Utilisateur non connecté
Valorisée à 1,5 milliard de dollars, cette «fausse IA» cachait 700 personnes qui codaient en temps réel en Inde [ElseNews]

Outils pour utilisateurs

Outils du site


elsenews:spot-2025:06:ai-washing

Valorisée à 1,5 milliard de dollars, cette «fausse IA» cachait 700 personnes qui codaient en temps réel en Inde

https://www.cnews.fr/monde/2025-06-04/valorisee-15-milliard-de-dollars-cette-fausse-ia-cachait-700-personnes-qui

Alors que de nombreuses entreprises ont recours à l'intelligence artificielle pour réduire les coûts humains, la start-up britannique Builder.ai a pris le chemin inverse, en dissimulant le travail de centaines de personnes derrière une plate-forme prétendument révolutionnaire.

L'arnaque d'un géant de la technologie. Autrefois valorisée à 1,5 milliard de dollars, l'Intelligence Artificielle de la start-up britannique Builder.ai reposait en réalité sur le travail de 700 ingénieurs basés en Inde, qui codaient en temps réel depuis près de huit ans.

Le fondateur Sachin Dev Duggal, qui a obtenu plus de 480 millions de dollars de financement auprès d'investisseurs tels que Microsoft et le Qatar Investment Authority, promettait de rendre la création d’applications «aussi simple que de commander une pizza». Son assistant virtuel, baptisé «Natasha», était présenté comme une intelligence artificielle capable de concevoir des applications personnalisées avec un minimum de codage.

Cependant, la réalité était toute autre. D’après plusieurs rapports, la technologie de Builder.ai reposait essentiellement sur le travail de 700 développeurs humains en Inde, qui rédigeaient manuellement le code en fonction des demandes des clients. Pendant ce temps, l'entreprise présentait ces résultats comme étant générés par son IA avancée.

Tout a basculé lorsque le fonds Viola Credit a récupéré 37 millions de dollars des comptes de l'entreprise, sur son investissement initial de 50 millions, après avoir découvert que les projections de revenus 2024 avaient été gonflées de 300 %. La start-up avait annoncé 220 millions de dollars de revenus prévisionnels, alors qu’un audit indépendant a révélé que le chiffre réel ne dépassait pas 50 millions.

Plusieurs enquêtes en cours
Les cinq millions de dollars restants en liquidités ont été gelés en raison de restrictions sur les transferts de fonds, empêchant ainsi le versement des salaires. Face à la situation, Manpreet Ratia, nommé président en février après la démission de son prédécesseur, a décidé de déposer le bilan le mois dernier. Dans un message partagé sur LinkedIn, il a reconnu que «les décisions passées ont mené à une impasse irréversible», tout en assurant coopérer avec les autorités.

Builder.ai est actuellement en procédure d’insolvabilité au Royaume-Uni, où un administrateur judiciaire a été désigné pour évaluer les possibilités de recouvrement, tandis que les procureurs américains à New York ont depuis exigé les états financiers de la société et la liste de ses clients dans le cadre d'une enquête fédérale.

Parallèlement, le fondateur Sachin Dev Duggal, qui avait conservé un siège au conseil d’administration, est visé par une enquête pour blanchiment d’argent en Inde en lien avec le groupe Videocon.

Un phénomène répandu
L'entreprise doit aujourd’hui 85 millions de dollars à Amazon et 30 millions à Microsoft pour des services informatiques. Près de 1.000 employés ont été licenciés, et la plate-forme «Natasha» a été abandonnée. Le site internet de l’entreprise est désormais hors ligne.

Lors d'une enquête du Wall Street Journal en 2019, d'anciens et actuels employés avaient signalé que les calculs de prix et de planification reposaient partiellement sur des logiciels classiques, tandis que la majorité des tâches était réalisée manuellement par le personnel. Selon eux, les dirigeants en étaient conscients, mais fermaient volontairement les yeux. En outre, de nombreux témoignages dénonçaient des salaires très bas, surtout pour les équipes indiennes qui réalisaient l'essentiel du travail.

Sur le même sujet
«Même Google est inquiet de l'avancée de ChatGPT, l'intelligence artificielle est un enjeu majeur de positionnement géopolitique», alerte cet avocat spécialiste
Lire
Ce scandale s’inscrit dans une tendance appelée «AI washing», où des entreprises attribuent à une intelligence artificielle un travail réalisé par un humain. Récemment, c'est le système «Just Walk Out» d’Amazon qui a été épinglé pour employer plus de 1.000 opérateurs humains en Inde. De même, certains services de comptabilité, prétendument automatisés, étaient en réalité gérés par des salariés philippins.

× iphelper toolbox

you see this when javscript or css is not working correct

Untested
IP Address:
First usable:
Subnet:
Last usable:
CIDR:
Amount of usable:
Network address:
Reverse address:
Broadcast address:

elsenews/spot-2025/06/ai-washing.txt · Dernière modification: 07/06/2025/H15:26:09 (modification externe)