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ENTRETIEN. Droits de douane : "La Chine refusera toute nouvelle humiliation" sur les droits de douane portés à 125 % par Donald Trump [ElseNews]

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ENTRETIEN. Droits de douane : "La Chine refusera toute nouvelle humiliation" sur les droits de douane portés à 125 % par Donald Trump

l'essentiel Suspendues pour 90 jours avec tous les autres pays, les surtaxes sur les produits chinois ont été portées ce mercredi par Donald Trump à 125 %. Pékin a promis de combattre “jusqu’au bout” ces droits de douane en montant les siens à 84 % sur les produits américains. Jusqu’où peut aller cette guerre commerciale entre les deux premières puissances du monde ? L’analyse de Pierre Grosser, historien, spécialiste des relations internationales et auteur de “L’autre Guerre froide : La Confrontation États-Unis/Chine”.

Quelles conséquences peut avoir cette guerre tarifaire pour les deux pays ?
Personne ne comprend exactement ce que veut faire Donald Trump. Ce que l’on retient, c’est qu’il veut imposer des surtaxes à tout le monde et que chacun devra venir se prosterner devant lui en faisant des concessions sur ses échanges avec les États-Unis, voire sur ses relations de sécurité. Mais s’il y a un point qui est très probable, c’est que la Chine ne se laissera pas faire. Elle refuse d’autant plus ce chantage des États-Unis qu’il fait ressurgir un chapitre humiliant et douloureux de son histoire : “les traités inégaux” imposés par les Européens à partir du milieu du XIXe siècle, notamment pour soumettre commercialement “l’Empire du Milieu”. La rhétorique de Donald Trump renvoie donc les Chinois à ce qu’ils ont appelé “le siècle de l’humiliation” dont la révolution communiste de 1949 aurait sonné la fin. Ils refuseront donc tout “diktat” américain. D’autant que les États-Unis ont plus à perdre qu’à gagner dans cette guerre commerciale.
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Du fait de la dépendance américaine aux produits chinois ?
Aujourd’hui, la Chine est en effet moins dépendante du marché américain que le marché américain n’est dépendant de la Chine. Le déficit est de 300 milliards de dollars. L’électronique vient de Chine, Tesla et Apple produisent en Chine – l’assemblage d’un iPhone y est 10 fois moins cher qu’aux États-Unis – et le leader américain de la grande distribution, Walmart, (5 000 enseignes aux États-Unis sur 11 000 à travers le monde NDLR) dont les prix bas s’adressent aux plus petits revenus américains, est le premier importateur de produits chinois.
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Les premières victimes des surtaxes imposées à la Chine seront donc les électeurs les plus pauvres auxquels Donald Trump a promis de réindustrialiser le pays…
On ne rapatrie pas des industries sur un claquement de doigts. Et pour produire quoi, à quel prix, avec quels salaires ? Le problème, avec Trump, c’est qu’on a l’impression d’avoir affaire à un homme qui pratique le mercantilisme comme au XVIIIe siècle, qui ne prend en compte que la balance commerciale et pas la balance des services dans laquelle son pays est excédentaire. De plus, aujourd’hui, les échanges ne se font plus entre marchands d’un pays à l’autre mais à l’intérieur même de firmes transnationales.
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Cette course visant à remporter la suprématie commerciale mondiale peut-elle dégénérer en fuite en avant vers une véritable guerre ? Taïwan ou la présence chinoise en Ukraine pourraient-elles servir de prétexte ?
Depuis longtemps, face à l’Occident, le mot d’ordre en Chine est “vous voulez nous empêcher de croître et cela nous galvanise”. Mais elle ne fait aucun faux pas qui puisse justifier une escalade militaire. Trump, lui, a fait campagne en répétant que s’il avait été président, il n’y aurait eu ni invasion de l’Ukraine, ni 7 octobre en Israël et il veut toujours apparaître en “faiseur de paix”, comme il avait tenté de le faire avec la Corée du Nord. Pour l’heure la guerre n’est dans l’intérêt de personne.
Pierre Grosser DR
Ce face-à-face est-il une chance pour l’Europe ?
L’Union européenne avait déjà pensé tirer profit de la tension entre les États-Unis et la Chine lors du premier mandat de Trump. Mais elle a compris depuis que la Chine ne lui ferait pas non plus de cadeaux. Les Européens doivent d’autant moins espérer d’ailleurs, que la Chine va maintenant essayer de brader chez eux ce qu’elle ne vendra pas aux États-Unis sans pour autant ouvrir plus son propre marché. Au-delà, au niveau géostratégique, l’Europe peut également s’inquiéter des risques qu’elle court dans la zone indo-pacifique où la Pékin veut s’imposer et où elle risque, là aussi, d’être abandonnée par les États-Unis.
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