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-====== Le Monde – Le harcèlement en pleine course, cauchemar des joggeuses : « Ça va du coup de klaxon aux insultes, en passant par les attouchements » ====== 
- https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2025/05/10/le-harcelement-de-run-cauchemar-des-joggeuses-ca-va-du-coup-de-klaxon-aux-insultes-en-passant-par-les-attouchements_6604607_4497916.html 
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-https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2025/05/10/le-harcelement-de-run-cauchemar-des-joggeuses-ca-va-du-coup-de-klaxon-aux-insultes-en-passant-par-les-attouchements_6604607_4497916.html 
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-JULIE CHARBONNIER POUR « LE MONDE » 
-Le harcèlement en pleine course, cauchemar des joggeuses : « Ça va du coup de klaxon aux insultes, en passant par les attouchements » 
-Par Hélène Brunet-Rivaillon 
-Par Hélène Brunet-Rivaillon 
-Par Hélène Brunet-Rivaillon 
-Aujourd’hui à 06h00, modifié à 18h35 
-Article réservé aux abonnés 
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-ENQUÊTE Excédées, voire traumatisées, par les violences sexistes et sexuelles qui entravent leurs sessions de course à pied, les runneuses sont contraintes d’élaborer des stratégies pour se réapproprier l’espace public tout en tentant d’assurer leur sécurité. 
-Lecture 8 min 
-Elle a tout remisé dans un petit placard niché sous l’escalier, dans le duplex familial, à Nogent-sur-Marne (Val-de-Marne). « Ce sont mes reliques », dit Lina (les personnes citées par un prénom ont requis l’anonymat), la voix chargée de regrets. Depuis deux ans et demi, le sac de sport contenant une paire de chaussures de running, une lampe frontale et une veste coupe-vent orange fluo est recouvert par un tapis de yoga et des élastiques de musculation, souvenir d’un passé révolu où la course à pied occupait une grande place. Pendant des mois, cette secrétaire médicale trentenaire s’était entraînée pour le Marathon de New York. Jusqu’au 13 juillet 2022. 
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-Ce jour-là, en fin d’après-midi, comme à son habitude, Lina foule les allées du bois de Vincennes en écoutant sa playlist électropop couler dans ses AirPod, le chronomètre lancé sur sa montre connectée. En arrivant du côté du lac Daumesnil, elle constate qu’il y a moins de monde que d’habitude. Les Franciliens ont déserté la région pour le pont du 14-Juillet. Au moins, pensait-elle, elle n’aura pas à éviter la trajectoire chaotique des jeunes enfants sur leurs draisiennes, ni à contourner les groupes de promeneurs étalés sur les chemins. 
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-C’est alors que deux jeunes hommes arrivent dans sa direction. « Ils avaient l’air tout ce qu’il y a de plus normal, se rappelle la Nogentaise. Ils ressemblaient à mes copains. » En la croisant, l’un des deux lui fait un croche-pied. Elle s’écroule dans les graviers et se blesse. L’autre lui tend alors la main pour l’aider à se relever, feignant la bienveillance. « Une fois debout, ils m’ont bloquée et ils ont exigé ce qu’ils ont appelé “des remerciements” », relate-t-elle. Un viol, selon l’article 222-22 du code pénal. Lina s’est rendue au commissariat, a vendu ses shorts et ses brassières de running sur Vinted, et a entamé un long parcours thérapeutique pour se reconstruire. 
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-En quelques années, la course à pied est devenue un sport de masse. Selon l’Observatoire du running 2024 de l’Union sport & cycle, 621 millions de personnes la pratiquent régulièrement dans le monde, dont 12,4 millions en France, soit près d’un Français sur cinq. Un engouement qui s’explique à la fois par l’accessibilité de la discipline, laquelle nécessite peu d’équipements, mais aussi par les vertus qu’on lui prête en matière d’évacuation du stress et d’élimination des calories. En France, elle attire presque autant d’hommes (51 %) que de femmes (49 %). Mais, comme dans bien des domaines, les deux sexes ne sont pas logés à la même enseigne. 
