Ci-dessous, les différences entre deux révisions de la page.
| Les deux révisions précédentes Révision précédente | |||
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elsenews:spot-2025:07:europe1 [26/12/2025/H15:43:23] 216.73.216.167 supprimée |
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| - | ====== À Europe 1, la rédaction web ne doit plus utiliser l’AFP, surnommée « l’Agence France Presse Palestine » ====== | ||
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| - | Sous la houlette de Vincent Bolloré, le média serre encore la vis : le service web est désormais privé de dépêches AFP et soumis à un contrôle étroit. Certains sujets sont proscrits. Les journalistes racontent un métier devenu impossible. | ||
| - | Paris, jeudi 3 juillet 2025 – Sonia (1) reçoit une notification sur le groupe WhatsApp du service web d’Europe 1. Une consigne claire et brutale : | ||
| - | « À partir de maintenant, nous ne reprenons plus de dépêches AFP [Agence France Presse]. On se concentre uniquement sur les sujets de l’antenne. » | ||
| - | Jusqu’ici, | ||
| - | À LIRE AUSSI : Le milliardaire l’appelle directement Louis de Raguenel, journaliste-communicant et maillon clé du système Bolloré | ||
| - | La liste des restrictions ne s’arrête pas là. Deux jours après la première annonce, les journalistes apprennent qu’à présent, chaque proposition devra coller à « la ligne » et répondre à une seule question : est-ce que ça passerait à l’antenne ? « Le service web n’a plus le droit d’écrire ses propres papiers, même à la rubrique culture ou people. C’est n’importe quoi ! », s’indigne Marie, qui a du mal à avaler ces arbitrages. Début juillet, elle se souvient qu’un article sur un couple star, l’actrice Lyna Khoudri et le footballeur Karim Benzema, a été supprimé presque aussitôt. Sonia confirme : | ||
| - | « Ce n’est ni la première, ni la dernière fois qu’un contenu est supprimé pour une raison obscure. Par exemple, on n’a jamais eu le droit d’évoquer l’affaire Betharram au web. Personne ne sait pourquoi. » | ||
| - | Désormais, Sonia choisit de faire profil bas dans une rédaction qui, elle le sent, glisse vers un « blog d’extrême droite ». | ||
| - | Validation obligatoire sur les sujets « régaliens » | ||
| - | Autre changement majeur, tous les titres du web concernant les sujets dits « régaliens » – Proche-Orient, | ||
| - | Depuis 2021, la station a basculé sous l’influence de Vincent Bolloré, via le groupe Lagardère. Racheté en 2023 par Vivendi, Lagardère a ensuite vu, en décembre 2024, sa participation transférée au Louis Hachette Group, également piloté par le milliardaire breton, extrêmement conservateur. Mais ce changement de structure n’a rien modifié sur le fond : la ligne reste la même, et l’emprise de la galaxie Bolloré, intacte. Dans les faits, la radio a connu une série de conflits sociaux et de départs, tandis que sa ligne éditoriale s’est clairement recentrée sur un ton plus clivant et sécuritaire. | ||
| - | À LIRE AUSSI : Chez Fayard, l’extrême droite a gagné entre les lignes | ||
| - | En quelques mois, Sonia et ses collègues ont connu ce qu’elle appelle pudiquement des « petites tempêtes », avec l’arrivée croissante de voix plus enclines à la polémique qu’à un journalisme rigoureux : Sonia Mabrouk, Pascal Praud… Jusqu’à Jean-Marc Morandini, condamné en mars 2025 à deux ans de prison avec sursis en appel pour corruption de mineurs. « On se disait que la ligne rouge allait bientôt être franchie », soutient Marie. « C’était cohérent qu’ils durcissent la ligne au web à un moment donné. » | ||
| - | « De journaliste à propagandiste » | ||
| - | Rose (1), partie fin juin 2024, ne supportait plus de devoir relayer en ligne les sorties de Cyril Hanouna, régulièrement épinglé par l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) et aujourd’hui aux commandes de « On marche sur la tête » sur Europe 1 : « Sa parole était souvent problématique, | ||
| - | « Peut-être, on ne sait pas. » | ||
| - | Pierre (1), pigiste depuis quelques mois, comptait parmi les rares défenseurs ardents de la station : « Je me battais pour dire qu’Europe 1 faisait son boulot de journalisme en dehors des chroniques. Oui, c’est une chaîne orientée et elle a sa ligne éditoriale, | ||
| - | « J’ai l’impression qu’on m’a planté un couteau dans le dos. » | ||
| - | Le risque d’« une nouvelle saignée » | ||
| - | Mais ces décisions s’inscrivent dans un contexte plus large, d’après Pierre : celui de la « semaine des annonceurs », organisée fin juin à Europe 1. « Pendant cette période, des groupes [de communication] comme Publicis écoutent particulièrement l’antenne et scrutent le web », explique-t-il. « Les contrats publicitaires peuvent se négocier sur ce qui est diffusé. J’ai eu l’impression qu’on nous demandait de durcir la ligne éditoriale afin de rassurer ou séduire certains annonceurs. » « Tout ce qu’on sait, c’est que les ordres viennent d’en haut », glisse Sonia. De son côté, la direction d’Europe 1 n’a pas répondu aux sollicitations de StreetPress. | ||
| - | Au-delà de la question éthique, Pierre dénonce l’absurdité logistique de ces règles, surtout le week-end : « Ceux qui arrivent à 7h pour la reprise d’antenne doivent attendre la validation des titres par les chefs. Les premières confirmations tombent à 9h30. Pendant près de trois heures, on ne publie rien. Super, quand on est un site d’info ! » Pour l’instant, | ||
| - | (1) Tous les prénoms ont été modifiés. | ||
| - | (2) Contactés, ces deux dirigeants n’ont pas répondu à StreetPress. | ||
| - | Faf, la Newsletter | ||
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| - | NE MANQUEZ RIEN DE STREETPRESS, | ||
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