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Présidentielle 2027 : cette rupture qu'attendent les Français
Les dirigeants et partis politiques, qui ont déjà en ligne de mire l'élection présidentielle de 2027, sont prévenus. Les Français attendent du changement à l'occasion du prochain quinquennat.
C'est ce qui ressort nettement de la treizième édition du « tableau de bord de la transformation de la France » réalisé par l'institut Ifop pour le cabinet de conseil en stratégie de communication No Com. Six Français sur dix (61 %) estiment qu'il faut « changer profondément » la transformation de la France, selon un sondage réalisé mi-mars. Soit un bond de 13 points en deux ans.
Pas ou peu de volonté de « poursuivre » ce qui a été entrepris depuis 2017, date à laquelle Emmanuel Macron avait mis ce concept de transformation de la France au coeur de sa campagne présidentielle, ni même de désir d'« aménagement » de ce qui a été entrepris depuis, mais bel et bien le souhait d'une nouvelle ère.
« Une société durcie et polarisée »
« Nous sommes dans l'onde de choc de la dissolution », estime Pierre Giacometti, président de No Com, pour qui le désir exprimé par les Français rappelle la volonté de changement exprimée lors de la présidentielle de 1981 ou celle de 2007 après les douze ans sous la présidence de Jacques Chirac. Un désir d'autant plus motivé qu'une majorité des Français considère que la situation politique actuelle ne permet pas de conduire la transformation du pays.
Rendez-vous donc en 2027, mais pour quoi faire ? La transformation s'annonce d'autant moins aisée que les Français sont divisés. « La société s'est durcie et polarisée au cours des huit dernières années », observe Pierre Giacometti. Deux France semble s'opposer. Celle pour qui le pays doit « s'adapter au monde qui change » (exprimé par 52 % des sondés) contre celle pour qui la France doit en priorité « protéger son identité » (48 %). L'Europe est un autre clivage majeur entre des Français souhaitant « plus d'Europe » (55 %) et d'autres partisans de « moins d'Europe » (45 %).
Priorité à la réduction de la dette
Reste des constantes au fil des ans, comme l'angoisse des Français sur leur avenir (49 % estiment qu'ils vivront moins bien dans une dizaine d'années), le souhait majoritaire d'une politique de restriction migratoire (exprimée par deux tiers des sondés) ou encore la volonté d'un pays « attentif à la réduction des inégalités » (à 62 %).
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Mais dans les priorités des Français, un enjeu monte en flèche. Celui de la réduction de la dette. Le désendettement arrive en troisième position des priorités citées pour le prochain quinquennat, en hausse de 8 points par rapport au baromètre de janvier 2022. Les Français mettent désormais cette question juste derrière l'augmentation du pouvoir d'achat et la garantie de l'avenir des retraites. La réduction de la dette arrive au même rang des priorités que les questions du contrôle des flux migratoires et de la sécurité. Plus globalement, « les priorités régaliennes et l'inquiétude pour la dette sont en forte progression », observe Pierre Giacometti.
Pas de méthode Trump
Cette aspiration au changement est à mettre au regard de la faible cote de confiance d'Emmanuel Macron dans l'opinion et du jugement sévère des Français sur la transformation de la France engagée depuis 2017 par le chef de l'Etat. Plus de deux tiers (68 % précisément) des personnes interrogées par Ifop estiment que la France s'est « peu » ou « pas du tout » transformée depuis l'arrivée d'Emmanuel Macron à l'Elysée. Et si transformation il y a, 81 % jugent qu'elle a eu des conséquences négatives.
Aucun domaine ne semble trouver grâce aux yeux des Français. Seuls 36 % jugent que l'objectif de faciliter la création et le développement des entreprises est une « réussite », l'un des meilleurs résultats attribués au chef de l'Etat, juste après l'égalité femmes-hommes (39 %).
D'où cette forte attente dans la perspective de la présidentielle de 2027. De là à regarder avec envie la façon dont Donald Trump transforme les Etats-Unis depuis son retour à la Maison-Blanche ? Les Français sont loin de vouloir prendre en exemple ce qui se passe outre-Atlantique ! Au contraire, 60 % pensent que la France devrait se détourner du modèle américain en cours pour conduire sa propre transformation.
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