Les Etats-Unis et l'Ukraine scellent leur accord sur les minerais ukrainiens
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Le gouvernement ukrainien a fini par signer le « partenariat économique » attendu par Washington. Cela s'est passé mercredi en fin d'après-midi, presque à la sauvette. Kiev espère que ces concessions permettront de rentrer dans les bonnes grâces du président des Etats-Unis, afin qu'il protège les Ukrainiens de leur envahisseur russe.
Les deux pays vont créer un fonds d'investissement pour la reconstruction dans lequel ils placeront les futures recettes de l'exploitation du sous-sol ukrainien, qu'ils se partageront. Washington espère ainsi accéder aux gisements de minéraux critiques de son partenaire. Ces versements futurs permettront de remercier les Etats-Unis pour le soutien militaire offert à l'Ukraine en guerre.
« Cet accord signale clairement à la Russie que l'administration Trump s'engage sur un processus de paix centré sur une Ukraine libre, souveraine et prospère sur le long terme », a déclaré le secrétaire au Trésor Scott Bessent, dans une allocution prononcée derrière son bureau, solitaire et droit comme un piquet.
Tout au long de la négociation, les Etats-Unis ont répété qu'ils ne voulaient pas s'engager sur la protection de l'intégrité territoriale ukrainienne après la guerre. Leur investissement économique doit jouer le rôle d'une assurance-vie face à l'agressivité russe.
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« Ce partenariat permet aux Etats-Unis d'investir aux côtés de l'Ukraine, de libérer les actifs de croissance, de mobiliser les talents, le capital et les standards de gouvernance américains, ce qui va améliorer l'environnement ukrainien pour investir et accélérer la reconstruction économique ukrainienne », a également expliqué Scott Bessent, en faisant allusion à la corruption dans les milieux d'affaires locaux, et au rôle que peuvent jouer les Américains pour s'en prémunir.
Aucune reconnaissance de dette ukrainienne
Côté ukrainien, l'accord a été signé par la vice-Première ministre Yulia Svyrydenko, qui s'est rendue à Washington. Elle s'est félicitée sur X de la création du « fonds qui va attirer l'investissement mondial dans notre pays » et qui « offre des conditions mutuellement bénéfiques aux deux pays ».
La ministre détaille les points clés sur la plateforme sociale. Pour commencer, Kiev conservera la propriété du sous-sol et décidera où et quoi extraire. Le fonds sera géré à parité, et abondé avec 50 % des recettes engendrées par les futures nouvelles licences d'exploitation de minéraux critiques, de pétrole, de gaz. Les revenus et les contributions au fonds seront défiscalisés dans les deux pays.
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L'Ukraine a également obtenu que l'accord ne comporte aucune reconnaissance de dette ukrainienne envers les Etats-Unis, alors que Donald Trump voulait initialement lui faire payer les livraisons d'armes en remontant à 2022.
« C'est une coopération conçue pour durer pendant des décennies », souligne Yulia Svyrydenko, qui se réjouit des transferts de technologie à venir, « parce que l'Ukraine n'a pas seulement besoin de capital, mais aussi d'innovation ». « Nous nous attendons à ce que pendant les dix premières années, les bénéfices et les revenus du fonds ne soient pas distribués, mais soient au contraire réinvestis en Ukraine - dans de nouveaux projets ou dans la reconstruction. Ces détails seront à discuter », poursuit-elle.
Très fugace « trêve »
Cette fois, le président Volodymyr Zelensky ne s'est pas déplacé à Washington. En février, alors qu'il était venu pour signer la première mouture de cet accord commercial, il avait été humilié en direct à la télévision dans le Bureau ovale. Donald Trump et le vice-président J.D. Vance l'ont traité d'ingrat et l'ont renvoyé chez lui les mains vides.
Par la suite, les livraisons d'armes et l'accès au renseignement américain ont été coupés, puis rétablis. Donald Trump a également eu des propos désobligeants pour le leader ukrainien, répétant contre toute évidence que l'Ukraine avait déclenché la guerre. Récemment, Donald Trump a aussi menacé de se désintéresser du conflit ukrainien, bref, d'abandonner l'Ukraine.
Mais récemment, c'est Vladimir Poutine qui a déçu Donald Trump en bombardant les civils ukrainiens pendant une très fugace « trêve ». Puis Volodymyr Zelensky a revu Donald Trump en tête-à-tête au Vatican en marge des funérailles du pape, et ces quelques minutes ont été pacifiques, voire fructueuses.
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