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- ====== la pépite française de l'IA connaît sa première secousse ====== 
-C’est ce que l’on peut qualifier d’ascenseur émotionnel. Adulé ces derniers jours durant le sommet de l’IA, Mistral AI dégringole de son petit nuage magique. L’entreprise, qui s’est imposée comme le champion européen de l’IA avec une valorisation de 6 milliards de dollars, fait l’objet d’une plainte déposée auprès de la CNIL par Me Jérémy Roche. Le grief ? Des pratiques douteuses sur l’exploitation des données personnelles des utilisateurs de la version gratuite de Le Chat, son tout nouveau chatbot.   
-Le cœur du problème réside dans la stratégie commerciale adoptée par Mistral AI. La start-up impose aux utilisateurs de sa version gratuite le traitement de leurs données pour “développer et entraîner ses modèles d’intelligence artificielle”. Pour échapper à cette collecte, les utilisateurs doivent sortir la carte bleue et s’abonner aux versions payantes reproche l’avocat à l’origine de la plainte.  
-Cette approche “payez ou vos données seront exploitées” se heurterait à l’article 12 du RGPD, qui interdit expressément de conditionner l’exercice des droits sur les données personnelles à un paiement. Une pratique d’autant plus surprenante que les concurrents comme ChatGPT ont déjà dû revoir leur copie sur ce point précis.   
-Dans les faits, Mistral AI permet bien de refuser l’utilisation des données y compris dans son offre gratuite. Cette information figure d’ailleurs dans les conditions d’utilisation de la plateforme. Pour cela, les utilisateurs doivent envoyer un email à l’entreprise. Une procédure jugée complexe par le plaignant.  
-Mauvais timing  
-L’histoire semble donc se répéter. En 2023, ChatGPT avait connu une mésaventure similaire en Italie, conduisant à une suspension temporaire du service. OpenAI avait alors dû faire machine arrière et permettre à tous ses utilisateurs de refuser le traitement de leurs données.  
-Cette polémique intervient au pire moment pour Mistral AI. L’entreprise vient tout juste de déployer son application mobile “Le Chat” sur iOS et Android, présentée comme une alternative française crédible aux géants américains. Une application qui se veut révolutionnaire grâce à des réponses “plus rapides que tout autre assistant conversationnel”.   
-Le timing est d’autant plus délicat que Mistral AI s’efforce de se positionner comme un acteur responsable de l’IA. L’entreprise, qui a récemment annoncé la construction de son premier centre de données dans l’Essonne, doit donc se montrer à la hauteur des enjeux en conciliant ses ambitions commerciales avec les exigences réglementaires européennes.  
-La réponse de la CNIL à cette plainte pourrait avoir des répercussions importantes sur l’ensemble du secteur de l’IA en Europe. Si l’autorité française venait à sanctionner Mistral AI, cela établirait un précédent significatif pour toutes les entreprises du secteur.  
-Toutefois, il semble peu probable que la CNIL se montre sévère. “Je n’ai aucun doute sur le fait que cette section sera optimisée, voire activée, dans l’espace utilisateur pour harmoniser les modalités d’exercice du droit d’opposition dans les prochains jours” analyse Alessandro Fiorentino, Expert en protection des données chez Adequacy.   
-De son côté, Mistral AI assure respecter les règles du RGPD. “Les informations contenues dans les requêtes des utilisateurs sont utiles à l’amélioration de la pertinence des réponses de notre assistant, explique un porte-parole de l’entreprise. Mistral AI a toujours permis à ses utilisateurs de refuser l’utilisation des informations contenues dans les requêtes adressées au Chat”.    
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-Mistral AI fait l’objet d’une plainte auprès de la CNIL pour violation présumée du RGPD  
-L’entreprise impose le traitement des données personnelles aux utilisateurs gratuits de “Le Chat”  
-La controverse éclate une semaine après le lancement de son application mobile    
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