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-====== Le Monde.fr: Après une attaque de l’Inde contre ses bases aériennes, le Pakistan lance l’opération « mur de plomb » ======
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-CONFLIT INDE-PAKISTAN
-Après une attaque de l’Inde contre ses bases aériennes, le Pakistan lance l’opération « mur de plomb »
-Les deux belligérants, sourds aux appels de la communauté internationale, se sont engagés, depuis le 7 mai, dans une escalade militaire de plus en plus périlleuse.
-Par Sophie Landrin (New Delhi, correspondante)
-Publié aujourd’hui à 06h33, modifié à 06h34
-Temps deLecture 4 min.
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-Une femme évacuée porte un enfant, à la suite d’une montée des tensions frontalières, dans le village de Havelian (Pakistan), près du poste-frontière indo-pakistanais, à environ 45 km d’Amritsa (Inde), le 9 mai 2025. NARINDER NANU / AFP
-L’escalade s’intensifie entre l’Inde et le Pakistan et laisse penser que les deux ennemis sont entrés dans leur quatrième guerre. Pour la quatrième nuit consécutive, les deux puissances nucléaires se sont affrontées. L’armée pakistanaise accuse son voisin d’avoir attaqué, dans la nuit du 10 mai, trois de ses bases aériennes, Mourid, Chorkot et surtout Nour Khan à Rawalpindi, où se trouve le QG de l’armée, près de la capitale Islamabad. L’Inde aurait lancé des missiles air-sol, à partir de ses avions de combat.
-Le porte-parole de l’armée pakistanaise, le lieutenant général Ahmed Sharif Chaudhry, affirme que tous les moyens de l’armée pakistanaise restent « sains et saufs », la plupart des missiles ayant été interceptés par les défenses aériennes pakistanaises. Dans une intervention télévisée, il a dénoncé « une provocation de la plus haute gravité », avant de menacer : « Maintenant attendez notre réponse. »
-La riposte a été enclenchée peu après, au lever du jour, au cours d’une opération de représailles baptisée « Bunyan-un-Marsoos » (« mur de plomb »), tiré d’un verset du Coran. Les militaires pakistanais ont lancé une attaque contre plusieurs sites stratégiques en Inde, notamment des aérodromes à Udhampur au Cachemire, à Pathankot au Pendjab, base aérienne avancée de l’armée de l’air indienne, Suratgarh au Rajasthan, Sirsa dans l’Haryana et un dépôt de missiles au Pendjab. « Toutes les bases indiennes utilisées pour attaquer les Pakistanais et les mosquées sont visées », affirme l’armée pakistanaise.
-Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Entre l’Inde et le Pakistan, des tirs et des ripostes qui les rapprochent d’une guerre
-L’aéroport de Srinagar, la principale ville du Cachemire indien, a également été bombardé. Dans la nuit, la ville de Jammu avait subi plusieurs explosions tandis que Rajauri était soumise à des tirs d’artillerie lourde. Les autorités indiennes ont déclaré que les troupes pakistanaises avaient bombardé leurs postes avec des tirs d’artillerie, de mortiers et d’armes à feu à plusieurs endroits du Cachemire sous contrôle indien.
-Rumeurs et fausses nouvelles
-L’Inde a décidé de fermer jusqu’au 14 mai, 32 aéroports du nord et de l’ouest du pays pour tous les vols civils. La population commence à paniquer, notamment en raison de rumeurs et fausses nouvelles propagées sur les réseaux sociaux, laissant croire à des pénuries de produits indispensables. Le ministre de l’alimentation et de la consommation, Pralhad Joshi, a dû intervenir pour assurer que le pays dispose de stocks conséquents de riz, de blé et de légumineuses, la base de l’alimentation des Indiens.
-L’Inde justifie sa nouvelle offensive nocturne par deux attaques massives de drones, jeudi et vendredi menée par le Pakistan, visant des installations militaires dans plusieurs villes situées le long des frontières nord et ouest de l’Inde, notamment Pathankot.
