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- https://www.lemonde.fr/politique/article/2025/02/28/francois-hollande-donald-trump-n-est-plus-notre-allie_6568599_823448.html 
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-POLITIQUE 
-François Hollande : « Donald Trump n’est plus notre allié » 
-L’ancien chef de l’Etat estime, dans un entretien au « Monde », que le mandat du président américain marque « une rupture profonde » dans les relations internationales, en particulier avec l’Union européenne, illustrée par l’abandon de l’Ukraine et l’offensive du républicain tout autant économique qu’idéologique contre le Vieux Continent. 
-Propos recueillis par Sandrine Cassini et Thomas Wieder 
-Propos recueillis par Sandrine Cassini et Thomas Wieder 
-Propos recueillis par Sandrine Cassini et Thomas Wieder 
-Aujourd’hui à 05h30, modifié à 07h20 
-Lecture 8 min 
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-François Hollande dans ses bureaux, à Paris, le 26 février 2025. KAMIL ZIHNIOGLU POUR « LE MONDE » 
-François Hollande analyse les premières semaines de mandat de Donald Trump. Selon l’ancien chef de l’Etat, l’ambition du président américain est d’ouvrir une nouvelle page dans la géopolitique actuelle, où seules comptent trois puissances : les Etats-Unis, la Russie et le Chine, délaissant l’Europe. Face au probable désengagement américain de l’OTAN et à la menace russe, la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne doivent constituer le fer de lance d’« une vraie sécurité européenne ». 
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-Quel bilan tirez-vous du déplacement d’Emmanuel Macron à Washington ? Y voyez-vous un « tournant » dans la position de Donald Trump à l’égard de l’Ukraine, et pensez-vous que le président français a obtenu des « résultats satisfaisants », comme l’a affirmé le ministre des affaires étrangères, Jean-Noël Barrot ? 
-Non car je suis lucide. Le second mandat [du président des Etats-Unis], Donald Trump, aura peu à voir avec le premier. C’est toujours le même Donald Trump, mais ce n’est plus la même présidence. Il a ouvert une rupture profonde avec l’Europe. 
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-Et nous devons en tirer la conclusion : si le peuple américain reste notre ami, l’administration Trump, elle, n’est plus notre alliée. Ce divorce se mesure à l’aune de trois faits majeurs, qui se sont produits en à peine une semaine : l’abandon de l’Ukraine, un pays agressé que nous soutenons, mais dont Trump a dit qu’il était dirigé par un « dictateur » ; sa volonté de nouer un dialogue direct avec [le président russe] Vladimir Poutine, que nous considérons comme une « menace existentielle » ; enfin, le fait que les Etats-Unis se soient unis à la Russie et à la Corée du Nord aux Nations unies [ONU], pour voter contre une résolution proposée par les Européens en soutien à l’Ukraine. 
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-Vous dites que Donald Trump n’est plus un allié. Est-il un adversaire ? 
-Ce n’est plus un allié, et il pactise avec nos adversaires. Certes, il y a toujours eu des divergences entre les Etats-Unis et l’Europe. Mais ce à quoi nous assistons aujourd’hui n’est plus de même nature. C’est la première fois que les Etats-Unis votent à l’ONU une résolution, avec la Russie et la Corée du Nord, contre celle présentée par les Européens et l’Ukraine. C’est aussi inédit que les Etats-Unis soutiennent sur notre continent des mouvements extrémistes, dont l’objectif est de changer profondément la nature de nos démocraties. 
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-Lire aussi l’analyse 
-Poutine-Trump : un calculateur patient face à un imprévisible pressé 
-Pendant son premier mandat, Trump s’était contenté de déchirer ce qu’avait fait son prédécesseur, Barack Obama (l’accord sur le climat et celui du nucléaire iranien). Désormais, son ambition est d’écrire une page totalement nouvelle dans l’histoire des relations internationales. A ses yeux, seules trois puissances comptent – les Etats-Unis, la Russie et la Chine –, l’Europe, elle, n’existe plus. Quand je vois la brutalité avec laquelle il nous attaque sur les questions économiques et commerciales ou le refus qu’il oppose à toute régulation des géants de l’Internet et de l’intelligence artificielle, aucun doute n’est permis : sa vraie cible, c’est nous et pas la Chine, comme il le prétend. 
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-Il était donc inutile d’aller à Washington ? 
-Je ne reproche pas au président de la République de dialoguer avec Donald Trump ni de chercher à intégrer les Européens aux négociations sur l’Ukraine, même s’il aurait sans doute été préférable de venir en même temps et à plusieurs à Washington, et pas en ordre dispersé. 
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-Lire aussi 
-Après l’annonce par Donald Trump d’une hausse des droits de douane sur l’acier et l’aluminium, l’Europe cherche sa riposte 
-Mais il ne faut pas se faire d’illusion. Avec Donald Trump, la séduction et l’argumentation ne servent à rien. Il ne respecte que ses propres intérêts. Il doit donc comprendre que nous ne pouvons pas nous faire imposer des droits de douane sans réagir. Et que nous ne pouvons pas laisser de grandes entreprises américaines s’installer dans nos pays si son administration continue à insulter nos dirigeants et à attaquer la liberté d’expression telle que nous la concevons. 
