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La vraie raison de la rupture entre Elon Musk et Donald Trump

On se doutait que la relation excessivement médiatisée entre le président et l’homme le plus riche du monde était temporaire. Derrière l’implosion de leur entente, il y a la réalité de leur divergence dans la conception du pouvoir.
Par Michel Colomès

Modifié le 10/06/2025 à 13:56

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7 min

L'œil au beurre noir d'Elon Musk, vendredi 30 mai, jour de son « pot de départ » dans le Bureau ovale, au cours duquel Donald Trump, bon prince, l'avait remercié de son action, était donc prémonitoire. Il était dû, avait expliqué l'intéressé, à un geste un peu vif de son fils de 5 ans… Pourtant, à peine une semaine plus tard, ce sont deux boxeurs acharnés qui ont échangé les coups les plus durs et parfois les plus bas sur la scène médiatique et politique.
Mission ratée contre « l'État profond »
Le patron de Tesla et de SpaceX n'a, en effet, pas vraiment attendu, après son départ de la Maison-Blanche, pour lancer une attaque d'une violence inouïe contre Trump et le budget qu'il essaie de faire voter par le Sénat, en le qualifiant « d'abomination dégoûtante ». Dans sa brutalité éclatait ainsi la révélation d'un différend entre les deux hommes qui s'était brusquement alourdi de récriminations réciproques en quelques semaines.

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Il y a d'abord eu la déception des piètres résultats de la mission confiée à Elon Musk. Celle de faire des coupes budgétaires massives dans « l'État profond ». Ce qui convenait parfaitement au libertarien qu'il est, hostile à tout pouvoir central. Optimiste ou inconscient de la tâche, le milliardaire qui envisageait de supprimer la plupart des agences gouvernementales avait promis 2 000 milliards de dollars d'économies. Un chiffre prudemment ramené par lui à 1 000 milliards, fin janvier. Il a quitté la direction du Doge (Department of Government Efficiency), fin mai, après quatre mois de polémiques avec plusieurs membres du cabinet de la Maison-Blanche, dont celui qui en est un peu le DRH, Steve Gore, et en se plaignant de ne pas avoir eu les mains libres.

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Ce qui ne l'avait pourtant pas empêché de licencier des centaines de milliers de fonctionnaires en désorganisant des administrations essentielles, et cela pour un bilan de seulement 175 millions de dollars économisés. « Tu es un imposteur », lui aurait crié le secrétaire au Trésor Scott Bessent à la sortie d'une réunion de cabinet. Ils avaient même commencé à en venir aux mains. « Les garçons restent des garçons », aurait commenté un Trump paternel à la suite de cet échec et de cette algarade.
Le coup de trop pour Musk
Pourtant, le président aurait, dit-on, infiniment moins apprécié d'apprendre, pendant son voyage dans le Golfe, que Musk avait tenté de bloquer un accord pour un projet dans l'intelligence artificielle entre les Émirats arabes unis et Sam Altman, patron d'open AI. Comme celui-ci est le principal concurrent de Musk dans l'IA, on peut imaginer que Musk abusait de sa proximité avec le président pour faire capoter le projet.

Aussi, même si, lui non plus n'est pas irréprochable de soupçons de conflits d'intérêts, Donald Trump a fini par faire comprendre à Musk, il y a quelques jours, qu'il n'avait pas carte blanche pour tout. Et notamment pas pour les nominations de responsables d'agences fédérales qui favoriseraient trop ouvertement ses affaires. Ce qui est pourtant dans la logique d'un homme pour qui l'État doit être au service des entreprises. Ainsi, Jared Isaacman, un entrepreneur de l'aéronautique, que celui-ci souhaitait voir nommé à la tête de la Nasa parce que c'était un de ses hommes liges, a-t-il été retoqué par Trump au bénéfice du numéro deux de l'agence spatiale. Celle-ci, compte tenu des ennuis techniques de Boeing, a, en effet, aujourd'hui un seul réel partenaire : Space X, l'entreprise de Musk, sur laquelle elle est obligée de compter pour son programme de mission vers la Lune, vers Mars et pour le mirobolant « dôme d'or », avec lequel Trump voudrait qu'il protège l'Amérique de toute attaque de missiles.

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Quelques semaines plus tôt, le 2 avril, quand le président avait décrété des droits de douane confiscatoires, Elon Musk, pour qui ces mesures protectionnistes allaient à l'encontre du libre-échange pur et dur, dont il pensait, en le rejoignant, que Trump allait le favoriser, avait écrit un message rageur sur X. Il n'avait pas attaqué directement le président, mais avait qualifié « d'imbécile » Peter Navarro, l'organisateur de cette campagne.
Enfin, la semaine dernière, c'est le « grand et beau budget », comme l'a baptisé Trump, qui a fait perdre toute prudence à Elon Musk. Car outre le creusement de la dette de 37 000 milliards de dollars, il portait un nouveau coup à l'ancien protégé du président en supprimant toutes les aides accordées aux voitures électriques. Ce qui avait quelque raison d'exaspérer le fondateur de Tesla, qui, depuis sa création, a reçu directement ou indirectement 38 milliards de dollars du gouvernement, dont 595 millions rien que pour les quatre premiers mois de 2025.

« L'État, c'est lui »
Dès mardi dernier, Musk avait attaqué les membres de la Chambre qui venaient d'adopter le texte de justesse : « Honte à ceux qui ont voté et qui savent qu'ils ont tort », avait-il écrit sur X. Et comme la réaction du président était étonnamment modérée, Musk avait continué en traitant les parlementaires de « porcs ». Jusqu'à ce que Trump le traite à son tour de fou et menace de lui retirer toutes les subventions fédérales à ses entreprises. Ce à quoi Musk a menacé de dégainer son arme nucléaire en laissant entendre, sans aucune preuve, que Trump était impliqué dans les scandales sexuels de l'affaire Epstein et qu'il fallait monter une procédure d'impeachment contre lui. Avec un nouveau parti qu'il se chargeait de financer.

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Derrière les invectives, les insultes et la violence, ce qui éclate au grand jour est l'impossibilité qu'un président populiste, comme l'est Trump, qui considère le gouvernement comme sa chose, grâce à l'appui du peuple Maga, puisse supporter longtemps un milliardaire libertarien qui se prenait pour un président bis. Si Elon Musk avait soutenu et financé la campagne de Trump, c'est parce qu'il espérait que sa détestation du Tout-Washington l'amènerait à mettre sur pied un État réduit à sa portion congrue : sécurité, justice, défense. Un pouvoir central qui surtout laisserait les agents économiques, comme lui, faire des affaires sans entraves, ni frontières ni droits de douane.
La leçon que lui et ses amis milliardaires de la Silicone Valley qui s'étaient empressés de rejoindre Trump doivent retenir de cet épisode : pour faire de bonnes affaires, il faudra accepter de passer sous les fourches caudines du maître de la Maison-Blanche. Il pense, en effet, que « l'État, c'est lui ».

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