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-« Regards insistants, sifflements, attouchements » 
-Car courir, quand on est une femme, c’est aussi courir des risques pour sa vie : « Coup de couteau et viol : deux coureuses agressées dans la métropole bordelaise », titrait, par exemple, Le Figaro, en novembre 2024. Le 11 janvier, une quadragénaire frôlait la mort après avoir reçu six coups de couteau, alors qu’elle faisait son footing dans un parc du Gard. En février, les gendarmes de l’Orne lançaient un appel à témoin pour retrouver les auteurs de l’agression d’une joggeuse de 27 ans, rouée de coups en plein jour pour un téléphone portable, autour d’une base de loisirs, à Coulonges-sur-Sarthe (Orne). Autant de crimes qui effraient certaines adeptes de la course à pied et leurs proches. 
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-A Bordeaux, Noé, la petite trentaine, court régulièrement sur les quais de la Garonne. Elle assure ne pas penser « à tous ces trucs-là » quand elle s’élance au petit matin. Mais elle concède tout de même avoir du mal à trouver le sommeil certains soirs, en repensant à un féminicide non élucidé dont ses parents lui ont parlé quand elle était plus jeune, pour la mettre en garde. « C’est une histoire ancienne, l’assassinat d’une dame qui travaillait dans une agence bancaire et qui a été tuée pendant son footing le soir de la Fête de la musique », résume-t-elle. En 2008, Caroline Marcel n’avait plus donné signe de vie après être partie courir, le 21 juin au soir, avant que son corps ne soit retrouvé sur les bords du Loiret. Elle avait été étranglée. En France, au moins onze joggeuses ont trouvé la mort entre 2005 et 2017, des affaires souvent liées à des agressions sexuelles. 
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-Une membre du collectif Gofast avant le départ de la course en groupe, le 17 mars 2025, à Lyon. JULIE CHARBONNIER POUR « LE MONDE » 
-Lorsque l’on énumère ces meurtres, Noé marque une pause. Souffle. Fronce les sourcils. Et finit par lancer : « Même s’il m’arrive de stresser le soir en pensant à Caroline Marcel, je suis convaincue que ce qui pourrit surtout la vie des runneuses, bien plus que le risque d’être égorgées, ce sont les gros relous. » Les harceleurs, en d’autres termes. 
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-Et la Bordelaise de décrire la grande quantité de comportements sexistes répétés auxquels sont confrontées bon nombre de femmes dès les premières foulées. « Ça va du coup de klaxon aux insultes, en passant par les regards insistants, les sifflements et même les attouchements », liste Myriam, une athlète de 41 ans, d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône). 
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-Des attaques d’une brutalité inouïe 
-Le harcèlement en cours de run peut prendre des formes variées. « Il y a le piéton qui se met à sautiller à ta hauteur, le cycliste qui te colle, l’automobiliste qui ralentit et baisse sa vitre en faisant claquer sa langue, les mecs qui te reluquent de haut en bas et ceux qui te balancent des injonctions salaces en commentant ton physique ou ta poitrine qui ballotte », ajoute Laëtitia, une ancienne joggeuse de Brest désabusée par ces attitudes. « Et les filles en surpoids comme moi, abonde Wendy, qui arpente la capitale en courant depuis près d’un an. On doit supporter, en plus, des remarques grossophobes hyperviolentes, comme “tu prépares le marathon des pachydermes ?” » 
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-Des attaques verbales et physiques qui insécurisent, fatalement. « Le pire, poursuit Myriam, quand on essaie de parler de tout ça autour de nous, on nous soupçonne d’exagérer et d’avoir l’intention de faire peur aux filles qui auraient envie de courir. On nous reproche d’en décourager certaines. » 
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-Pourtant, ce harcèlement est bel et bien un fléau entravant la pratique féminine du running en ville, en forêt, sur les fronts de mer ou à travers champs, de jour comme de nuit. Dans une étude réalisée en 2023 dans neuf pays par l’équipementier sportif Adidas, 55 % des joggeuses interrogées déclaraient avoir reçu des commentaires sexistes, 53 % avoir été klaxonnées et 50 % suivies. 
