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-====== Le Monde – Donald Trump recule sur les droits de douane en pleine chute de Wall Street ======
- https://www.lemonde.fr/economie/article/2025/03/07/donald-trump-recule-sur-les-droits-de-douane-en-pleine-chute-de-wall-street_6576853_3234.html
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-ÉCONOMIE
-Donald Trump recule sur les droits de douane en pleine chute de Wall Street
-Le président américain a reporté au 2 avril une partie de la taxation des produits canadiens et mexicains. Un revirement qui n’a « rien à voir avec les marchés », a-t-il prétendu, alors que l’« effet Trump », la hausse des cours de la Bourse dans les semaines qui ont suivi son entrée en fonction, est désormais totalement effacé.
-Par Arnaud Leparmentier (New York, correspondant)
-Par Arnaud Leparmentier (New York, correspondant)
-Par Arnaud Leparmentier (New York, correspondant)
-Aujourd’hui à 02h16
-Lecture 4 min
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-Le poste-frontière de Saragosse-Ysleta, entre Ciudad Juarez (Mexique), et El Paso (Texas), vu depuis le territoire mexicain, le 4 mars 2025. CARLOS SANCHEZ / REUTERS
-La confiance est brisée, au moins provisoirement, et les marchés ne prennent plus en compte les revirements de Donald Trump sur les droits de douane. A la Bourse de New York, l’indice S&P 500 a reculé, jeudi 6 mars, de 1,78 % tandis que le Nasdaq, riche en valeurs technologiques, perdait 2,61 %.
-La volte-face du président américain, qui a reporté au 2 avril une partie de l’imposition de droits contre le Canada et le Mexique, n’y a rien fait. « Il y aura quelques perturbations, mais cela ne nous pose aucun problème. Ce ne sera pas grand-chose », avait-il déclaré, mardi soir à Washington, devant le Congrès.
-Jeudi, à la Maison Blanche, il a prétendu que son recul n’avait « rien à voir avec les marchés ». « Je ne regarde [les] même pas, car à long terme, les Etats-Unis seront très forts avec ce qui se passe actuellement », a prétendu Donald Trump. « Ce sont des pays et des entreprises, des entreprises étrangères, qui nous ont arnaqués, et aucun président n’a rien fait à ce sujet, jusqu’à mon arrivée », a-t-il dénoncé avant de trouver les coupables de la baisse de la Bourse : « Je pense que ce sont les mondialistes qui voient à quel point notre pays va devenir riche et ils n’aiment pas ça. »
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-Donald Trump va-t-il saborder l’économie américaine ?
-La correction commence en effet à secouer. Depuis ses plus hauts, le Nasdaq a reculé de 10,6 % et le S&P 500 de 7 %. Cet indice, le plus représentatif de l’économie américaine, est en dessous du niveau qui prévalait avant l’élection de Donald Trump : le « Trump Bump », l’effet Trump fait de baisses d’impôts, de dérégulation et de croissance est complètement effacé. Signe des temps, l’action Tesla, le groupe d’Elon Musk, conseiller du président américain, n’affiche plus qu’une hausse dérisoire de 5 % depuis le 5 novembre 2024. ; l’action qui avait culminé à 488 dollars n’en vaut plus que 265.
-Dans le détail, la reculade commerciale concerne les biens couverts par l’accord de libre-échange avec le Canada et le Mexique renégocié par Donald Trump lui-même lors de son premier mandat. Cette décision préserve provisoirement l’industrie automobile, qui est matériellement dans la quasi-impossibilité de faire face à ces barrières tarifaires, les pièces franchissant souvent à plusieurs reprises la frontière canadienne ou mexicaine dans le cadre de la construction d’une automobile.
-Chantage américain
-Les patrons de General Motors, de Ford et de Stellantis ont exposé leurs doléances au président américain. « Afin de minimiser les perturbations sur l’industrie automobile des Etats-Unis et sur les travailleurs du secteur, il est juste d’ajuster les droits de douane imposés au Mexique », stipule le décret présidentiel concernant son voisin d’Amérique centrale publié jeudi.
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-Chaque jour de nouvelles grilles de mots croisés, Sudoku et mots trouvés.
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-D’autres biens, notamment agroalimentaires, sont concernés. Environ 50 % des importations mexicaines et 38 % des importations canadiennes sont couvertes par l’accord de libre-échange, selon un responsable de la Maison Blanche cité par la chaîne CNBC.
