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Jirian, le mégaprojet qui illustre les dérives de l’économie égyptienne [ElseNews]

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Jirian, le mégaprojet qui illustre les dérives de l’économie égyptienne

C’est en grande pompe que le Premier ministre égyptien, Moustafa Madbouli, a annoncé le 1er juin la construction d’une villeplugin-autotooltip__blue plugin-autotooltip_bigWikikPedia

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nouvelle, appelée “Jirian” (“flux” ou “cours d’eau”, en arabe), rapportait alors le quotidien local Al-Masri Al-Youm. Elle sera située à environ 42 kilomètres à l’ouest du Caire, dans le désert, près des pyramides de Gizeh, et devra à terme compter jusqu’à “3 millions de familles”, indique le journal égyptien Al-Ahram.
Sa construction s’inscrit dans le développement du projet baptisé “Nouveau Delta du Nil”, lancé en 2021. Celui-ci doit permettre de transformer 1 million d’hectares de désert en terres arables grâce à un canal qui drainera 7 % des eaux du Nil. Notons qu’il s’agit de la continuation d’autres plans plus anciens destinés à conquérir le désert égyptien et à réduire la pression démographique sur la vallée du Nil.
Le canal demeure la pierre angulaire du projet. Dans un des secteurs, “100 % des villas donneront sur l’eau”, s’extasie encore Al-Masri Al-Youm. Selon les images de synthèse diffusées par les promoteurs et relayées par la chaîne Channel1, on y trouvera en effet de vastes zones de villas ainsi que des gratte-ciel, le tout rappelant l’esthétique de Dubaï.
Trois des zones à aménager s’appelleront Palm Hills, Mountain View et Nations of Sky. Ces noms anglo-saxons en disent long sur le public ciblé, à savoir l’élite aisée et anglophone du pays. Les prix des logements “iront jusqu’à 175 millions de livres égyptiennes [plus de 3 millions d’euros]”, s’émerveille le quotidien Egypt Telegraph.
“Désastreux pour l’économie”
Pourtant, Arabi21 note que cette emphase sur l’immobilier de luxe ne correspond en rien aux besoins d’une population paupérisée par des années de crise économique et par l’inflation. Surtout, le site qatari décrit un montage financier pour le moins douteux : le Premier ministre égyptien a affirmé que Jirian était “le fruit de l’appel du président, Abdel Fattah Al-Sissi, au secteur privé”. En réalité, la part du lion reviendra à Future of Egypt, une “entité de l’armée de l’air”, qui sera également chargé de la “supervision de l’ensemble” du projet.
Les mégaprojets sont l’illustration d’un “modèle [politique] qui requiert des injections massives de capitaux” à intervalles réguliers, dénonce l’économiste égyptien en exil Maged Mandour sur le site Arab Digest. Ils se sont révélés “désastreux pour l’économie”, mais constituent un rouage indispensable du régime, puisqu’ils permettent d’arroser les militaires, reconvertis en entrepreneurs des grands travaux, et de “transférer les richesses de catégories pauvres et des classes moyennes vers les élites de l’armée”.
Cela peut fonctionner tant que de “généreux alliés acceptent de soutenir le régime”, ajoute le chercheur. Et pour l’instant, des bailleurs internationaux “continuent de déverser des milliards de dollars” dans ce but, indique pour sa part Foreign Policy. Le magazine américain rappelle les apports du Fonds monétaire international (8 milliards de dollars), de l’Arabie saoudite, des Émirats arabes unis, de l’Union européenne (4,6 milliards) ainsi que de la Chine.
Malgré ce soutien, “la dette extérieure égyptienne est passée de 37 milliards de dollars en 2010 à 155 milliards [135 milliards d’euros] en septembre dernier”, s’alarme le magazine. Les nombreux mégaprojets en sont largement responsables : par exemple, le chantier de la nouvelle capitale administrative doit à lui seul engloutir quelque 59 milliards de dollars (51 milliards d’euros).
Les autorités “espèrent que ces projets vont stimuler le développement à long terme”, concède Foreign Policy, mais d’autres les critiquent en disant qu’ils “sont juste une autre manière pour le régime d’assurer sa mainmise sur le pays”.
Bien que l’économie égyptienne ait retrouvé quelques couleurs, avec une croissance de 4,3 % fin 2024, “beaucoup d’analystes alertent sur le fait que l’échec d’Abdel Fattah Al-Sissi à infléchir les dépenses pour des projets vaniteux pourrait nuire aux perspectives économiques du pays”.
https://www.courrierinternational.com/article/urbanisme-jirian-le-megaprojet-qui-illustre-les-derives-de-l-economie-egyptienne_231867?utm_source=newsshowcase&utm_medium=gnews&utm_campaign=CDAQmIK5nf6-zLMoGLOcgPeE8uDAiQEqKggAIhASnhroOIWdSVrd_T2wOVBgKhQICiIQEp4a6DiFnUla3f09sDlQYA&utm_content=related

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