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-====== Le Monde – « C’est une course capitaliste extrême » : à Canton, dans les ateliers de la sueur de Shein ====== 
- https://www.lemonde.fr/economie/article/2025/05/10/c-est-une-course-capitaliste-extreme-a-canton-dans-les-ateliers-de-la-sueur-de-shein_6604599_3234.html 
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-https://www.lemonde.fr/economie/article/2025/05/10/c-est-une-course-capitaliste-extreme-a-canton-dans-les-ateliers-de-la-sueur-de-shein_6604599_3234.html 
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-GILLES SABRIÉ POUR « LE MONDE » 
-« C’est une course capitaliste extrême » : à Canton, dans les ateliers de la sueur de Shein 
-Par Harold Thibault (Canton, envoyé spécial) 
-Par Harold Thibault (Canton, envoyé spécial) 
-Par Harold Thibault (Canton, envoyé spécial) 
-Aujourd’hui à 05h00 
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-REPORTAGE « Le Monde » s’est rendu dans plusieurs ateliers qui produisent des millions de vêtements pour le géant chinois de l’e-commerce. Employés et patrons racontent l’âpreté d’un système ultraconcurrentiel. 
-Lecture 6 min 
-A18 heures, c’est la pause. Les travailleurs quittent leurs machines à coudre, laissent derrière eux les piles de tissu rayé bleu et blanc ou uni mauve, et les tas de pochettes plastiques estampillées Shein qui seront reçues à l’autre bout du monde. Ils dévalent les escaliers par groupes de deux ou trois. Certains vont manger à la cantine aménagée au pied de cet immeuble de huit étages, dont chaque niveau est occupé par une petite dizaine d’ateliers travaillant pour les champions chinois de la fast-fashion. 
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-D’autres préfèrent prendre l’air et changer de cuisine. Les serveurs des gargotes alentour connaissent les horaires, ils sont à l’affût. La nuit qui tombe, les enseignes éblouissantes, le flux continu de scooters électriques et les ouvriers qui sortent dîner donnent à ce quartier de Canton (Guangzhou), entièrement consacré à l’industrie textile, son atmosphère vibrante. 
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-Dong, elle, a choisi de repasser à son dortoir qui est à cinq minutes à pied pour se poser un peu. A Hezhou d’où est originaire sa famille, à 300 kilomètres de là, dans la région du Guangxi, les opportunités de travail sont très limitées. Alors, à 18 ans, elle était partie pour Canton, accompagnée par sa sœur aînée qui y avait déjà trouvé du travail. Elle en a 21 aujourd’hui. En chemisier bleu ouvert sur un débardeur blanc, pointes des mèches décolorées, elle est souriante et ne se plaint pas, mais confie que les journées sont longues, le rythme usant : « Je suis fatiguée, mais si je ne me fatiguais pas je ne gagnerais pas ma vie, car je n’ai pas de compétences très spécifiques. » 
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-A l’heure de la pause du dîner, la salle pleine d’un restaurant ouvrier, à Canton (Chine), le 15 avril 2025. GILLES SABRIÉ POUR « LE MONDE » 
-Son travail consiste à plier les vêtements et à les mettre dans les pochettes de la marque. Ses journées commencent à 8 heures, elle a une pause déjeuner de midi à 13 heures, une autre de 18 heures à 19 heures pour dîner, avant de reprendre trois heures le soir jusqu’à 22 heures. Cela fait douze heures. Dans certains ateliers, on travaille six jours par semaine, mais Dong n’a pas eu de journée de repos ce mois-ci. Elle peut ainsi gagner chaque mois de 6 000 à 7 000 yuans, de 735 à 860 euros. 
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-« Le patron fait peu de marge » 
-Quand elle trouve un peu de temps, elle aime bien regarder à son tour et parfois acheter les vêtements qui lui plaisent en ligne. Son père aussi vit à Canton, il y fait de la manutention. Mais comme tous les deux sont très occupés, ils se voient plutôt lors de leur retour au Guangxi en début d’année pour les congés du Nouvel An lunaire. 