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-Craignez-vous que Vladimir Poutine attaque un autre pays européen ? 
-J’ai beaucoup pratiqué Poutine, et j’avais compris dès notre première rencontre qu’il ne respecterait que le rapport de force. Il avance tant qu’il n’est pas arrêté, et il prend tout ce que nous lui laissons. C’est ce qu’il s’est passé après le refus de Barack Obama d’intervenir en Syrie, en août 2013. Cette décision a non seulement été tragique pour les Syriens eux-mêmes, qui ont attendu onze ans avant de se libérer de la dictature de Bachar Al-Assad, mais elle a été interprétée par Poutine comme un évident aveu de faiblesse l’autorisant, un an plus tard, à annexer la Crimée et à intervenir par forces interposées dans le Donbass. 
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-François Hollande dans ses bureaux, à Paris, le 26 février 2025. KAMIL ZIHNIOGLU POUR « LE MONDE » 
-Si, aujourd’hui, un accord de cessez-le-feu se fait, dans les pires conditions, c’est-à-dire avec l’absorption des territoires conquis, le retrait de toute aide américaine et l’absence de garanties sérieuses de sécurité pour l’Ukraine, Poutine attendra le moment approprié pour aller plus loin : en Ukraine, très certainement, voire au-delà, s’il en a la capacité. 
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-Quand je dis qu’il attendra, c’est essentiel, car Poutine n’a pas le même rapport au temps que nous. Il pense qu’il a toute la vie devant lui. En Europe et aux Etats-Unis, les dirigeants n’ont pour horizon que la durée de leur mandat. 
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-Face aux Etats-Unis de Trump et à la Russie de Poutine, comment l’Europe doit-elle concevoir sa politique de défense ? 
-Certainement pas à Vingt-Sept car l’Union européenne [UE] est désunie sur cet enjeu essentiel. D’abord, parce qu’il y a en son sein plusieurs Etats dirigés par des gouvernements d’extrême droite, qui sont à la fois liés à Poutine et alignés sur Trump. Ensuite, parce que certains pays sont tellement inquiets d’une rupture d’alliance avec les Etats-Unis qu’ils feront tout pour donner des gages à l’administration américaine et rester sous sa protection. Pour Trump, tout est une affaire d’argent. Il leur accordera donc bilatéralement son bouclier, en leur proposant un troc : « Vous me payez, alors je vous protège. » 
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-La nouvelle « guerre des étoiles » de Donald Trump 
-Je ne veux pas dire qu’il ne se fera rien en matière de défense à Vingt-Sept. Je veux espérer que la Commission européenne lance rapidement un emprunt commun pour reconstituer nos stocks de matériels militaires. 
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-Mais si nous voulons bâtir une vraie sécurité européenne, elle se fera différemment, c’est-à-dire avec quelques pays. Je pense au Royaume-Uni, qui n’est plus membre de l’UE, mais avec qui nous avons une grande proximité sur les questions stratégiques, et qui est, comme nous, doté de l’arme nucléaire. Mais aussi à l’Allemagne, pour qui la rupture de l’alliance transatlantique est un choc profond. Quand j’entends Friedrich Merz [probable chancelier] évoquer une possible « indépendance » vis-à-vis des Etats-Unis, c’est une évolution majeure que nous devons saisir. Mais il n’y aura pas de défense européenne tant que les pays concernés continueront à acheter du matériel américain. 
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-En 2019, Emmanuel Macron avait dit que l’OTAN était en état de « mort cérébrale ». Six ans plus tard, n’est-elle pas définitivement morte ? 
-Non, mais il faut se poser la question : que peut être l’Alliance atlantique sans les Américains ? Je ne pense pas que les Etats-Unis quitteront l’OTAN, mais il est probable qu’ils retireront assez vite leurs quelque 80 000 soldats présents sur le sol européen. Dans ce cas, est-ce que Donald Trump sera encore prêt à confirmer que l’article 5 continuera à s’appliquer automatiquement ? A nous de nous y préparer. Y compris sans lui. 
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-Si la Russie attaque un pays membre de l’OTAN, la France doit-elle envoyer des troupes ? 
-La France est membre de l’Alliance atlantique ; or, une attaque directe contre un pays de ses membres suppose que tous les autres viennent à son secours. Nous sommes donc au premier chef concerné. C’est notre promesse. Ce sera notre devoir. 
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-Je n’occulte pas l’enjeu de la dissuasion nucléaire. Si les Etats-Unis n’assument plus leurs obligations à l’égard de notre continent et qu’ils s’accordent avec nos adversaires, faudra-t-il élargir le champ géographique de notre force de dissuasion et redéfinir ce que nous considérons comme notre « intérêt vital » ? C’est un débat particulièrement lourd pour la France car la décision d’utiliser la force de dissuasion ne peut pas se partager et seul le chef de l’Etat pour en déterminer la portée. Mais je constate que des pays qui ne l’ont pas, comme l’Allemagne, commencent à s’interroger sur qui devra désormais les protéger en dernier ressort si ce ne sont plus les Américains. 
