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-====== Le Monde – Au festival Lollapalooza, l’un des plus chers de Paris, des festivaliers au « niveau social plutôt élevé » veulent lâcher-prise ======
- https://www.lemonde.fr/culture/article/2025/07/20/au-festival-lollapalooza-un-public-aise-en-quete-de-lacher-prise-on-a-tous-besoin-de-s-amuser-de-vivre-ces-moments-de-partage_6622587_3246.html
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-CHA GONZALEZ POUR « LE MONDE »
-Au festival Lollapalooza, l’un des plus chers de Paris, des festivaliers au « niveau social plutôt élevé » veulent lâcher-prise
-Par Max Blanc
-Par Max Blanc
-Par Max Blanc
-Hier à 16h09, modifié à 10h25
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-REPORTAGE Le festival parisien, qui a eu lieu ce week-end dans un hippodrome de Longchamp aux airs de Coachella, s’est imposé comme l’un des plus importants de la capitale, mais aussi comme l’un des plus onéreux.
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-Samedi 19 juillet, 15 h 41. Sur le quai de la ligne 10 du métro, en direction de Boulogne, à la station La Motte-Picquet - Grenelle, l’ambiance a de quoi dérouter pour un milieu de week-end à Paris. Entre looks flashy, maquillage pailleté et excitation palpable, le tableau ne laisse pas de place au doute : une bonne partie des voyageurs se dirige vers Lollapalooza. Tout le week-end, le festival musical, organisé par Live Nation, se déroule à l’hippodrome de Longchamp. Vendredi 18 juillet, Olivia Rodrigo et Benson Boone ont enflammé les scènes principales, devant plusieurs dizaines de milliers de personnes. Samedi, c’était au tour du rappeur américain Macklemore et du DJ français David Guetta.
-Au festival Lollapalooza, à l’hippodrome de Longchamp, à Paris, le 19 juillet 2025. CHA GONZALEZ POUR « LE MONDE »
-Pour le trajet, chacun sa stratégie. Les plus déterminés craquent leur première canette de bière tandis que d’autres optent pour un café, en étouffant quelques bâillements. En s’approchant du site, les couvre-chefs atypiques se multiplient, allant de la casquette multicolore à hélices aux chapeaux de cow-boy.
-Une fois sur l’esplanade, entre les cinq scènes du festival, les fêtards profitent des premiers concerts – le rappeur français Franglish, le groupe canadien de rock Mother Mother ou encore la chanteuse R’n’B cap-verdienne Ronisia –, avant l’arrivée des deux têtes d’affiche du soir. Des dizaines de maillots colombiens colorent les allées pour la venue de l’étoile montante du reggaeton Feid, originaire de Medellin. Drapeau jaune, bleu, rouge sur les épaules, Diego attend la star sud-américaine avec impatience. Le trentenaire est venu avec son groupe d’amis. Tous originaires de la république andine, ils sont cadres à Paris. « On est là pour les trois jours et, pour l’instant, c’est vraiment bien organisé, les concerts valent le coup », se réjouit le Colombien.
-Un groupe d'origine colombienne, au festival Lollapalooza, le 19 juillet 2025. CHA GONZALEZ POUR « LE MONDE »
-Dans la foule, les profils sont très différents. Près de la Perry’s stage, consacrée aux artistes techno, Anne patiente assise sur une bâche. Cette masseuse-kinésithérapeute, originaire de Saint-Quentin, dans l’Aisne, est accompagnée de son mari et de ses deux enfants, Gabin, 7 ans, et Clément, 10 ans. « Les garçons voulaient vraiment voir David Guetta, alors on a cherché où il passait et on a découvert ce festival, raconte la mère de famille. Le fait qu’il y ait plusieurs scènes, ça permet de leur faire écouter de nouveaux styles musicaux. On est aussi allés du côté des stands de sensibilisation, c’est vraiment sympa à voir. »
-Au festival Lollapalooza, le 19 juillet 2025. CHA GONZALEZ POUR « LE MONDE »
-Le coin associatif, au festival Lollapalooza, le 19 juillet 2025. CHA GONZALEZ POUR « LE MONDE »
-Au centre du terrain, une grande tente abrite Avenir Santé. L’association accueille les festivaliers pour évoquer des thématiques comme les risques liés aux produits psychoactifs, au sexe, à l’alcool au volant et à l’audition. Elle met à disposition des visiteurs des éthylotests, des préservatifs et des bouchons d’oreille. A quelques mètres, le village Lolla Planète regroupe, lui, plusieurs organismes tels que Sea Shepherd, Les Restos du cœur ou SOS Homophobie.
