Il est acté que Bruxelles doit trouver des relais de croissance et de nouveaux débouchés pour son système productif afin d’enrayer le décrochage compétitif de l’UE vis-à-vis des États-Unis et de la Chine. Jean-Francois Badias/AP/SIPA
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Pour une poignée de lithium
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Publié le 23/02/2025 à 16:00
La Commission européenne passe en catimini des accords commerciaux auprès de pays bien dotés en terres rares, ces minerais indispensables pour les voitures électriques ou les téléphones portables. Seulement voilà : en échange du lithium chilien, de la bauxite australienne et de précieux gisements de minerais en Thaïlande ou en Malaisie, il faudra ouvrir grand les portes à leurs produits agricoles ultra-compétitifs. Et sacrifier les paysans ?
Ce devait être ce que l’agriculture européenne a connu de pire en termes de concurrence déloyale. Et pourtant. Après l’accord de libre-échange entre l'Union européenne et le Mercosur, dont les négociations se sont conclues en décembre dernier, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, semble bien résolue à poursuivre le démantèlement organisé du secteur agroalimentaire jusqu’à son anéantissement complet. Coincée entre des États-Unis qui brandissent la menace du protectionnisme et une Chine avec laquelle la guerre commerciale est ouvertement déclarée, l’UE n’a rien trouvé de mieux pour se sortir de cette embuscade que de négocier tous azimuts la libéralisation des échanges avec pas moins d’une dizaine de pays dans le monde. Et systématiquement, l’agriculture sert de monnaie d’échange.
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