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Sanctionné par le conseil supérieur de la magistrature, Chérif Chabbi conserve le poste de vice-procureur de l’Aveyron
Le conseil supérieur de la magistrature a rendu sa décision : il vient de proposer un abaissement d’échelon pour le vice-procureur de l’Aveyron, Chérif Chabbi, pour un “comportement incompatible avec les exigences de sa fonction, entachant à la fois son autorité personnelle et l’image de la justice”.
Une décision en deçà des réquisitions de rétrogradation, le magistrat reste donc bien à son poste dans le département. Dans les faits, l’abaissement d’échelon implique simplement, si l’on peut dire, une rémunération revue à la baisse… “Cette sanction restitue l’exacte portée des faits qui lui étaient reprochés”, a réagi son conseil Me Pierre de Combles de Nayves, chez nos confrères de La Dépêche du Midi.
Regard insistant, blague sur le gingembre…
Pour rappel, la procédure disciplinaire concernait la période entre 2020 et 2023 lorsque Chérif Chabbi était en poste dans le Tarn, en tant que procureur de Castres. Selon la décision du CSM, rendue publique sur son site internet, il était reproché à l’homme de justice “des propos inadaptés à l’encontre de sa secrétaire particulière, une attitude tactile se traduisant par des caresses sur la main, le bras, derrière l’oreille ou par un contact joue contre joue, des regards insistants vers son décolleté, une remarque obscène alors qu’elle mangeait un plat contenant du gingembre, des paroles comme ‘‘vous divorcez quand ?’’, des appels téléphoniques lui demandant de tout quitter pour le rejoindre dans sa piscine…”
Entendu par ses pairs à Paris, Chérif Chabbi avait reconnu à l’audience une “relation de proximité inadaptée”, tout en se disant habituellement “tactile” tant avec les hommes que les femmes. Le CSM lui a également reproché un appel téléphonique avec un commissaire de police dans lequel il aurait vanté les mérites professionnels d’une future adjointe administrative, tout en ajoutant qu’elle était “jolie” ou “top”…
“Ce comportement et ces propos à connotation sexiste ou sexuelle commis de façon répétée par un chef de juridiction, dans l’exercice de ses fonctions, à l’égard de personnes placées sous son autorité, même indirecte, sur une longue période, ont été la cause de gêne, de malaise et de souffrance au sein de la communauté judiciaire du tribunal de Castres”, écrit encore le CSM dans la motivation de sa décision.
Aucun grief lors de ses passages ailleurs qu’à Castres
À noter qu’on apprend également dans celle-ci qu’aucun témoignage ou grief ne lui ont été faits lors de ses passages successifs au parquet de l’Aveyron, comme dans d’autres juridictions que la Tarnaise. Son conseil, toujours dans les colonnes de La Dépêche du Midi, s’est également félicité que “tous les griefs qui lui étaient reprochés au niveau professionnel ont été totalement écartés”, le conseil supérieur de la magistrature mettant en avant un “investissement incontestable dans le développement des politiques partenariales ainsi que ses états de service très satisfaisants”.
La sanction à l’encontre de Chérif Chabbi doit être confirmée ces prochains jours par le garde des Sceaux.
https://www.centrepresseaveyron.fr/2025/05/06/sanctionne-par-le-conseil-superieur-de-la-magistrature-cherif-chabbi-conserve-le-poste-de-vice-procureur-de-laveyron-12677055.php
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