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-====== Le Monde – Comment la Chine a délocalisé ses mines les plus sales vers la Birmanie en guerre ====== 
- https://www.lemonde.fr/economie/article/2025/07/23/comment-la-chine-a-delocalise-ses-mines-les-plus-sales-vers-la-birmanie-en-guerre_6623129_3234.html 
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-https://www.lemonde.fr/economie/article/2025/07/23/comment-la-chine-a-delocalise-ses-mines-les-plus-sales-vers-la-birmanie-en-guerre_6623129_3234.html 
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-GLOBAL WITNESS 
-Comment la Chine a délocalisé ses mines les plus sales vers la Birmanie en guerre 
-Par Harold Thibault (Ganzhou [Chine], envoyé spécial) 
-Par Harold Thibault (Ganzhou [Chine], envoyé spécial) 
-Par Harold Thibault (Ganzhou [Chine], envoyé spécial) 
-Aujourd’hui à 05h15, modifié à 18h08 
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-REPORTAGE Les terres rares, indispensables à de nombreuses industries, sont l’un des sujets de tension entre Pékin et l’Union européenne, qui tiennent un sommet jeudi 24 juillet. Pendant des décennies, leur extraction a pollué les sols du Jiangxi, dans le sud du pays. Désormais, la Chine exploite les mines de Birmanie. 
-Lecture 6 min Read in English 
-Connectés à des générateurs de pression, les longs tuyaux pénètrent dans la terre comme des perfusions. De l’eau coule dans un grand bassin rectangulaire. Elle y est mélangée à un acide en poudre livré par gros sacs industriels blancs entreposés sous un abri, puis la solution est injectée dans le sol par le maillage de tubes gris, blancs et bleus qui quadrillent ce versant déboisé de la colline. 
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-La terre se dissout sous l’effet de l’acide avant d’être récupérée dans des bassins métalliques surveillés de près, en cette chaude journée d’été, par une poignée d’employés. Ici sont extraits les métaux indispensables à la plupart des voitures, smartphones ou systèmes de guidage des missiles : les terres rares. Celles que Pékin utilise désormais comme un levier dans le grand jeu des relations commerciales, et qui sont au cœur d’un sommet qui s’annonce tendu entre la Chine et l’Union européenne, jeudi 24 juillet. 
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-Le Jiangxi, une province rurale du sud de la Chine, est le centre de la production mondiale d’une partie de ces métaux, les terres rares dites « lourdes » en raison de leur masse atomique. Ce sont ces sept éléments, tels que le terbium et le dysprosium, dont Pékin a fortement restreint les exportations depuis avril au point que des chaînes d’assemblage de Suzuki au Japon, de Ford aux Etats-Unis et de certains équipementiers européens ont été mises à l’arrêt. 
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-Transférées des mines vers une grande ville de la région, Ganzhou, les terres rares sont raffinées, puis, mélangées à d’autres métaux, transformées, entre autres, en aimants dont les propriétés magnétiques sont inégalées. La Chine dispose aujourd’hui d’un quasi-monopole sur le raffinage et la transformation en aimants : elle domine 90 % de leur marché mondial. 
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-Lire aussi 
-Un accord aux détails incertains sur les terres rares entre la Chine et les Etats-Unis 
-La demande ne cesse d’augmenter et, pourtant, dans le Jiangxi, le nombre de mines a considérablement baissé. Et pour cause : ces dernières années, la Chine a pris conscience du coût environnemental de cette activité, comme avant elle, la plupart des pays occidentaux, qui, dès les années 1980, ont délocalisé cette industrie jugée trop polluante vers des régions aux contraintes réglementaires et aux coûts de production moindres – notamment vers la Chine, dont ils sont devenus dépendants. Les habitants du sud du Jiangxi, eux, en ont payé le prix fort. 