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-Le premier ministre britannique, Keir Starmer, a annoncé que les dépenses de défense du Royaume-Uni allaient passer de 2,3 % du produit intérieur brut (PIB) à 2,5 % en 2027. Emmanuel Macron a évoqué un objectif de 5 %. Quelle est votre position ? 
-La France consent déjà un effort de défense substantiel, qui s’est amplifié depuis 2015. Il dépasse aujourd’hui 2 %. Il faudra probablement continuer, mais 5 % me semblent à la fois excessifs, incantatoires et inappropriés. Car les dépenses militaires ne sont pas tout. Ce n’est pas une affaire de montant, mais d’implication. Nous devons être décidés à utiliser la force. Tant qu’il y a un doute de la part de nos ennemis sur nos capacités militaires et sur notre crédibilité politique, nous sommes faibles, quelle que soit la somme que nous dépensons. 
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-Néanmoins, comment financer ces besoins, alors que notre déficit devrait atteindre 5,3 % du PIB en 2025 ? 
-Augmenter la dépense sûrement, mais ne pas sacrifier l’aide au développement comme aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni, pour nous éviter quelques contradictions, notamment sur la question migratoire. Mais il ne peut être question de sacrifier notre modèle social. Ce serait la meilleure façon d’entretenir une forme de pacifisme, qui confinerait au repli et dont les populistes seraient les premiers à être les porte-parole.  
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-===== L’extrême droite est toujours pour la paix à n’importe quelle condition. L’histoire l’a montré. ===== 
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-Un tel discours peut-il être compris par l’opinion publique ? 
-Oui, à condition de rappeler ce que sont la France et le sens de notre patriotisme. La France est une nation indépendante, éprise de liberté et qui défend le droit international comme le multilatéralisme. C’est une nation européenne, qui n’entend renier aucun de ses engagements. Il ne s’agit pas de s’en tenir à des considérations budgétaires ou militaires, mais de répondre précisément à quoi sert la France en Europe et dans le monde. 
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-Emmanuel Macron et Friedrich Merz soucieux de relancer le moteur franco-allemand 
-Et c’est là que l’extrême droite est la plus gênée. Quel est le sens de son « nationalisme » s’il permet à Poutine d’avaler certains de nos voisins et à Trump d’attaquer directement nos intérêts économiques et nos emplois ? On verra qui défend la nation et qui ne la défend pas. Vouloir la paix pour la paix, c’est être sûr d’avoir la guerre demain. On en a déjà fait l’expérience. 
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-Financer cet effort ne va-t-il pas impliquer des sacrifices ? Ne faut-il pas le dire clairement ? 
-Il faut dire la vérité : Trump va nous infliger un ralentissement sérieux de la croissance. S’il y a davantage de droits de douane et plus de protectionnisme, il y aura plus de chômage et d’inflation. Et Trump va nous obliger à des efforts budgétaires encore plus importants pour financer notre sécurité. 
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-Mais plutôt que de sacrifice, je préfère parler de notre avenir. Si nous voulons être indépendants et continuer de vivre en démocratie, il faut en payer le prix. L’offensive de Trump n’est pas que commerciale et mercantile, elle est aussi idéologique et impériale. Ce qui est en jeu, c’est la préservation de nos valeurs, de l’Etat de droit, de la démocratie. 
- 
-On entend peu les responsables politiques sur ces questions. Constatez-vous une forme d’atonie ? 
-J’avais déjà constaté une telle atonie sur la question ukrainienne en 2014-2015, lorsque j’avais pris la décision de ne pas livrer les Mistral à la Russie, ou quand, un an plus tôt, l’essentiel des partis politiques était contre l’intervention en Syrie. L’atonie, je la trouve chez certains qui regardent Trump comme un exemple, à l’image de l’extrême droite ou d’une fraction de la droite, qui voit d’un bon œil le vent antiétatique qui souffle aux Etats-Unis avec Elon Musk. En outre, des responsables politiques continuent de penser que la Russie de Poutine est la Russie éternelle, qu’il faut parler avec elle et qu’il n’est pas si grave que l’Ukraine perde une partie de son territoire car, au fond, elle n’existerait pas. 
- 
-Mais derrière ces doléances, voire cette complaisance à l’égard de Poutine et de Trump, il y a aussi quelque chose d’encore plus dangereux : le culte du chef. Car c’est bien ce message qu’ils essaient l’un et l’autre d’envoyer : la démocratie serait lente, impuissante et inefficace. L’autoritarisme serait la seule réponse face à la dureté des temps. 
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-La gravité du moment impose-t-elle une forme d’union nationale ? 
-Notre responsabilité est de préserver nos intérêts majeurs et de construire une Europe forte en matière de défense. Si les forces républicaines sont à ce niveau de conscience et si le président de la République nous appelle sur certains choix à nous rassembler, je suis sûr que les socialistes ne se déroberont pas, sans qu’il soit besoin de s’imaginer une construction gouvernementale baroque. Je suis dans l’opposition, et j’y resterai. 
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