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Une médecin généraliste des quartiers nord de Clermont-Ferrand dénonce "l'absurdité du zonage médical" avec un exemple à l'appui
La Maison médicale, ouverte en 2017, comprend une quinzaine de professionnels médicaux et para-médicaux. © MARQUET Frédéric
Une bouteille à la mer. Enfin plusieurs lancées pour tenter de faire face à une réalité qu’elle estime « déconcertante ». Depuis quelques semaines, Gwenaëlle Arveuf, médecin généraliste depuis 15 ans dans le quartier de la Gauthière à Clermont-Ferrand, se bat pour dénoncer « l’absurdité du zonage médical et paramédical dans notre pays. » Ceci à travers l’exemple concret de la Maison médicale de la Gauthière. « Les politiques souhaitent réglementer l’installation des professions médicales et ont déjà obtenu la réglementation d’installation des kinésithérapeutes, argumentant un accès aux soins plus équitable », explique-t-elle. Et de poursuivre, « dans les quartiers nord de Clermont-Ferrand, tout comme dans la plupart des quartiers populaires en France, le manque d’attractivité pour les professionnels de santé médicaux ou paramédicaux est déjà malheureusement bien présent, même dans des lieux d’exercices pluriprofessionnels mis en place par les professionnels eux-mêmes. »
C’est le cas de la Maison médicale de la Gauthière qu’elle a fondée avec deux autres médecins sur leurs fonds propres en 2017 et qui compte aujourd’hui cinq médecins, deux sages-femmes, un pédicure podologue, cinq infirmières, un kiné titulaire et ses deux collaborateurs à temps partiel. « Notre volonté était de maintenir et d’étoffer l’offre de soin dans ce quartier. »
Une demande de soins énorme
Cependant, la demande de soins en kinésithérapie est énorme. En effet, ces quartiers concentrent la patientèle la plus nécessiteuse en termes de soins. « Elle a davantage de pathologies chroniques, d’affections longue durée, de diabète, d’obésité, plus de pathologies ostéotendineuses et musculosquelettiques… C’est aussi la patientèle qui a le plus de difficulté à accéder aux soins : moins de véhicules personnels, barrière de la langue… » Or dénonce le docteur Arveuf, « la pénurie de kinésithérapeutes est ici criante : l'ensemble des quartiers nord de Clermont comptent 5 fois moins de ces professionnels que la moyenne de la France et de la villeplugin-autotooltip__blue plugin-autotooltip_bigWikikPedia
WikikPedia. L’offre de kinésithérapie y est dérisoire et génère beaucoup de renoncements aux soins. »
Pas de dérogation
De surcroît, la maison médicale est en menace de fermeture du fait de problèmes financiers : un grand cabinet est laissé vacant suite au départ d’un organisme mutualiste dentaire. Malgré cet état des lieux, la demande d’autorisation de nouvelles licences indispensables pour recruter des kinésithérapeutes leur a été refusée par la CPAM. La loi actuelle régissant l’installation des kinés est un maillage à l’échelle de la villeplugin-autotooltip__blue plugin-autotooltip_bigWikikPedia
WikikPedia entière de Clermont-Ferrand, dite « zone non prioritaire » où la règle est : un départ pour une arrivée. « Or, décrit-elle, la concentration des professionnels de santé est bien plus importante dans les quartiers du centre-villeplugin-autotooltip__blue plugin-autotooltip_bigWikikPedia
WikikPedia ou du sud de la villeplugin-autotooltip__blue plugin-autotooltip_bigWikikPedia
WikikPedia, plus attractifs en termes d’image. Ce maillage est ainsi totalement inadapté. »
Malgré les courriers adressés à l’ARS, à la CPAM, aucune nouvelle licence n’est accordée. Pourtant, « la CPAM a déterminé que les quartiers nord de la villeplugin-autotooltip__blue plugin-autotooltip_bigWikikPedia
WikikPedia étaient QPV Quartiers prioritaires de la villeplugin-autotooltip__blue plugin-autotooltip_bigWikikPedia
WikikPedia en termes de nécessité de l’accès aux soins. »
Quid demain pour d'autres professions ?
« Comment la politique peut-elle à ce point se contredire ? », concède le docteur Arveuf.
« C’est déconcertant, nous ne demandons pas d’aides financières, ni d’argent public, nous demandons juste un droit à travailler pour réduire une inégalité de soins patente. C’est une aberration », souligne celle qui espère toujours une dérogation et un amendement à cette loi pour obtenir idéalement 3 ou 4 licences supplémentaires et éviter la fermeture de la Maison médicale. Pour l’heure, l’équipe de la maison médicale a reçu le soutien du maire de Clermont-Ferrand sollicité qui a écrit à la ministre de la santé. « Quid demain si le même maillage est appliqué pour les sages-femmes et les médecins généralistes ? », interroge Gwenaëlle Arveuf.
Zonage. Le pays est découpé en différentes zones à l’échelle de bassin de vie, ou de cantons ou villes en 4 niveaux d’accès aux soins : zones très sous-dotées, sous-dotées, intermédiaires ou non prioritaires. Ainsi, l’ensemble de la villeplugin-autotooltip__blue plugin-autotooltip_bigWikikPedia
WikikPedia de Clermont est classé en zone non prioritaire. Tableau de bord
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