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-Un bassin de séparation de terres rares à l’acide au pied d’une mine de terres rares, dans le canton de Dingnan, proche de la ville de Ganzhou, dans la province du Jiangxi, en Chine, le 24 juin 2025. HAROLD THIBAULT/« LE MONDE  » 
-« Les poissons avaient disparu de la rivière. La production agricole aussi était devenue trop chargée en éléments toxiques. Alors qu’avant, chaque famille avait son propre puits, on ne peut plus utiliser l’eau des nappes », déplore M. Zhen, 43 ans, un artisan de la région, dans son atelier de cadres de fenêtre et portes en métal. La terre et les rivières sont contaminées au sulfate d’ammonium, nécessaire pour l’extraction des terres rares, aux métaux lourds ainsi qu’à des éléments radioactifs tels que le thorium, que l’on retrouve dans les sols retournés. 
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-Activité délocalisée 
-Face à ce désastre, le gouvernement central a lancé, à partir de 2011, une importante campagne de fermeture des petites mines privées. Le Jiangxi en comptait des centaines, tenues par des hommes d’affaires locaux qui n’avaient que faire de l’inquiétude des paysans. Pékin avait dû recourir à des photos satellite et survols par hélicoptère afin d’identifier toutes les mines illégales. Encore aujourd’hui, la police de Ganzhou publie parfois sur les réseaux sociaux les récits de condamnation à de la prison ferme de ceux qui sont tentés d’ouvrir des mines dans des coins reculés. 
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-Des sacs d’acide entreposés à l’entrée d’une mine de terres rares, dans le canton de Dingnan, proche de la ville de Ganzhou, dans la province du Jiangxi, en Chine, le 24 juin 2025. HAROLD THIBAULT/« LE MONDE  » 
-En 2019, le président chinois, Xi Jinping, est venu en personne constater les avancées. Des arbres ont été replantés sur des pans de colline jusqu’alors pollués et sujets aux glissements de terrain, des orangers poussent sur d’anciens bassins de décantation. Des piscines toxiques ont simplement été bâchées devant le coût de la dépollution. « Les anciens employés des mines, les femmes du village : tout le monde a été mobilisé pour replanter et ça a repoussé », raconte M. Zhen. 
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-La Chine a également compris que la valeur ajoutée se situe plus loin dans la filière, à l’étape du raffinage et de la transformation des terres rares en ces aimants si demandés. Elle a donc décidé de ne garder que quelques mines d’importance, tenues par de grands groupes étatiques. Ils permettent à l’Etat d’assurer son emprise et son contrôle, tirant les leçons du passé. En 2010, lorsque Pékin avait pour la première fois voulu utiliser les terres rares comme arme politique contre le Japon, le gouvernement avait en effet déploré que les petites mines continuent d’exporter au mépris de ses injonctions. 
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-Lire aussi 
-L’extraction de terres rares en Birmanie, un « exemple extrême de destruction généralisée » 
-Désormais, tout est bien plus strict. Dès que notre véhicule est passé devant une mine appartenant à China Rare Earth Group, géant étatique créé en 2021 pour chapeauter le secteur, il a ainsi été pris en filature par un 4 × 4 gris. Les temps sont sensibles. 
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-Face à la demande toujours plus forte, les petites mines privées les plus sales et opérant hors de tout contrôle n’ont pas pour autant disparu. L’activité s’est délocalisée. Ceux qui, dans le Jiangxi, savaient exploiter ces petites mines, se sont déplacés. Ils sont partis à 1 700 kilomètres de là, dans le nord-est de la Birmanie en guerre, le long de la frontière chinoise. Là-bas prospèrent les rébellions armées prêtes à abriter et protéger toutes sortes d’activités ailleurs intolérables, en échange du versement d’une rente. 
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-Un bassin de séparation de terres rares au pied d’une mine, dans le canton de Dingnan, proche de la ville de Ganzhou, dans la province du Jiangxi, le 24 juin 2025. HAROLD THIBAULT/« LE MONDE  » 
-Avec eux, l’extraction sauvage des terres rares a rejoint une litanie d’activités sales menées à l’abri des regards dans des zones sous contrôle de guérillas locales, de la production de drogues aux centres d’arnaques en ligne en passant par le trafic de teck et de jade. « Autour de chez moi, les patrons de mines sont partis là-bas et ils ont pris leurs travailleurs avec eux. Leurs employés peuvent gagner 10 000 yuans par mois [1 200 euros] en Birmanie, alors qu’ici les salaires sont faibles, 6 000 yuans [700 euros] par mois maximum », confie M. Sun, un habitant du village de Shawozi, en pantalon de treillis et torse nu en cette chaude journée estivale. Ils font également appelle à de la main-d’œuvre birmane, mais, expertise et langue obligent, ils privilégient les travailleurs chinois. 
