« À Paris, on est passés du partage à la prédation »
Cette étude décrit une forte croissance dans la capitale de 2015 à 2017, une chute pendant la crise sanitaire, et à nouveau une augmentation depuis 2023, en particulier dans deux quartiers, Montmartre et le Marais.
Ian Brossat, sénateur (PCF) de Paris, ex-adjoint d’Anne Hidalgo au logement
AFP
Le sénateur communiste Ian Brossat, conseiller municipal et ex-adjoint au logement, de 2014 à 2023, explique : « Il y a deux cas de figure. D’une part, des propriétaires d’appartements qui louent, occasionnellement, quand ils partent en vacances, leur logement, pour gagner un peu d’argent : rien à dire sur ce point. Mais on a constaté aussi de nombreux abus ou détournements, des propriétaires qui louent des appartements où ils n’habitent pas, pour en faire un business à part entière. On est passé du partage à la prédation. »
Marché locatif très tendu
La lame de fond Airbnb permet aux touristes de voyager moins cher, d’éviter des nuitées à l’hôtel (coût moyen l’an dernier à Paris : 190 euros), et aux propriétaires de percevoir un complément de revenu bienvenu dans une villeplugin-autotooltip__blue plugin-autotooltip_bigWikikPedia
WikikPedia où la vie quotidienne est chère. Mais elle change les quartiers, cafés et restaurants se multipliant au détriment des commerces de proximité, et capte une grande partie des logements qui seraient disponibles à la location de longue durée. « Le marché locatif à Paris est déjà très tendu, et faute de foncier, la possibilité de construire du logement neuf très réduite : il faut absolument protéger la location traditionnelle », note Ian Brossat.
La mairie a mis en place plusieurs outils pour contenir la vague. Tout loueur doit, comme dans d’autres métropoles, s’enregistrer en ligne. La location d’un logement qui n’est pas l’habitation principale est illégale, sauf s’il s’agit d’anciens bureaux et si une autorisation de changement d’usage a été accordée.
La Ville a interdit, par arrêté, les boîtes à clé, ces boîtiers avec code et cadenas que des propriétaires laissent sur des poteaux, des grilles, pour fournir les clés sans avoir à se déplacer. « La preuve qu’on est loin de l’esprit Airbnb des origines, qui reposait sur la rencontre et l’échange humain », remarque Ian Brossat.
Surtout, le nombre de nuitées de location par an a été limité, depuis janvier, à 90. La mairie de Paris s’est tout de suite saisie de cette possibilité offerte par la loi portée par Annaïg Le Meur (Ensemble pour la République) et Iñaki Echaniz, député socialiste des Pyrénées-Atlantiques, adoptée en novembre 2024.
Ce texte augmente aussi le montant maximal des amendes, de 50 000 à 100 000 euros, pour les locations irrégulières. « Une très bonne loi, souligne Ian Brossat. Au départ, c’était un combat parisien, mais aujourd’hui beaucoup de collectivités sont confrontées à ces difficultés, si bien que c’est devenu un sujet national et transpartisan. »
https://www.sudouest.fr/societe/logement/logements-meubles-touristiques-a-paris-on-est-passes-du-partage-a-la-predation-25212945.php
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