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-L’affaire tourne au règlement de compte personnel avec le premier ministre canadien, Justin Trudeau, qui a déclaré que son pays serait probablement en guerre commerciale avec les Etats-Unis « dans un avenir prévisible » et qualifié son entretien avec Donald Trump, qui se serait très mal passé, de « coloré ».
-Le secrétaire au Trésor, Scott Bessent, a accentué le chantage américain. « Si vous voulez être abruti comme Justin Trudeau et dire : “Oh, nous allons faire cela”, alors les droits de douane vont augmenter, a-t-il déclaré au Club économique de New York. Si vous voulez vous asseoir et avoir une discussion avec le département [américain] du commerce, le haut représentant pour le commerce – [Les Canadiens] ont aussi mon numéro de téléphone – alors je serai heureux d’avoir une discussion avec nos homologues étrangers. »
-Les patrons américains commencent à sortir du bois
-Le dialogue est moins acerbe avec le Mexique, qui est paradoxalement en position plus favorable : le contrôle de sa frontière, la lutte contre les cartels et la main-d’œuvre bon marché de ce pays qui est aussi un important sous-traitant pour les Etats-Unis en font un partenaire plus crucial que ne l’est le Canada.
-Jusqu’à présent, Donald Trump n’a pas insulté les Mexicains, qui ont extradé vingt-neuf membres des cartels réclamés par les Etats-Unis et contribué à faire retomber les passages de la frontière le long du Rio Grande à leur plus bas niveau. « Notre relation est très bonne », a déclaré le président américain à propos de son homologue mexicaine, Claudia Sheinbaum. Après la suspension des droits de douane, la présidente a décidé de remplacer une manifestation contre les mesures américaines par un « festival » avec des « groupes de musique » , dimanche, sur la place principale de la capitale, en face du Palais national.
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-Les taxes douanières de Trump, un risque vital pour le Mexique
-Les patrons américains, qui ont tous fait allégeance à Donald Trump, commencent à sortir du bois. Celui de Boeing, Kelly Ortberg, a déclaré, mercredi 5 mars, que sa plus grande inquiétude est que les tarifs douaniers se transforment en « un problème de continuité de l’approvisionnement ». « Cela nous coûte vraiment très cher, si nous fabriquons nos produits et que nous avons des ruptures d’approvisionnement de certains composants », a estimé le patron de l’avionneur, selon Bloomberg, dans un discours à ses salariés.
-Les allers et retour de Donald Trump sont un obstacle majeur à l’investissement, plus que ne le seraient des droits de douane imposés une fois pour toutes et qui permettraient au moins aux entreprises de s’adapter. « A ce stade, les droits de douane sont une inconnue jusqu’à ce que nous comprenions mieux quel est le plan du gouvernement américain », avait ainsi déploré la directrice financière de Nvidia, Colette Kress, lors de la présentation, en février, des résultats du géant des microprocesseurs.
-Les annonces de licenciements multipliées par 2,5 en février
-Ce n’est pas la priorité de Donald Trump dont la ligne a été rappelée par Scott Bessent : « L’accès à des biens bon marché n’est pas l’essence même du rêve américain. Le rêve américain est ancré dans l’idée que tout citoyen peut accéder à la prospérité, à la mobilité sociale et à la sécurité économique. Pendant trop longtemps, les concepteurs des accords commerciaux multilatéraux ont perdu de vue cet aspect », a-t-il déclaré, avant d’ajouter : « Wall Street a fait du bon travail et peut continuer à bien se porter. Mais cette administration est centrée sur “Main Street” » dans un jeu de mots opposant la rue à la Bourse.
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-Certes, mais les premiers effets de la politique Trump sont de relancer les anticipations d’inflation tandis que les annonces de licenciements ont été multipliées par 2,5 en février pour atteindre 172 000 en février, dont 62 000 en raison de la purge réalisée par Elon Musk dans l’administration fédérale. Il s’agit du niveau le plus élevé depuis juillet 2020, pendant la pandémie de Covid-19. Ce mauvais chiffre a accentué la défiance de Wall Street.
-Quant aux statistiques sur l’emploi de ce mois, attendues vendredi 7 mars dans la matinée, elles diront si les Etats-Unis sont ou non en phase de brutal ralentissement économique et si « Main Street » sera la première pénalisée.
-Arnaud Leparmentier (New York, correspondant)
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