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-Les mêmes bassins ronds, avec leur eau tournant au turquoise ou au vert émeraude sous l’effet des produits chimiques, ont commencé à apparaître d’abord dans l’Etat Kachin. « Ça a commencé il y a quatre ou cinq ans, beaucoup de mines ont été ouvertes par des hommes d’affaires chinois nouvellement arrivés ici. Les camions avec les terres rares partent ensuite directement en Chine. L’extraction a aggravé la déforestation, et l’eau est fortement polluée par les produits chimiques qu’ils utilisent. Beaucoup d’habitants ont essayé de se plaindre », témoigne, sous le couvert de l’anonymat, un résident d’ethnie kachin de cette région birmane, joint par téléphone. 
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-Complexe géopolitique 
-La Chine traite et transforme l’essentiel des terres rares lourdes pour le marché mondial, mais elle en importe désormais la majeure partie, principalement de Birmanie. Selon les estimations de Thomas Kruemmer, auteur de la newsletter « The Rare Earths Observer », qui se fonde sur les chiffres des douanes, 70 % du terbium et du dysprosium traité par la Chine est importé, dont 50 % de Birmanie. Ce déplacement place l’approvisionnement mondial en terres rares dans la complexe géopolitique des guérillas birmanes. 
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-Des travailleurs dans une mine de terres rares dans le nord de la Birmanie, près de la frontière chinoise, début 2022. GLOBAL WITNESS 
-La première zone où sont apparues les mines était tenue alors par le chef d’une milice alliée à l’armée birmane, l’octogénaire Zakhung Ting Ying, qui auparavant a fait fortune dans la culture du pavot et le trafic d’héroïne. Mais au fil des avancées des groupes opposés à la junte, le fief de ce chef de guerre a été pris, fin 2024, par une guérilla agissant de longue date, mais qui a gagné du terrain, l’Armée de l’indépendance kachin. 
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-Pékin ne veut pas dépendre de ce groupe qui a étendu son territoire et héberge des militants prodémocratie ayant pris les armes en réaction au coup d’Etat militaire birman de 2021. La production s’est donc déplacée vers le sud, elle prospère désormais dans l’Etat Shan. Sur les réseaux sociaux chinois tels que Little Red Book et Douyin, version chinoise de TikTok, il n’est pas difficile de trouver des images de la vie des Chinois partis sur place. Ils se filment devant les grands bassins de séparation en plaisantant un singe à l’épaule. Les mêmes piscines rondes sont apparues dans les zones sous contrôle de la milice sinophone des Was, qui compte une trentaine de milliers d’hommes, achète ses armes auprès de la Chine et a longtemps prospéré grâce au trafic de métamphétamines et d’héroïne. 
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-Lire aussi 
-Terres rares : la guerre chinoise des aimants menace l’industrie mondiale 
-Sans encadrement ni régulation, la pollution y est au moins aussi grave qu’elle était dans le Jiangxi. L’ONG Global Witness a pointé, dès 2022, l’impact sur la santé des cours d’eau, des terres, des habitants et des travailleurs des terres rares birmans. Les témoignages sont rares depuis les zones du nord et de l’est de la Birmanie en guerre, mais les polluants dérivent ensuite dans la rivière Kok, dans le nord de la Thaïlande, laquelle a commencé à tourner à l’orange à l’automne 2024. Sa contamination inquiète les populations locales. A leur tour, elles ne peuvent plus utiliser l’eau de cet affluent du fleuve Mékong après avoir constaté que les poissons étaient affectés. 
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-Les industriels occidentaux de l’automobile, des smartphones ou de la défense, eux, faute d’autre solution, ne se posent guère de questions sur la provenance des matériaux. Indispensables aux aimants, ceux-ci viennent d’un pays en guerre, où les conditions de production sont désastreuses, et les violations des droits humains quotidiennes. 
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-Harold Thibault (Ganzhou [Chine], envoyé spécial) 
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