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-« L’endroit où les femmes subissent le plus de violences, ce n’est pas la forêt, c’est le foyer » 
-Un climat anxiogène confirmé par une étude réalisée par l’Union sport & cycle et publiée en avril. Alors qu’elles sont censées se détendre, 15 % des coureuses se sentent en insécurité pendant leurs entraînements, un sentiment qui atteint 27 % chez les 18-24 ans. Et 56 % des coureuses ont dû affronter des situations problématiques lors de leurs sorties, la plupart du temps des remarques sexistes et des regards insistants. Parfois, la menace se fait plus pressante : 17 % des femmes interrogées disent avoir été suivies, 7 % ont eu à subir des gestes déplacées et 3 % des menaces ou des agressions. 
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-Les joggeuses du collectif Gofast se rassemblent chaque semaine pour courir en groupe. A Lyon, le 17 mars 2025. JULIE CHARBONNIER POUR « LE MONDE » 
-Nombreuses sont celles qui portent leur peur comme une blessure invisible. C’est le cas de Léa Rageaud, 29 ans, fondatrice du collectif Gofast, une communauté de femmes qui courent en groupe : « J’avais 19 ans, je vivais encore dans le centre-ville de Besançon, d’où je suis originaire. J’avais fini mon jogging et je bouclais les derniers mètres à pied, en plein centre. On m’a sifflée, je me suis retournée, c’était quelqu’un que je ne connaissais pas. Je me suis mise à courir, par réflexe. Je me suis faufilée sous un porche, et un couple qui rentrait m’a hébergée le temps que j’appelle un ami pour qu’il vienne me chercher. » 
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-« C’est de la ségrégation sexuée ! » 
-Face à cette pression plus ou moins insidieuse, de nombreuses femmes renoncent au plaisir de courir dans l’espace public et se tournent vers les tapis des salles de gym ou abandonnent complètement la discipline. 
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-Mathilde Castres, qui a créé l’association Sine Qua Non pour sensibiliser et lutter contre les agressions sexuelles et sexistes faites aux femmes, se souvient de ce qui a renforcé son engagement. « Un des tournants pour notre association a été le témoignage d’une femme qui nous a dit avoir arrêté le running après avoir été harcelée lors d’une sortie. Elle a eu tellement peur qu’elle n’a plus jamais recouru. Ce n’est pas possible que les femmes ne se sentent pas à leur place dans la rue au point de se détourner de cette pratique sportive. » Une étude, menée en 2016 par le magazine de running américain Runner’s World, révélait déjà que 27 % des femmes avaient cessé la course à pied en raison du harcèlement. 
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-Quand elles n’arrêtent pas totalement, nombreuses sont celles qui évitent certaines zones, comme si elles leur étaient interdites. « C’est injuste, s’insurge Laëtitia. C’est de la ségrégation sexuée ! » Ainsi, la pratique est vécue de manière totalement opposée selon que l’on est un homme ou une femme. « La différence entre les sexes est flagrante : quand tu demandes aux hommes ce qu’ils font avant d’aller courir, ils te disent : “Je prends ma montre, je lance mon programme de course et je m’éclate.” Alors que les femmes regardent avec angoisse le jour tomber, vérifient leur tenue, s’assurent que leur parcours est sécurisé, préviennent leur entourage… Autant d’injonctions qui font qu’elles n’appréhendent pas du tout la pratique de la même façon », confie Mathilde Castres. D’où le fait que de nombreuses femmes courent avec des écouteurs pour ne pas avoir à entendre les insultes. 
