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Au Royaume-Uni, la petite musique du déclin résonne à nouveau [ElseNews]

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Au Royaume-Uni, la petite musique du déclin résonne à nouveau

Confronté à un échec de son approche économique, le gouvernement travailliste doit annoncer des coupes dans les dépenses sociales, mercredi 26 mars. Les élus de la majorité redoutent un “retour à l’austérité”.
Lecture 2 min. Publié le 26 mars 2025 à 12h51

La une de l’hebdomadaire “The Spectator” du 22 mars 2025. The Spectator

Neuf mois après sa large victoire aux législatives, le Parti travailliste souffre de “douleurs de croissance”, raille l’hebdomadaire The Spectator. L’arrosage copieux de l’économie prévu dans le budget dévoilé en octobre n’a pas eu, pour l’heure, l’effet escompté. L’argent frais injecté dans les infrastructures publiques et le service de santé, couplé à une hausse des taxes, peine à faire croître les richesses du pays, constatait le magazine conservateur en une de son édition du 22 mars. Problème : la ministre des Finances, Rachel Reeves, a fondé son approche économique sur “un pari”, celui de faire décoller la croissance rapidement dans le but d’alimenter ensuite les services publics britanniques.
“L’erreur est qu’elle n’a pas cessé de répéter à quel point l’économie allait mal [par la faute de la précédente majorité conservatrice], ce qui a plombé le moral les entreprises.”
Discipline de fer
Caricaturés en couverture du magazine londonien, la ministre des Finances et le Premier ministre, Keir Starmer – en cumulonimbus –, commencent à se montrer nerveux. Il faut dire que l’ambiance est franchement maussade sur les bancs travaillistes. La semaine dernière, la ministre du Travail, Liz Kendall, a déjà annoncé 5 milliards de livres sterling (6 milliards d’euros) de coupes dans les allocations maladie. D’autres mesures d’économie doivent être dévoilées par Rachel Reeves à la Chambre des communes, dans le cadre d’ajustements budgétaires prévus ce mercredi 26 mars.
Depuis octobre, les choses ont changé, justifie Rachel Reeves, chantre d’une stricte discipline budgétaire. Outre la déception d’une croissance en berne, le désintérêt pour l’Europe affiché par Donald Trump depuis son retour à la Maison-Blanche a incité le Labour à porter les dépenses militaires à 2,5 % du PIB d’ici à 2027. La perspective d’une guerre commerciale avec la première puissance mondiale donne aussi des sueurs froides à Downing Street. “C’est un problème structurel, concède The Spectator. La nature de l’économie britannique fait qu’elle est très exposée aux chocs extérieurs.” L’absence de croissance significative n’est pas non plus nouvelle : “C’est un problème qui a tourmenté les conservateurs” pendant leurs quatorze années aux manettes, de 2010 à 2024.
Déception dans la majorité
Mais le magazine proche de l’opposition conservatrice déplore aussi la stratégie globale du Labour, en particulier son manque d’ambition en matière de réforme d’un service public qualifié de “boursouflé”. “À noter quand même que les travaillistes semblent enfin se pencher dessus sérieusement”, applaudit The Spectator. Pour preuve : la fusion à venir de NHS England (10 000 salariés), branche du service de santé dévolue à l’Angleterre, et du ministère de la Santé, annoncée par Keir Starmer mi-mars. L’exécutif a par ailleurs ordonné aux différents ministères d’identifier de potentielles réductions de dépenses de l’ordre de 20 %.
“C’est un retour à l’austérité” qui avait marqué les années 2010 outre-Manche, regrettent des sources travaillistes interrogées par The Spectator. “Les députés de la majorité s’inquiètent d’un déclinisme latent. Leur parti a été élu sur un programme d’investissements publics, ils se retrouvent désormais à voter des coupes budgétaires et à supprimer des emplois dans le service de santé.”

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Source de l’article The Spectator (Londres)

“Le Spectateur” est une institution de la presse britannique. Fondé en 1828, c’est le journal de référence des intellectuels et dirigeants conservateurs, mais aussi des eurosceptiques : The Spectator a soutenu la sortie de l’Union européenne lors du référendum de 2016 et continue de se montrer très critique vis-à-vis de Bruxelles. Réputé pour ses analyses et son ton incisif, il a appartenu de 1989 à 2024 au même groupe que The Daily Telegraph. L’ancien Premier ministre Boris Johnson en a été le directeur au tournant du millénaire (1999-2005).
Le 10 septembre 2024, The Spectator est tombé dans l’escarcelle de Sir Paul Marshall actionnaire de la chaîne de télévision conservatrice GB News. Le montant de la transaction, annoncé autour de 100 millions de livres, est particulièrement élevé au vu de la tendance au déclin de la valorisation des journaux britanniques. Lire la suite

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