-Des sauveteurs et des agents de sécurité inspectent un immeuble résidentiel endommagé par une attaque de drone pakistanaise à Jammu (Inde), le 10 mai 2025. CHANNI ANAND / AP
-Le secrétaire d’Etat aux affaires étrangères, Vikram Misri, lors d’un point de presse, vendredi 10 mai, a affirmé que 36 points, allant de Leh, dans le Nord, à Sir Creek, dans le Sud ont été visés, jeudi, des aérodromes, des bases militaires et des installations de l’aviation civile. Vikram Misri a assuré que l’Inde avait repoussé avec succès ces attaques impliquant entre 300 et 400 drones. L’armée pakistanaise aurait également recouru à des tirs d’armes de gros calibre le long de la ligne de contrôle. « Ces intrusions aériennes à grande échelle avaient probablement pour but de tester les systèmes de défense aérienne et de recueillir des renseignements », a commenté Vikram Misri.
-Les pays membres du G7 avaient appelé quelques heures auparavant, à « une désescalade immédiate » entre l’Inde et le Pakistan, demandant aux deux puissances nucléaires « de faire preuve de la plus grande retenue ». « La poursuite de l’escalade militaire constitue une menace sérieuse pour la stabilité régionale », ont-ils indiqué dans un communiqué, encourageant les deux pays « à entreprendre un dialogue direct en vue d’une issue pacifique ».
-Pour toute réponse, le porte-parole de l’armée pakistanaise, Ahmed Sharif Chaudhry, avait assuré vendredi « Nous n’irons pas à la désescalade » avec l’Inde, affirmant que son pays resterait « en état de guerre » tant que sa souveraineté et son peuple seront « menacés ». « Avec ce qu’ils nous ont fait, il faut leur rendre des coups. Pour le moment, nous nous sommes protégés mais ils auront une réponse au moment que nous choisirons. »
-Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Inde-Pakistan : l’opération militaire indienne a révélé les faiblesses de son armée de l’air
-« Le passé n’est pas la preuve du présent »
-Beaucoup de questions affleurent sur l’opération « Sindoor » menée par l’Inde qui a déclenché les hostilités avec son voisin, le 7 mai. New Delhi affirme, sans qu’il soit possible de vérifier, avoir tué 100 terroristes. Mais dans la bataille, l’Inde aurait perdu plusieurs avions de combats, dont au moins un Rafale, le fleuron de sa flotte, ce qu’elle continue de nier. Enfin les doutes subsistent sur les réelles motivations de l’Inde.
-Les autorités se refusent toujours à fournir les preuves de l’implication des Pakistanais dans l’attaque odieuse contre des civils perpétrés le 22 avril au Cachemire qui a justifié son offensive contre les sites terroristes au Pakistan. Interrogé lors d’un point de presse, le secrétaire d’Etat aux affaires étrangères s’est contenté d’invoquer le passé, la longue histoire du soutien pakistanais au terrorisme transfrontalier, les attaques de Bombay, la protection accordée à Ben Laden. « Le passé n’est pas la preuve du présent », écrit avec justesse Ravi Agraval, le rédacteur en chef de Foreign Policy.
-Loin du front militaire, une mauvaise nouvelle pour New Delhi est enfin parvenue du Fonds monétaire international. L’Inde avait espéré affaiblir son ennemi sur le terrain économique en encourageant le conseil d’administration du FMI, où elle siège, à ne pas accorder à son ennemi une nouvelle aide financière. L’institution monétaire ne l’a pas écoutée. Après avoir achevé la première revue du programme de réforme économique du Pakistan et noté des « progrès significatifs » dans la stabilisation de l’économie, le FMI a annoncé, vendredi 9 mai, le décaissement immédiat d’une tranche de 1 milliard de dollars dans le cadre d’un programme négocié préalablement avec Islamabad en juillet 2024 pour un montant total de 7 milliards de dollars sur trois ans. Et le Fonds s’est dit prêt à fournir une aide supplémentaire de 1,4 milliard de dollars.
-Lire aussi l’analyse | Article réservé à nos abonnés Inde-Pakistan : l’affrontement de deux nationalismes en roue libre
-Sophie Landrin (New Delhi, correspondante)
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