déboule une voiture blanche qui passe à toute vitesse au milieu des enfants hilares, avant de faire le tour du quartier et de recommencer. Soirée d’été ordinaire au Val de l’Aurence, que les Limougeauds n’ont jamais cessé d’appeler « la ZUP » depuis que cette « zone à urbaniser en priorité » l’a été dans les années 1960. 
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-Le long de la D 941 qui coupe la ZUP en deux (et que les Limougeauds continuent d’appeler « N 141 »), dernière ligne droite pour les automobilistes arrivant de Bordeaux ou Angoulême, une affiche portant les lettres « QM », pour « quartiers en mieux », annonce que « le quartier du Val de l’Aurence se transforme » et promet d’« améliorer le quotidien » de ses habitants. C’est au pied de cette affiche montrant deux enfants sages en train de jardiner que les affrontements ont eu lieu, dans la nuit du 18 au 19 juillet. 
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-« Là, c’est inédit par l’ampleur » 
-Peu avant 1 heure du matin, plus d’une dizaine de véhicules ont été bloqués par des barricades et des poubelles placées sur la chaussée, tandis que des assaillants au visage masqué surgissaient des bosquets de part et d’autre, façon attaque de diligence. « Un homme a été sorti de sa voiture, on lui a fait les poches, puis son véhicule a été incendié », détaille la procureure de la République à Limoges, Emilie Abrantes. Les autres voitures ont été cognées à coups de barre de fer, il y avait parfois des familles à l’intérieur, de jeunes enfants. 
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-Onze plaintes ont été déposées par des civils, et neuf autres par des membres des forces de l’ordre. Car dans la foulée, les policiers sont arrivés, et alors a commencé la bataille face à « 80 à 100 personnes cagoulées », selon la procureure. Les bandes de pelouse calcinées et les douilles qu’on trouve encore ici ou là témoignent des échanges entre cocktails Molotov et mortiers d’artifice d’un côté, et LBD et grenades lacrymogènes de l’autre. 
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-On dénombre neuf blessés côté forces de l’ordre (des acouphènes graves, essentiellement). « C’est le plus gros coup de chaud de l’histoire de Limoges », estime Emile Roger Lombertie, maire (Les Républicains) depuis 2014. « Il y a régulièrement des affrontements entre policiers et jeunes dans certains quartiers de la ville, rappelle Emilie Abrantes. Mais là, c’est inédit par l’ampleur, et par le fait que des violences ont concerné des civils. » Après la mort de Nahel, en 2023, seuls les commerces avaient souffert. 
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-Aucune interpellation n’a eu lieu, l’épisode est difficile à analyser. S’agit-il de représailles, comme le pensent certains, à la suite de plusieurs descentes de police les jours précédents, elles-mêmes consécutives à une première soirée de violences, le 14 juillet, qui avait fait deux blessés chez les forces de l’ordre ? Est-ce simplement le fait de jeunes gens désœuvrés cherchant à tromper l’ennui, comme l’affirment d’autres ? L’épisode témoigne en tout cas, tout le monde s’accorde là-dessus, d’une dégradation de la qualité de vie dans ce quartier qui connaît « des émeutes chaque été depuis trois ou quatre ans », selon le maire. 
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-Croisées mercredi matin sur le petit marché hebdomadaire à l’ombre des tours, Renée Burelout, 82 ans, dont cinquante-sept de ZUP, et une amie vivant là depuis quarante-trois ans souhaitant rester anonyme, sont dépitées : « C’était la guerre. Enfin, j’ai pas connu la guerre, mais c’était la guerre » ; « Ça fait des années que les gens ne respectent rien » ; « Les motos, les rodéos, c’est tout le temps, ça nous agace » ; « Les mortiers aussi, c’est souvent. Au milieu de la nuit, boum ! On se dit : “mais qu’est-ce qui se passe ?” » ; « Le quartier, ça va plus du tout du tout ! » ; « Dommage, parce que les appartements sont vraiment bien. » 
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-« Le quartier ne se dégrade pas, ce sont les gens qui le dégradent » 
-« C’était mieux avant », n’est pas qu’une rengaine de personne âgée. « Avant, je pouvais rentrer seule à 2 heures du matin, je n’avais pas peur. Ça, c’est fini », affirme Marie, 64 ans, dont quatorze à l’Aurence. A ses côtés, Raymond (ils n’ont pas souhaité donner leur nom), 60 ans, dont quarante de ZUP, nuance : « Au début, c’était pas jobard, y avait des terrains vagues partout. 