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-A Canton, où Shein a son siège, ce sont des quartiers entiers qui vivent au rythme de la production du million de vêtements, environ, partant en petits colis que le site est capable d’écouler chaque jour, selon l’évaluation des consultants ShipMatrix. Lancé il y a une décennie seulement, Shein est devenu l’un des plus grands géants mondiaux de l’habillement, sans même s’adresser au marché chinois. 
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-Le Monde a pu passer du temps dans plusieurs ateliers, interviewer quatre patrons sous-traitants et de nombreux employés pour comprendre la mécanique. Nous n’utilisons que les noms de famille ou pas de noms pour préserver leurs emplois et leurs commandes, car certains disent avoir été prévenus qu’il vaut mieux éviter les interviews. 
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-Un immeuble abritant des ateliers de couture pour Shein, à Canton (Chine), le 15 avril 2025. GILLES SABRIÉ POUR « LE MONDE » 
-L’industrie subit l’ultraconcurrence qui permet de baisser toujours davantage les prix. « Le patron fait peu de marge, donc ce n’est pas évident pour nous non plus », dit, devant sa machine, Mme He. A 50 ans, dont trente dans le textile, elle a acquis une indéniable dextérité et gagne un peu moins de mille euros par mois en moyenne. Beaucoup d’ouvriers sont plutôt dans sa tranche d’âge : leurs chefs expliquent que ces métiers difficiles n’attirent pas les jeunes. 
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-Le Monde Jeux 
-Chaque jour de nouvelles grilles de mots croisés, Sudoku et mots trouvés. 
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-L’un des patrons, que l’on appellera M. Wang, reçoit chaleureusement dans son bureau derrière l’atelier. A Canton, il a 80 ouvriers, à qui il confie les commandes les plus urgentes, tandis que le reste est fait dans un autre atelier dans sa région d’origine, le Hubei, dans le centre de la Chine, où il emploie 200 personnes et où les salaires et loyers sont bien moins élevés. 
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-Données partagées en temps réel avec le siège 
-Même si la tentation existe dans le secteur d’aller se fournir ailleurs, au Bangladesh ou au Cambodge comme le font Zara et H&M, lui juge la productivité chinoise seule à même de tenir le rythme redoutable du business avec les plateformes chinoises. « Ici, l’efficacité est double par rapport à l’Asie du Sud-Est, dit cet homme en tee-shirt beige. La Chine produit les matières premières et nous proposons les modèles. Autour de Canton, des centaines de milliers de gens travaillent dans ce secteur. » 
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-Il faut bien cela, car la cadence est élevée, comme en témoigne l’écran plat géant fixé au mur et sur lequel le directeur garde un œil : s’y affichent la production de l’atelier – des données partagées en temps réel avec le siège de Shein – ainsi que les commandes pour les semaines à venir. Il détaille : pour les habits qui sortiront en juin, les designs ont été proposés en avril, ils doivent être arrêtés définitivement mi-mai. « Si Shein veut soixante nouveaux produits par mois chez nous, on doit lui en proposer 600, et il y a des allers-retours », résume le patron. 
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-Dans un atelier produisant pour Shein, un designer travaille à la conception d’un patron, à Canton (Chine), le 15 avril 2025. GILLES SABRIÉ POUR « LE MONDE » 
-Une des clés de Shein est de confier largement aux ateliers fournisseurs le soin de lui proposer les nouveaux modèles. Ce qui permet de démultiplier encore l’offre, allant bien au-delà des nouveautés hebdomadaires que Zara, qui fait en propre ses nouveaux designs, propose en rayon. 
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-A ce rythme, il faut trouver l’inspiration. Ce même fournisseur explique que son designer n’hésite pas depuis six mois à s’aider des intelligences artificielles ChatGPT et Deepseek pour trouver des variantes de styles qui marchent bien. En attendant l’ascenseur, il croise le patron d’un petit atelier d’un autre immeuble. M. Wang lui demande : « Tu utilises Deepseek, toi ? » L’autre, plus âgé, et visiblement moins familier des nouvelles technologies, répond, un peu dépassé : « Euh, oui oui bien sûr… » 
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-Notes et délais de paiement 
-Dans un atelier voisin, le directeur, originaire du Sichuan, est rivé sur son écran, tandis que son designer fait des allers-retours entre l’imprimante grand format avec ses dernières propositions qui traînent encore au sol et les tables où les ouvriers s’affairent. « On va bien plus vite que ce qui se fait pour Zara, on veut que ça aille vite, c’est le business », dit-il en affirmant faire, avec plusieurs ateliers, 500 000 pièces par mois. 
