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Trump : le test de la boule de bowling
comment Trump se ridiculise aux yeux des constructeurs japonais
EDITORIAL – Frustré par la totale mévente des automobiles américaines au Japon, le président Donald Trump se décrédibilise en dénonçant une barrière douanière qui n’existe que dans son esprit confus. Il l’appelle « le test de la boule de bowling ». Explications.
Les étranges obsessions de Donald Trump le conduisent parfois à dévier dangereusement de la réalité. Le président des États-Unis a ainsi démontré qu’il possédait une compréhension très vague du potentiel de manipulation de l’image que recèle le logiciel Photoshop. La polémique autour des prétendus tatouages du réfugié salvadorien Kilmar Abrego Garcia le prouvent. A la manière d’un enfant de huit ans, Donald Trump croit ainsi mordicus à ce qu’il voit – ou veut voir. Là où le bât blesse, c’est quand la réalité contredit ses croyances. Il lui arrive alors de se ridiculiser en public, comme dernièrement, le 24 avril, quand il a accusé les fonctionnaires japonais de pratiquer ce qu’il appelle « le test de la boule de bowling », pour freiner l’importation de voitures américaines.
Devant les caméras de télévision et sur son réseau Truth Social, le président explique : « Ils laissent tomber d’une hauteur de 6 mètres une boule de bowling sur le capot de la voiture. Et s’il y a une petite bosse, ils disent : Désolé, c’est non, votre auto ne peut être homologuée. » Une pratique qu’il juge « déloyale » et assimile à « une forme de barrière douanière non monétaire ». Ce serait, à l’en croire, la seule explication à la mévente des automobiles américaines dans l’Archipel nippon.
De toute évidence, Donald Trump feint d’ignorer que les Chevrolet et Cadillac écoulées à quelques centaines d’exemplaires seulement l’an dernier sont trop encombrantes pour les parkings et les rues des cités japonaises. Sans compter qu’elles sont livrées avec le volant du mauvais côté. Passons.
Une précédente « blague » en 2018
Le plus grave est que le soi-disant test de la boule de bowling n’existe que dans l’esprit enfiévré du président. En 2018 déjà, durant son premier mandat, Donald Trump avait stupéfié ses collaborateurs en déroulant cette histoire abracadabrantesque. Confuse, la porte-parole du gouvernement avait alors tenté de masquer la gaffe en soutenant que le président avait fait de l’humour. Saisissant la balle au bond, Philip Bump, journaliste au Washington Post avait suggéré que Donald Trump s’était peut-être laissé influencer par une publicité télévisée, dans laquelle le japonais Nissan confrontait ses voitures à des boules de bowling, afin de suggérer leur solidité. La crédulité d’un enfant, vous dis-je !
Sept ans plus tard, une autre tentative d’explication est fournie par la presse automobile, bien au fait des procédures en vigueur. Il s’avère que l’organisme d’évaluation de la sécurité des véhicules JNCAP (équivalent de notre EuroNCAP européen) simule en laboratoire une collision avec un piéton en projetant contre le capot un « impacteur » qui a toutes les apparences d’une boule de bowling. Tout au moins aux yeux d’un vieillard américain crédule, que le neurologue et ancien ministre britannique des Affaires étrangères David Owen soupçonne de combiner pratique systématique du mensonge et démesure pathologique.
https://www.challenges.fr/automobile/le-test-de-la-boule-de-bowling-quand-trump-se-ridiculise-aux-yeux-des-constructeurs-japonais_603745?utm_source=newsshowcase&utm_medium=gnews&utm_campaign=CDAqDwgAKgcICjC7rpcJMN6IBTC40PwD&utm_content=bullets
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