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Pourquoi les gens de droite se disent-ils plus heureux ?

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Pourquoi les gens de droite se disent-ils plus heureux ?
Les conservateurs de droite se déclarent très souvent plus heureux que les gens de gauche. De quoi faire couler beaucoup d’encre chez les psychologues politiques.
Par Joseph Le Corre

Publié le 30/05/2025 à 13:00

C'est un refrain bien connu en psychologie politique : à longueur d'enquête d'opinion, les conservateurs, autrement dit les gens de droite, s'affichent plus heureux et plus stables mentalement que les progressistes. En France, quelques études abondent dans ce sens. Ainsi, le think tank Destin commun relevait en février dernier que ce sont les électeurs de droite (85 %) et du centre (88 %) qui se déclarent le plus volontiers « plutôt heureux ».

Mais c'est aux États-Unis que la question a été disséquée, triturée, passée au crible des dizaines de milliers de questionnaires, bien au-delà du simple sondage d'opinion. Résultat : depuis des décennies, enquêtes et études convergent, les conservateurs s'auto-évaluent plus heureux et en meilleure santé mentale que les libéraux.

« La question n'est pas de savoir si c'est vrai, mais pourquoi »
Le phénomène, peu commenté en France, fait couler beaucoup d'encre outre-Atlantique. Éditorialistes et psychologues politiques de tous bords rivalisent d'hypothèses. La plus évidente : les électeurs de droite sont, en moyenne, plus fortunés, propriétaires, financièrement plus sereins. Donc plus heureux ? Trop simple. Les écarts de bonheur persistent, même à niveau de revenu, d'éducation, d'origine ou d'âge équivalents.

Arthur C. Brooks, professeur à Harvard, tranche dans le New York Times : « La question n'est pas de savoir si c'est vrai, mais pourquoi. » Il faut donc fouiller du côté du mode de vie. Les conservateurs américains s'accrochent au mariage, à la religion, divorcent moins. « Mariage et bonheur vont de pair. Si deux personnes présentent des caractéristiques démographiques similaires, mais que l'une est mariée et l'autre non, la personne mariée aura 18 points de pourcentage de plus de chances de se dire très heureuse que la personne célibataire », poursuit Arthur C. Brooks.

À lire aussi : Pourquoi les narcissiques deviennent leaders dès l'enfance ?

Au fond, tout se joue peut-être dans le sens donné à la vie. Une vaste étude menée dans 16 pays par l'université de Californie du Sud et l'université de l'Utah, publiée en 2018, révèle que les conservateurs déclarent plus souvent que leur existence a un sens. Cinq études successives, même résultat : la droite semble plus en paix avec elle-même. The Atlantic résume : « Les libéraux, quant à eux, se demandent souvent pourquoi les choses ne vont pas, pourquoi la vie de certains est moins bonne que celle des autres. Dès qu'on commence à tout remettre en question, le monde perd de sa cohérence. »

Les électeurs de gauche plus sensibles à la misère du monde ?
Autre hypothèse, plus cruelle : les conservateurs seraient moins sensibles à la misère d'autrui. « S'ils reconnaissaient l'injustice dans le monde, ils ne seraient pas aussi joyeux », avancent certains psychologues. Jaime Napier et John Jost, dans Psychological Science, notent : « Les progressistes sont peut-être moins heureux parce qu'ils sont idéologiquement moins préparés à rationaliser le degré d'inégalité dans la société. » Le jargon universitaire parle de « justification du système ».

Les chiffres confirment : les conservateurs voient le libéralisme et la méritocratie d'un œil plus optimiste, persuadés que chacun peut s'en sortir à force de travail. Les progressistes, eux, voient davantage des victimes de circonstances, doutent de la capacité individuelle à s'élever sans l'État. Arthur C. Brooks, s'appuyant sur une enquête de l'université de Syracuse, note que 90 % des conservateurs croient que « le travail acharné et la persévérance permettent généralement de surmonter les désavantages ». Les progressistes, même aisés, sont un tiers moins nombreux à partager cette foi.

Mais une nouvelle clé de lecture vient d'être proposée par une équipe de psychologues politiques : et si tout n'était qu'affaire de façade ? « Les conservateurs peuvent s'auto-estimer en meilleure “santé mentale” en raison de la stigmatisation autour de ce terme », écrivent-ils. Autrement dit, il y a un gouffre entre ce que l'on déclare et ce que l'on vit. « Les conservateurs perçoivent la santé mentale comme un sujet plus honteux, ce qui les pousse à sous-déclarer leurs difficultés », estiment-ils.

Des conservateurs trop pudiques
Les chercheurs ne se contentent plus de demander « Êtes-vous heureux ? » ou « Êtes-vous en bonne santé mentale ? ». Dans leur étude, ils ont passé au crible les réponses de plus de 20 000 Américains, et même le langage de milliers d'utilisateurs sur X. Verdict : si les conservateurs se disent plus heureux, leur langage en ligne ou dans la vie de tous les jours ne trahit pas un bien-être supérieur. « Les analyses linguistiques n'ont pas révélé de différences significatives dans l'expression d'émotions positives entre conservateurs et libéraux », affirment les chercheurs.

Mais surtout, l'étude pointe un biais massif : la stigmatisation de la santé mentale chez les conservateurs. « Les conservateurs pourraient être moins enclins à admettre des problèmes de santé mentale en raison d'une stigmatisation plus forte de ce concept dans leur groupe social », est-il écrit. Pour tester cette idée, les chercheurs ont mené une série d'expériences en ligne, impliquant plus de 2 500 participants.

À lire aussi : Santé mentale : comment la « déstigmatisation » émerge dans le débat public

Les résultats sont sans appel. Quand on demande une évaluation globale, les conservateurs se disent en meilleure santé mentale. Mais dès qu'on entre dans le détail – anxiété, dépression, stress –, l'écart s'efface, voire disparaît. « Les différences entre conservateurs et libéraux dans les auto-évaluations globales de la santé mentale sont largement réduites, voire éliminées », écrivent Rife et ses collègues.
Un chiffre claque : dans leur première étude, 38 % des conservateurs affirment n'avoir « aucun problème de santé mentale », contre 25 % des libéraux. Mais sur l'anxiété ou la tristesse, les taux sont quasi identiques (62 % et 65 %). La différence ne porterait donc pas sur l'expérience, mais sur la volonté de l'avouer.

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