Depuis quelques mois, le prix des broutards, des bovins mâles de moins d'un an, connaît une nette augmentation. Dans le Cantal, des éleveurs se frottent les mains. On vous explique pourquoi les cours s’envolent.
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Au marché au cadran de Mauriac, dans le Canntal, télécommande en main, Pierre-Antoine Fabre achète. Ce matin, il vient remplir un camion entier de broutards, soit 80 animaux. Le président des marchands de bestiaux Cantal et Occitanie explique : “Les marchés et l’export sont demandeurs. Cela tire les prix vers le haut. L’offre et la demande, il n’y a rien de tel. On a des broutards qui ont pris un euro depuis le mois d’octobre donc c’est très bien. En 3 ans, cela a presque doublé. Il le fallait. Il y a eu une sacrée embellie en six mois. C’était presque inespéré. On n’aurait jamais cru que ça augmente aussi vite et aussi fort”.
Les éleveurs se pinceraient presque pour y croire. Pour certains broutards, l'augmentation approcherait même les 2 euros au kg soit une plus-value de 300 à 500 euros par animal. Bernard Pélissier, éleveur de broutards, souligne : “Cela fait deux mois qu’on les vend à ce prix-là mais avant ça n’était pas pareil. Je pense que cela fera du bien aux trésoreries. Cela serait bien si les prix en restaient là. On couvre nos coûts de production”.
Christophe Joncoux, éleveur de broutards, ajoute : “J’ai 52 ans et je n’ai jamais vu une embellie aussi rapide des cours. D’une année sur l’autre, c’est inespéré. Quasiment un euro d’écart en une année c’est improbable. On croise les doigts et on espère que cela dure. On arrive à vivre convenablement de notre métier”.
En deux heures, 400 broutards ont été vendus. Ils partiront vers des centres d'engraissement en Italie ou en Espagne, pour ensuite atteindre le Maghreb. Pour les éleveurs, l'export est devenu bien plus rémunérateur que le marché français. Sébastien Breuil, président du marché au cadran de Mauriac, précise : ”C’est la seule catégorie qui arrive à couvrir les coûts de production. Pour les vaches à viande, les cours stagnent. Pour la bonne viande, on n’a pas la différence entre la vache bouchère qui part faire du steak haché et la vache qui part chez le boucher. On a connu une embellie qui n’a jamais existé. Il faut espérer que cela dure. Il nous faut ce prix rémunérateur car tout coûte cher”.
En 10 ans, la France a perdu un million de bovins et table sur 200 000 naissances en moins, cette année. Les rares animaux sur le marché pourraient bien s'échanger à prix d'or.
Propos recueillis par Laëtitia Théodore / France 3 Auvergne
https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/cantal/c-est-inespere-on-vous-explique-pourquoi-ces-eleveurs-de-bovins-du-cantal-se-frottent-les-mains-3131527.html
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