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-Au stand de Greenpeace, Mélanie et Nicolas, bénévoles, voient cet événement comme une manière de sensibiliser de nouvelles personnes. « Au vu du prix d’entrée, le niveau social des festivaliers est souvent plutôt élevé, observent-ils. Ça nous intéresse de parler avec ce public qui a les moyens de pratiquer des loisirs, de voyager et donc qui peut parfois avoir un mode de vie très destructeur pour l’environnement. »
-Budget important
-Depuis son arrivée à Paris en 2017, Lollapalooza s’est imposé comme l’un des plus grands festivals pop rock de la capitale, avec We Love Green, en juin, et Rock en Seine, fin août, mais aussi comme l’un des plus onéreux. Le prix d’une place pour une soirée évolue de 79 euros (« super early ») à 99 euros en dernière minute. Cette somme peut atteindre jusqu’à 500 ou 600 euros pour des passes VIP. Certains festivaliers prennent leurs billets un an à l’avance, parfois sans même connaître les artistes qui se produiront sur scène.
-Au festival Lollapalooza, le 19 juillet 2025. CHA GONZALEZ POUR « LE MONDE »
-« Quand j’ai pris mes places, ils n’avaient annoncé que David Guetta, mais je savais qu’il y aurait d’autres gros noms », raconte Téophile, cuisinier de 25 ans. Le jeune homme originaire de Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine) n’a raté aucune des sept éditions du festival. « Je suis venu avec mes ex, avec mes potes, j’ai plein de souvenirs ici, à Lollapalooza ! », se remémore-t-il.
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-D’autres habitués voient ces prix importants comme un gage de qualité. Siham, Kawtar et Ajar ont aussi vécu toute l’évolution du festival. « Le prix augmente un petit peu au fil du temps, mais on sent que c’est de plus en plus sécurisé et bien organisé, note Siham, des perles brillantes collées sur le front. On se sent vraiment safe ici. Les tarifs élevés, ça peut aussi permettre de filtrer le public, qu’il n’y ait pas des gens qui soient juste là pour mettre le bazar. »
-Téophile, 25 ans, au festival Lollapalooza, le 19 juillet 2025. CHA GONZALEZ POUR « LE MONDE »
-Pour les touristes étrangers, venus en nombre (20 % des festivaliers de Lollapalooza en moyenne), les prix peuvent même paraître attractifs en comparaison d’autres pays. Ben et Laeticia sont venus de Londres spécialement pour la soirée. « Quand on voit ce que peuvent coûter les gros concerts en Angleterre, on se dit qu’ici c’est vraiment très honnête », affirme le couple de cadres de banque.
-Robes à sequins
-A Lollapalooza, le style a son importance. Pendant le festival, l’hippodrome de Longchamp prend des airs de Coachella, le grand festival américain connu aussi pour les tenues de ses participants. Sous la réplique de la tour Eiffel qui fait face à la scène principale, Laurine et Ludivine n’ont rien laissé au hasard. « Vendredi, c’était thème vache pour nous et demain [dimanche] ce sera Bohème, glissent ces deux professeures des écoles, santiags aux pieds, vêtues de robes à sequins. Le festival, c’est vraiment le lieu où tu peux t’habiller comme tu le souhaites, sans te soucier du regard des gens. »
-Muriel, la cinquantaine, approuve également cette excentricité. « C’est vachement fun de voir le public se déguiser, s’enthousiasme-t-elle. L’ambiance du festival, ça permet vraiment de rassembler les gens. Je pense qu’on a tous besoin de s’amuser, de vivre ces moments de partage, surtout dans le contexte actuel qui n’est quand même pas évident. » Cette experte-comptable a fait le déplacement depuis Rouen, elle aussi pour voir David Guetta. Elle suit la star française des DJ depuis ses débuts, il y a maintenant trente ans.
-Laurine et Ludivine, au festival Lollapalooza, le 19 juillet 2025. CHA GONZALEZ POUR « LE MONDE »
-Pour elle comme pour les autres festivaliers, la performance des deux têtes d’affiche tient toutes ses promesses, une fois la nuit tombée. Macklemore offre un show à l’américaine sous une pluie aussi intense que soudaine. Maillot vintage de l’équipe de France sur le dos, le rappeur américain conclut son set par le hit Can’t Hold Us et laisse la place à David Guetta qui, pendant une heure et demie, déroule ses plus grands tubes. De Titanium à Memories en passant par Play Hard, il clôture la journée de samedi devant une foule plus que conquise, encore trempée par l’averse qui s’est abattue sur l’hippodrome.
-Max Blanc
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