Qui sera le prochain pape ? La question affole les sites de paris en ligne, dont la plateforme leader, Polymarket - qui en a fait un business aussi cynique que lucratif.
Les utilisateurs de Polymarket avaient parié sur la date de sa mort. Depuis lundi, plus de 5 millions de dollars ont été misés pour deviner le nom de son successeur. En ce moment, le cardinal italien Pietro Parolin a la cote. Le principe est simple : permettre à tout le monde de parier sur n'importe quoi. Le prochain pape donc. Ou, par exemple, le divorce de Barack et Michelle Obama dans l'année. Avec Polymarket, le monde devient un gigantesque terrain de jeu d'argent… enfin de cryptomonnaies. C'est ce qu'on mise sur la plateforme.
Polymarket existe depuis cinq ans déjà
Elle est surtout devenue célèbre en novembre, pour avoir vu juste sur le résultat des élections américaines : une victoire de Donald Trump face à Kamala Harris. Si bien qu'Elon Musk et Donald Trump l'ont décrite comme “plus fiable que les sondages”. Après tout, ses plus de 200 000 parieurs actifs misent leurs économies sur la probabilité que quelque chose ait lieu.
Mais ce n'est pas qu'une plateforme de jeu d'argent
Derrière, il se cache une idéologie plus profonde : celle qui voudrait que la vérité vienne du consommateur et de son porte-monnaie. C'est ce que certains appellent le “fondamentalisme du marché”, une sorte de libéralisme poussé à l'extrême. Ce n'est pas pour rien que Polymarket compte parmi ses parrains le libertarien Peter Thiel, co-fondateur de PayPal. Ou que Shayne Coplan, son créateur, est adoubé par le trumpisme.
Cette proximité gêne aux États-Unis. Pendant la campagne présidentielle, quand ses projections ont été reprises dans les médias comme celles des instituts de sondage, beaucoup y ont vu un risque de manipulation. La communauté des cryptomonnaies, les comptes qui spéculent, étant souvent pro-Trump.
Des paris pourtant illégaux
C'est paradoxal, mais Polymarket ne peut en théorie pas être utilisée aux États-Unis. La plateforme est d'ailleurs domiciliée à l'étranger. Depuis novembre, Polymarket a été bloquée à Singapour, en Thaïlande, en Belgique… et en France, où les autorités la considèrent comme une offre illégale des jeux d'argent. Mais dans tous ces pays, l'interdiction reste facilement contournable, grâce à des VPN par exemple. Pas de quoi arrêter les utilisateurs… On peut le parier.
https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-eco-avec/l-eco-avec-du-jeudi-24-avril-2025-1430550
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