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-====== Le laboratoire d’idées Impact Tank Le Monde – Un rapport préconise de mesurer l’impact du lien social, pour lutter contre sa fragilisation ====== https://www.lemonde.fr/societe/article/2025/05/16/un-rapport-preconise-de-mesurer-l-impact-du-lien-social-pour-lutter-contre-sa-fragilisation_6606385_3224.html
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-https://www.lemonde.fr/societe/article/2025/05/16/un-rapport-preconise-de-mesurer-l-impact-du-lien-social-pour-lutter-contre-sa-fragilisation_6606385_3224.html
-SOCIÉTÉ
-Un rapport préconise de mesurer l’impact du lien social, pour lutter contre sa fragilisation
-Le laboratoire d’idées Impact Tank propose la création d’outils communs pour mesurer les évolutions et les besoins, alors qu’est constatée une multiplication des situations d’isolement et de défiance au sein de la société.
-Par Claire Ané
-Par Claire Ané
-Par Claire Ané
-Le 16 mai 2025 à 07h33, modifié le 16 mai 2025 à 08h45
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-Une table du restaurant Liens (Lieu d’insertion en restauration nature et solidaire), à Rodez, le 20 mai 2022. LIONEL BONAVENTURE/AFP
-« Le lien social est le ciment de notre capacité à vivre ensemble. Pourtant, il vacille », pose, dès l’introduction, un rapport du laboratoire d’idées Impact Tank. Il paraît à l’occasion de son sommet de la mesure d’impact, organisé avec le Conseil économique, social et environnemental (CESE), vendredi 16 mai à Paris, sur le thème « Refaire société ». Avec un objectif clair : « Il s’agit d’interpeller les décideurs publics et de mobiliser la société civile, à l’heure où les inégalités se creusent et alimentent le populisme. Renforcer le lien social doit être une priorité », résume Tony Bernard, directeur général de l’Impact tank et l’un des auteurs du rapport.
-Intitulé « (Re)faire nos liens : l’impact du lien social dans les territoires », ce document de 220 pages débute par un bref état des lieux : 12 % des Français vivent dans une situation d’isolement relationnel, et un Français sur quatre se sent régulièrement seul, selon l’enquête « Solitudes 2024 » de la Fondation de France. La précarité, la monoparentalité, la vieillesse, le handicap, la maladie et, plus encore, le chômage augmentent le risque d’isolement. Près de 80 % des citoyens déclarent ne pas faire confiance aux autres, qu’il s’agisse d’individus ou d’institutions, indique le Baromètre de la fraternité 2024.
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-Cela a pour effet une progression de l’individualisme et de la polarisation de la société, estiment les auteurs, qui citent également l’économiste Yann Algan, selon lequel la défiance réduit la croissance annuelle de la France de 0,5 point de PIB. Malgré les atteintes au lien social, « celui-ci n’est aujourd’hui pas abordé à travers une politique globale et transverse, mais se situe partout dans des politiques publiques sectorielles », souvent focalisées sur les personnes les plus à risque d’isolement, décrit le rapport.
-Renforcer l’action publique
-Devant ces constats, les auteurs invitent à construire une politique publique ambitieuse. Et ce, sans se cantonner à une population en particulier, puisque « personne n’est à l’abri d’une rupture de liens ». Face au foisonnement des termes – capital social, cohésion sociale, solidarité, vivre-ensemble… – et à la difficulté d’appréhender ce « tissu complexe d’appartenance et de relations », ils recommandent de « construire une définition partagée du lien social, qui pourrait être inscrite dans un texte de référence », comme ce fut le cas pour l’économie sociale et solidaire, dans une loi de 2014.
-Leur principal apport consiste à élaborer des indicateurs et une méthodologie afin de mesurer l’impact d’un projet sur le lien social. « Il est très important d’avoir un outil commun, que les associations, les entreprises, les collectivités et le gouvernement vont pouvoir utiliser. Cela rebâtit de la confiance, en permettant de mieux piloter son action et en montrant son efficacité », explique Tony Bernard. Les indicateurs permettent d’évaluer les besoins concernant plusieurs facteurs de fragilisation du lien social, et de suivre leur évolution dans le temps : inégalités dans l’accès à l’éducation et dans l’accès aux soins, précarité économique, discriminations et ségrégation, inégalités territoriales (notamment dans l’accès aux services publics), crises environnementales et crise de la représentation politique, évolutions des structures familiales (telles la hausse du nombre de personnes seules et de parents solo).
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-Les recommandations finales visent à renforcer l’action publique en faveur du lien social : soutenir la recherche académique sur le sujet ; créer des programmes d’observation du lien social rassemblant collectivités, acteurs de terrains et universités, afin d’élaborer des politiques de prévention adaptées aux territoires ; étendre les évaluations participatives, comme la démarche Spiral, lancée en 2005 par le Conseil de l’Europe et déjà testée dans 300 territoires d’une vingtaine de pays, ou l’initiative Ibest – indicateur de bien-être soutenable territorial–, à Grenoble.
-Développer les lieux de lien
-Les auteurs mettent en valeur des dispositifs qui créent du lien à l’échelle d’un territoire tout en répondant à un autre besoin. Ainsi, le Lab des possibles, lancé en 2020 par la Métropole d’Aix-Marseille, expérimente « Eau-rizon : viens apprendre à nager chez moi », qui a permis à 3 000 jeunes de se former dans des piscines de particuliers, qu’ils ont ainsi rencontrés. D’autres pistes sont jugées prometteuses : l’habitat à impact, qu’il soit intergénérationnel – entre personnes âgées et étudiants – ou qu’il favorise la mixité sociale, avec, par exemple, des colocations à petits prix dans les quartiers populaires, pour des jeunes qui s’engagent à s’investir auprès du voisinage. Même potentiel pour les offres de mobilité abordable et collective, telles Atchoum, entreprise sociale qui permet de partager ses trajets en milieu rural, ou le Pédibus, qui permet aux parents d’accompagner à l’école les enfants du quartier, à pied et à tour de rôle.
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-Un autre axe consisterait à proposer plus d’animations et de médiation dans l’espace public, et à développer les lieux de lien : les centres sociaux, les cafés et cantines participatives et à prix libre (cafés Chez Daddy, réseau Les Petites Cantines…), les maisons France services qui accompagnent les démarches administratives, et les tiers-lieux, proposant diverses activités, qui se créent en nombre ces dernières années et bénéficient d’une politique publique spécifique… « Si leur modèle économique est parfois compliqué à trouver, il n’en est que plus essentiel de les soutenir pour contribuer à un maillage le plus fin possible sur les territoires », défend le rapport. Qui appelle, comme d’autres, à revaloriser les métiers du lien (animateur, éducateur, aide à domicile…), mal rémunérés et insuffisamment reconnus, où œuvrent 87 % de femmes.
-En conclusion, les auteurs préconisent qu’acteurs publics et privés agissent de façon coordonnée, continue et ambitieuse, « mais pas nécessairement coûteuse ».
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