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-Cette discrimination se fait également sentir dans les réactions à l’égard des pratiquants en fonction de leur genre. Les coureuses assurent, notamment, que beaucoup de gens s’écartent spontanément pour laisser passer les coureurs sur les trottoirs, et que ce n’est pas le cas lorsqu’une femme en nage cherche à se frayer un chemin. Parfois, elle sera même considérée comme une aguicheuse, ce qui déclenchera des volées de remarques. « Dès que les hommes nous voient en tenue de sport, c’est comme si ça enlevait certaines barrières et leur donnait le droit de pouvoir critiquer notre corps », confie Léa Rageaud. 
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-Une joggeuse du collectif Gofast s’étire après son footing nocturne dans les rues de Lyon, le 17 mars 2025. JULIE CHARBONNIER POUR « LE MONDE » 
-Sophie Louargant est maîtresse de conférences à l’université Grenoble-Alpes, spécialiste de géographie sociale, d’aménagement du territoire et des questions de genre, de la ville et des territoires. Elle explique que certains hommes s’imaginent que l’espace public leur appartient, et « s’approprient tout ce qui est dans ce territoire, y compris le corps des femmes », qu’ils considèrent comme « mis à disposition ». « Ils se permettent de suivre les joggeuses, de commenter leur tenue », poursuit l’universitaire. Un sentiment de propriété glaçant, qui a pour conséquence « des mécanismes de déprise de l’espace public, qui créent du repli, une fracture et divisent la société », selon Mme Louargant. Autrement dit, une mise en retrait des femmes pour se protéger. 
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-D’après l’étude de l’Union sport & cycle, 61 % des femmes interrogées évitent de courir à des heures tardives, et 60 % préviennent systématiquement un proche avant de partir pour un run. Myriam confie ainsi contourner certains quartiers d’Aix-en-Provence quand elle court, ne plus porter de short après la tombée de la nuit et privilégier les itinéraires éclairés et sous vidéosurveillance. 
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-« Mais ce n’est pas en mettant des caméras partout que l’on résoudra le problème ! », assure Sophie Louargant, en soulignant l’urgence de prendre à bras-le-corps le sujet de l’éducation des jeunes hommes, encore trop souvent imprégnée par un schéma de domination masculine. « On considère, dans une société dite “évoluée”, “moderne”, que l’on est tous égaux dans la manière d’appréhender l’espace. Or c’est faux. La ville est potentiellement dangereuse ou anxiogène pour les corps féminins, et il est nécessaire d’œuvrer à la constitution d’un espace public plus inclusif, par exemple à travers des collectifs militants ou par le biais de politiques publiques. » 
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-Depuis quelques années, des municipalités se sont saisies de cette question de l’inégal accès à l’espace public, notamment en organisant des « marches exploratoires », un concept né à Toronto, au Canada, dans les années 1980. L’idée est d’arpenter un quartier en groupe, pour identifier les facteurs d’inégalités entre les sexes, voire d’insécurité (manque d’éclairage, par exemple) et les corriger. En France, des mairies comme celles de Paris, de Lille ou de Drancy (Seine-Saint-Denis) travaillent en partenariat avec des sociologues et le collectif A places égales, pour organiser ce type de démarche. La Mairie de Paris a d’ailleurs élaboré un guide référentiel en matière d’égalité, « Genre et espace public », lequel a été mis à jour et enrichi en 2021. 
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-Comme le montre l’émergence des collectifs de runneuses, la réassurance passe aussi par un investissement des lieux dont elles se détournent habituellement, comme les quartiers jugés dangereux. « Dans nos sessions de renforcement musculaire après la course, il y a toujours un moment où l’on occupe vraiment l’espace, où l’on se le réapproprie », confie Mathilde Castres, qui espère que les femmes pourront un jour courir en paix. 
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-Hélène Brunet-Rivaillon 
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