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-Etre force de proposition de nouveaux vêtements à succès est l’un des facteurs principaux de la notation que Shein attribue à chaque fournisseur. « C’est 32 % de notre note », pointe M. Wang en faisant apparaître un autre tableau sur son grand écran. Selon lui, les fournisseurs de Shein sont réévalués chaque trimestre. Ils se voient alors attribuer une note, d’une à cinq étoiles, fondée sur dix critères : qualité, facilité d’interaction avec Shein, nouvelles propositions, respect des délais… 
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-Une ouvrière dans un atelier produisant des vêtements pour Shein, à Canton (Chine), le 15 avril 2025. GILLES SABRIÉ POUR « LE MONDE » 
-Les fournisseurs savent tous en retour qu’il y a un lien avec les volumes de commandes et les délais de paiement, même si ceux-ci restent bien moins longs que chez le concurrent Temu. « Cinq étoiles, ils te payent en une semaine ; quatre étoiles, deux semaines ; trois étoiles, un mois. On a deux étoiles en ce moment, donc on sera payés le mois prochain », sourit-il en resservant du thé. Il attend ainsi un peu plus de 300 000 euros. 
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-Lire aussi le reportage (2024) 
-En Chine, comment le site de vente en ligne Temu écrase les prix et les producteurs 
-Sur son écran de suivi, M. Wang, qui ne fait que de l’habillement féminin, montre un chemisier d’été. L’économie du produit est la suivante : il aura coûté 4 euros à la sortie de son atelier, dont 35 % de tissu et 40 % de salaire, 25 % dans sa marge et le loyer. Il est vendu 12 euros sur le site en Europe. Les deux autres tiers du prix vont dans le transport, onéreux – tout part par avion-cargo –, le stockage, les coûts opérationnels de Shein et sa marge. La guerre commerciale avec les Etats-Unis pose souci, mais ce patron s’inquiète surtout pour la survie de son business si l’Union européenne devait un jour fermer la porte. 
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-Inspections deux fois par an 
-Les commandes sont suffisamment régulières chez Shein pour que la plupart des employés des sous-traitants soient sous contrat fixe, mais M. Wang dit quand même prendre 10 % de journaliers. Ceux-ci, les moins chanceux de l’industrie de la mode à bas coût, attendent chaque matin à un impressionnant marché de la main-d’œuvre du textile. Un vêtement à la main, les producteurs y cherchent les travailleurs pour savoir s’ils sont capables de faire ce type de pièces et quelle rémunération ils demandent. 
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-Dans un atelier produisant des vêtements pour Shein, à Canton (Chine), le 15 avril 2025. GILLES SABRIÉ POUR « LE MONDE » 
-De même, Shein donne un avertissement si les employés travaillent plus de vingt jours d’affilée. L’entreprise demande que les ouvriers de ses fournisseurs ne fassent pas plus de huit heures par jour mais, comme ce n’est réaliste ni pour tenir la cadence ni pour assurer un revenu suffisant aux travailleurs, les fournisseurs acceptent de payer les amendes de Shein ou parviennent à contourner les règles. Les inspections, faites par un auditeur tiers, n’ont lieu que deux fois par an. 
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-M. Wang s’interroge lui-même sur la viabilité du modèle économique, tant les prix sont cassés entre producteurs et entre sites de vente en ligne concurrents. « C’est une course capitaliste extrême. Cette industrie va à une telle vitesse qu’elle va mourir d’ici à cinq ans », prédit le patron, qui voudrait bien savoir comment tout cela est perçu en Europe. Hasard de la mode, son assistant à côté porte un tee-shirt sur lequel est écrit « Nous sommes le prolétariat ». 
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-Harold Thibault (Canton, envoyé spécial) 
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