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-====== Un livre brise un tabou sur l'épuration après la deuxième guerre mondiale, "1944-1945, Struthof, un camp pour épurer l'Alsace" ====== 
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-C'est un pan peu abordé de l'histoire déjà singulière de l'Alsace au cours de la Seconde guerre mondiale. L'historienne Frédérique Neau-Dufour publie en ce printemps 2025 un livre issu de dix ans de recherches, "1944-1945, Struthof, un camp pour épurer l'Alsace", aux éditions de la Nuée Bleue.  
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-Alors que les combats de la Seconde guerre mondiale prennent fin officiellement le 19 mars 1945 en Alsace, la région meurtrie et annexée de fait par le régime hitlérien, entame une lente reconstruction matérielle. Moins connu, pour ne pas dire tabou, le chantier de l’épuration s’étalera, quant à lui, jusqu’au début de l’année 1946.   
-Plusieurs milliers de personnes, anciens fonctionnaires allemands ou citoyens français soupçonnés d’avoir adhéré à l’idéologie du IIIe Reich, ont ainsi été internées par la République française de retour aux affaires dans le camp de concentration nazi de Natzweiler, rebaptisé le Struthof, en attendant que leur cas soit jugé.         
- "1944-1945, Struthof, un camp pour épurer l'Alsace", est disponible aux éditions de la Nuée Bleue.  •  © Loïc Schaeffer/ France Télévisions      
-Ces destins singuliers et cette période trouble sont au cœur du dernier ouvrage de l’historienne Frédérique Neau-Dufour "1944-1945, Struthof, un camp pour épurer l’Alsace". Le livre, publié par les éditions de la Nuée Bleue, est le fruit d'une dizaine d'années de recherche et vise à apporter un regard apaisé sur un sujet longtemps resté tabou.  
-Il a fallu attendre très longtemps, plusieurs décennies, pour que les historiens se penchent sur cette histoire. Comme peut-on l'expliquer ?  
-D'abord, parce que c'est une histoire un peu gênante, peu évoquée. Après la guerre, on met en lumière les aspects glorieux. Ni les internés, qui se sentent honteux, ni la population générale, qui se sent trahie, ni même l'administration, qui doit gérer la suite, ne peuvent être satisfaits. Et puis surtout, ce travail a pris du temps parce qu'il y a des délais légaux d'ouverture des archives. La plupart des documents liés à cette période ont été rendus accessibles entre 2013 et 2016. C'est à partir de là que j'ai pu entamer ces recherches.  
-Dans votre ouvrage, vous évoquez l'internement environ 8000 personnes au Struthof. Qui sont ces gens ?  
-On va y trouver des Allemands qui se trouvent encore en Alsace après novembre 1944. Ce sont soit des fonctionnaires arrivés dès le début de la guerre, pour administrer notre région qui fut annexée par le régime hitlérien, soit des réfugiés civils qui ont fui les bombardements outre-Rhin à la fin du conflit. Des Alsaciens vont également être internés, tous ceux que l'on soupçonne d'avoir participé, de leur bon gré, à la politique nazie. Ce sont tous des civils, il n'y a aucun militaire dans le camp. Il y a donc des hommes, des femmes, des enfants, des nourrissons et des vieillards.  
-Dans quelles conditions ces gens sont-ils détenus ?  
-La vie est très dure au Struthof. Ce sont des baraques en bois, très sommaires. En Alsace, la guerre va durer jusqu'en mars 1945. C'est très difficile pour le gouvernement provisoire de mettre des choses en place. Néanmoins, on peut noter une réelle volonté de bien faire. On essaye de nourrir au mieux les prisonniers, de les soigner s'ils sont malades. Pour autant, j'ai répertorié 87 décès, la plupart étant des personnes très âgées, mais aussi de jeunes enfants. Ce sont les profils les plus fragiles. Le pic de la population est atteint dans le camp à l'été 1945, où 4000 personnes sont internées en même temps. Il faut savoir également que ce sont des gardes civils, sous l'autorité du préfet, qui surveillent les prisonniers, pas des militaires. Cela peut expliquer certaines exactions et certains mauvais traitements, car ces gens sont recrutés dans les vallées environnantes et ne sont pas formés à cela. Mais ces phénomènes sont minoritaires et sanctionnés quand ils sont identifiés.  
-Pour en revenir aux Alsaciens internés, peut-on les accuser de collaboration, la région ayant été annexée de fait en 1940 ?  
-C'est un terme que l'on utilise lorsque l'on évoque le reste de la France occupée mais un peu impropre, en effet, quand il s'agit de l'Alsace. De même d'ailleurs qu'il est compliqué de parler de résistance, qui a pris dans notre région d'autres formes. Il s'agit, en fait, de repérer les personnes dont on avait la preuve formelle qu'ils avaient une sympathie immédiate et affichée pour le nazisme. Ceux qui ont adhéré très tôt à des structures, ceux qui ont fait partie de plusieurs organisations locales, ou ceux qui ont exercé des fonctions de commandement au sein de ces associations. Dans ces cas précis, on considérait que les responsabilités étaient avérées et que ces individus étaient condamnables.  
-Jusqu'à quand dure cet épisode et quel bilan peut-on en tirer ?  
-L'internement administratif se termine au Struthof vers janvier 1946. Aucune condamnation à mort n'est prononcée. Globalement, les griefs reprochés n'étaient pas très graves. Le bilan, c'est qu'au vu de la situation, on ne pouvait pas faire beaucoup mieux. Cela a plutôt été efficace pour essayer de rendre une justice équitable. 22% des internés sont condamnés à des peines de prison, dont un tiers à moins d'un an de prison, et environ 60% à des peines relevant de l'indignité nationale. Cela peut se traduire par l'interdiction de voter, des amendes, l'exclusion de l'emploi, la confiscation des biens. Parfois, c'est un cumul de plusieurs mesures. Il y aura par la suite des lois d'amnistie, en 1947 et 1951 notamment, qui permettront aux gens de rentrer chez eux. Les autres détenus sont relâchés sans suite. Quant aux civils allemands, ils ne sont pas condamnés mais gardés dans les camps avant d'être renvoyés chez eux.  
-Quelles traces cette histoire a-t-elle laissées dans l'esprit des Alsaciens ?  
-Il y a parfois eu des conséquences assez graves. Certains Alsaciens internés, ultra-minoritaires, ont interprété leur passage dans ce camp du Struthof comme une maltraitance de l'État français. Ils ont pu chercher à se venger en détruisant notamment la baraque reconvertie en musée du Struthof en 1976. Cela a aussi pu nourrir des revendications séparatistes. L'épuration, même si elle comporte en Alsace des particularités liées à l'annexion, a pourtant eu lieu sur l'ensemble du territoire français. J'ai aussi constaté lors de mes recherches qu'il y a aujourd'hui, à l'inverse, une facilité et une capacité des témoins à évoquer cette période trouble. C'est un sujet sur lequel les gens se livrent parce qu'il démontre la spécificité de notre région.   
-https://france3-regions.francetvinfo.fr/grand-est/bas-rhin/un-livre-brise-un-tabou-sur-l-epuration-apres-la-deuxieme-guerre-mondiale-1944-1945-struthof-un-camp-pour-epurer-l-alsace-3129337.html 
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