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-=====  On a mis des arbres, des plantes, des parkings, des structures. L’environnement s’est amélioré. Mais le problème de fond reste. » Il évoque les tags, les crachats, les bouteilles vides ou les couches pleines jetées par la fenêtre. « Le quartier ne se dégrade pas, ce sont les gens qui le dégradent. On dirait que ça ne leur plaît pas quand c’est propre. » ===== 
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-La drogue fait partie du problème de fond depuis quelques années. Les points de deal sont connus : ils sont inscrits sur les murs du quartier. Sur celui de la boucherie : « Faites le tour pour la moula [le cannabis] et la neige [la cocaïne]. » Personne ne fait de lien direct entre l’essor du trafic de stupéfiants et le coup de chaud du week-end dernier, mais il a fallu apprendre à vivre avec les dealeurs qui vous proposent de la drogue à la sortie de la pharmacie. 
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-« Il y a plus de vingt ans, je disais que je voyais se dégrader à toute allure les quartiers de Limoges, et que j’espérais qu’un jour ou l’autre, pour ramener l’ordre, on ne serait pas obligé de mettre la Légion étrangère », assure le maire. Depuis le 6 juillet, et pour tout l’été, comme l’an dernier, il a mis en place un couvre-feu pour les moins de 13 ans, de 23 heures à 6 heures. Qui n’empêche donc pas les enfants de la ZUP de batifoler dehors à minuit. « Un couvre-feu ne peut marcher que si vous avez des policiers pour le faire appliquer, sinon, il ne sert à rien », doit-il bien constater. 
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-M. Lombertie n’avait pas attendu les événements récents pour réclamer 40 policiers supplémentaires au ministère de l’intérieur. Mais il est conscient que le tout-sécuritaire serait absurde dans ce quartier qui concentre les problématiques sociales – population très jeune et très pauvre, forte proportion d’immigrés et de mères seules. Face à tout cela, il regrette une vaste « désorganisation de l’encadrement éducatif ». 
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-« Fragilisation du tissu associatif » 
-Le Chapeau magique, centre social implanté au cœur du quartier, fait des miracles depuis sa fondation en 1988, mais la tâche est trop lourde. « Les acteurs de proximité comme nous ne peuvent pas couvrir tous les besoins », déplore Juan Dupré, 42 ans, qui enseigne l’espagnol au collège voisin, donne de son temps à l’association depuis 2007, et a fait le choix de vivre dans ce quartier « qui pourrait être super si vraiment on travaillait dessus ». 
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-Ce mercredi, une table a été dépliée à l’extérieur du local situé face au parking qui, la nuit, se transforme en point de deal. Les mères discutent en buvant un jus, les petits jouent. « Il y a trente ans, la vie associative était beaucoup plus fournie, ça créait une vraie vie sociale », analyse Hamid Ghobrini, 45 ans, enfant du quartier devenu président de l’association Alchimies – équivalent dans la ZUP nord du Chapeau magique dans la ZUP sud. 
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-« Il y a eu une fragilisation du tissu associatif indéniable, dit-il, référence, entre autres, à la disparition, il y a deux ans, d’une équipe de prévention spécialisée – des éducateurs de rue qui allaient à la rencontre des jeunes et des parents – dont la convention n’a pas été renouvelée. La fragilisation de l’engagement bénévole, dans un quartier comme celui-ci, crée des interstices qui laissent place à des parcours de délinquance et à des événements comme ceux de ces derniers jours. Il faudrait une offensive préventive, remettre de l’humain sur l’espace public – ça va du parent à la police. Là, les gamins s’autorégulent, ils créent leur propre cadre, leurs propres règles. » Et la ZUP attend le prochain coup de chaud. 
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-Henri Seckel (Limoges, envoyé spécial) 
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